Laos


LAOS : 21 jours
DON KHONE
CHAMPASSAK
PLATEAU DES BOLOVEN
PAKSE
TA KHEK
THALONG
KONGLOR VILLAGE
TA KHEAK
VIENTIANE
VANG VIENG
PHONSAVAN
LUANG PRABANG
NONG KHIAW
MUANG KHUA






DE STRUNG TRENG (Cambodge) VERS DON KHONE (Laos)

Mardi 15 février 2011

Avez-vous déjà été réveillés par de la musique « dance » à fond les ballons à 4h20 du mat' en pleine ville ?
L’expérience est… étonnante. Nous avions déjà goûté aux percussions chinoises à 5h30, mais là, tout de même, la musique à 4h20, ça relève de l’abus, non ? Cette cacophonie dura pas moins d’1h30, et ce pour le plaisir des Cambodgiennes, faisant leur sport quotidien. Chorégraphie (principalement un madison à peine plus élaboré) menée par un sportif aguerri. Cette pratique est repandue dans tout le pays. Nous l’avons vu à Siem Reap, Battambang et ailleurs, mais à des heures convenables, généralement en fin de journée, pas aux aurores ! Imaginez un peu le coup de « Véronique et Davina » en justaucorps fushia et fluo se trémousser un max à cette heure-là…
Après concertation de nos trois acolytes, chacun est allé voir au balcon commun cette démonstration pour le moins dynamique. Il est donc fort possible que nous ayons tous besoin d’un petit roupillon cet aprèm.

A peine débarquée la veille, Tit prend le pli des bus. Nous en prendrons donc un à 8h30, pour nous diriger vers les 4000 îles au sud du Laos. S’étirant sur 50km dans le lit du Mékong, l’archipel de Si Phan Don devrait nous offrir un bout de paradis à l’écart du temps, un coin idéal pour goûter à la nonchalance Lao sous les cocotiers.

Le bus s’élance. Quelques kilomètres plus loin, il klaxonne très fort, longtemps, prend une direction incertaine... Pile. Une fois  à l’arrêt, entre effroi et incertitude, les rares passagers du car se lèvent tous. Que s’est-il passé ? Quelqu’un a-t-il été renversé ? Laetitia est tentée de s’avancer. Sophie la retient, inutile de constater le drame immédiatement si drame il y a… ... Non, tout va bien. Frayeur inutile.
Sophie : « Tiens, mais où sont mes tongs ? Quelqu’un a vu mes tongs ? »
 C’est à 4 pattes, qu’elle et d’autres passagers partent à la recherche des tongs égarées grâce au coup de frein royal du chauffeur. Elles seront retrouvées quelque quatre rangées plus loin.

La frontière se rapproche, formalités à venir. Descente du bus pour traverser à pied la frontière et prendre un autre bus du côté Lao.










L’endroit où l’on fait les formalités n’a pas véritablement l’aspect officiel de ce que l’on s’attend à voir à un poste frontière… Il est amusant de voir Pierre et Tit, tongs aux pieds et sacs au dos traverser cette zone ni tout à fait Khmère ni tout à fait Laotienne…

Arrivée ensuite au port de Ban Nakasang pour nous rendre sur l’une des îles les plus calmes de l’archipel : Don Khone, au sud. Mais suite à une erreur de prononciation, le nom de l’île noté sur nos billets n’est pas le bon, et le voyagiste ne veut pas que l’on monte à bord du navire sans que nous nous acquittions d’une somme supplémentaire. Que nenni mon bon Monsieur ! Tout est déjà réglé, le mauvais nom est indiqué sur le billet, mais la somme payée correspond bien au prix pratiqué. Ne pas se laisser faire à l’autre bout du globe, quand un voyagiste s’énerve et déclare devant un navire chargé d’une vingtaine de touristes que non, il ne partira pas tant que les 3 Français ne paieront pas, n’est pas chose facile ! Mais l’union fait la force, la détermination et le sens d’une certaine justice auront raison de ce malentendu. Finalement, un autre bateau sera affrété pour nous dans le quart d’heure qui suit.

Il est 13h, l’heure de déjeuner. D’après les dires de Pierre et Tit, quand la faim taraude Sophie, c’est un petit vent hargneux qui souffle sur les demeures… La charcuterie nous attend les amis !!! La recherche du logis pourra bien attendre ! Achat de 3 baguettes et d’une bouteille de rouge. Comme à la maison ! C’est Michaël qui est allé juste avant le départ de Tit dans une excellente charcuterie et qui a fait mettre tout sous vide. T’es vraiment un Ami Poops !!! Merci pour cet instant de bonheur culianire!

La trouvaille d’une fermette faisant également hébergement nous ravit ! Le couple sera dans un bungalow, Tit dormira chez l’habitant sous le patio, en attendant que l’autre bungalow se libère.
Nous sommes aux bords du Mékong, et à deux pas de l’un des deux temples bouddhistes de l’île.

Il est 16h, il nous reste 2h à profiter du jour. C’est à pied que nous commençons une balade de découverte qui nous mène à des cascades. La température doit avoisiner les 37°C sans problème. L’envie de se baigner pointe son nez. Des oui dires circulent, déclarant l’existence d’une plage à proximité…


Pierre aux gens rencontrés sur la route :
“Did you find the secret beach?”
“Did you go to the sand beach?”
“Do you know where the beach is?”

La cascade est impressionnante, le débit fort, néanmoins, pas de fraîcheur dans l’air. Les couleurs sont saisissantes de contrastes : le noir de la pierre volcanique, se mêle à la blancheur crue de l’eau et aux ilots touffus de végétation.
Notre quête voit enfin une finalité heureuse !  La plage de sable est enfin trouvée ! Nous nous baignons donc dans les eaux tourmentées du Mékong, à l’abri des courants. Nous profitons du coucher de soleil sur la pierre sombre. Ces instants sont magiques. Nous sommes seuls au monde.












DON KHONE (les 4000 îles)
Mercredi 16 février 2011
Les petits-dej seront rythmés sur l’île dans une sorte de restaurant (cabanon de bambou) où la famille est d’une douceur et d’une gentillesse infinie !

Aujourd’hui, l’envie est à la découverte de l’île en vélo. Nous pédalons gaiement sous le soleil Laotien. Le paysage est merveilleux. Une légère brise caresse nos bras, nos jambes. Nous sommes parfaitement bien !
Nous hésitons à nous baigner dans un endroit légèrement en retrait de la route. Tit part discrètement enfiler son maillot. Nous avons choisi l’endroit où les buffles viennent se rafraichir. Pas farouches, c’est un groupe d’une dizaine de bestioles qui nous passent devant (à 2m !) pour faire trempette. Partie remise pour la trempette !
La nature est vraiment magnifique ici, le Mékong apporte l’eau nécessaire pour rendre la nature exubérante, ce qui apporte une certaine douceur. Tout ce vert sur les îlots est apaisant.


A midi, première halte où nous réfléchissons en groupe pour définir un peu le programme des 10jours que nous passerons tous les 3 au Laos jusqu’à Vientiane. Au sud, ce sont les 4000 îles, le plateau des Boloven et Champasak qui nous tente. Plus au centre, la région de Ta Khaek avec ces grottes. Les discussions vont bon train, les filles griffonnent l’emploi du temps sur leur carnet.
C’est alors que nous recroisons la route de Pete et Lin, les Belges sympas rencontrés précédemment lors d’un trajet en bus. Après quelques échanges de bons plans et d’itinéraires, nous décidons de partir tous ensemble dans l’aprem visiter la cascade la plus dense d’Asie du Sud Est : Khone Pha Pheng.


Pour rejoindre l’endroit, nous prenons un long tail boat et un taxi commun.


La cascade est impressionnante, le débit y est effectivement très dense ! Il est agréable de la découvrir sous différent angles. En effet, tantôt elle se révèle calme et sinueuse avant de se déverser par des milliers de litres à la seconde, elle est alors immense et majestueuse. Nous finissons la balade en flânant tous les 5 sur le marché à proximité. Nous découvrons que la mini grenouille est un plat apprécié des locaux !!! 
Nous revenons assez fatigués sur Don Khone, mais ravis ! On se donne RDV tous les 5 pour dîner tranquillement dans un resto que Lin et Pete trouvent bon. L’ambiance est chouette. Nous terminerons la soirée dans notre guesthouse – ferme sur notre double balcon, vu que Tit a pour la nuit le bungalow juste à côté du notre.

DE DON KHONE (les 4000 îles) A CHAMPASSAK
Jeudi 17 février 2011
Dernier petit-dej dans notre famille du bonheur. Tit se met peu à peu à la monnaie du pays, un peu désorientée de tous ces billets. En effet, quand 50 000 Kiep font 5€, on a facilement le porte monnaie qui déborde de papier ! 
D’après notre super programme, la route doit se poursuivre vers le nord. Soit la distance à parcourir n’est pas très conséquente, 100km, néanmoins, les modes de transport disponibles sur ce tronçon de route ne sont pas d’une rapidité renversante. Champasak sera notre prochaine étape. En effet, à quelques kilomètres de la ville, se dresse l’un des nombreux joyaux du Laos : Wat Phou. Ce temple érigé au VIème siècle pourrait, dit-on, avoir inspiré les plans des temples d’Angkor. Et en plus, chanceux comme nous sommes, il paraitrait que cette semaine serait celle des 3 jours de Bun Wat Phu Champasak, qui est la fête où les pelerins bouddhistes viennent célébrer leur culte.



Nous prenons donc l’option du taxi commun rempli de locaux et de quelques voyageurs à 9h du matin. Normalement, les taxis communs pris jusqu’alors étaient fournis de deux bancs, mais celui-là est doté d’un troisième ! Nous sommes serrés comme des sardines. Il y a même un coq dans le fond, qui ne bronche absolument pas ! Des sacs de riz jonchent le sol, des sachets de poissons fumés nous font appréciés quand le taxi roule,  tellement l’odeur est forte. On voyage véritablement à la locale, et ce n’est pas pour nous déplaire. Lors des (nombreux) arrêts du véhicule, des vendeuses à la sauvette se jettent sur le taxi pour nous proposer 1000 mets. Les quelques 100km se feront en 3h de temps, et le taxi nous dira de descendre en bord de route.
 Le temps de comprendre où nous sommes et c’est un autre taxi que nous devons prendre pour faire 10km de plus pour être sur les rives du Mékong, puis nous devrons négocier la traversée en bateau. Tout cela nous demande bien du temps. Une fois débarqués dans la ville, tous les hôtels et guesthouse en bord de fleuve sont bien chers, principalement du à la célébration religieuse. Bien entendu, nous recherchons un endroit abordable, que nous trouvons de l’autre côté de la route.

Après s’être restaurés sur les rives du fleuve en profitant de la brise, que trop rare, nous nous dirigeons vers le temple. Nous avions négocié le prix du trajet avec le chauffeur de taxi avant de rejoindre la foule des voyageurs, mais en arrivant sur place, la dame qui faisait payer chacun en décida autrement et voulu que nous nous acquittions d’un tout autre montant. Nous ne nous laissons pas démonter, surtout quand l’usurpatrice tente de prendre la foule curieuse  à partie. En effet, avoir une trentaine d’individus autour de soi n’est pas très agréable, surtout quand s’exprimer n’est pas chose aisée. Une fois de plus, usant de notre diplomatie et de notre détermination, nous avons gain de cause. Mais ce petit épisode marquera quelque peu Laetitia.
Nous avançons au milieu d’une foule immense pour parvenir sur les ruines du temple. Les pèlerins sont des milliers. Des volutes de fumée sont visibles à des kilomètres à la ronde. Elles sont le résultat d’offrandes de bâtons d’encens se consumant aux pieds de statues de divinités et de Bouddha. Le spectacle est saisissant.


Nous gravissons les marches du temple pour arriver à son sommet. Les yeux nous brulent par endroits tant la fumée est épaisse. Chacun est apprêté, la cérémonie est une raison de se présenter sous son meilleur jour. Arrivés en haut du temple, les ruines nous évoquent effectivement l’architecture de ceux d’Angkor, les colonnades, les sculptures d’Apsara (danseuses célestes), les bassins d’eau gigantesques. Nous sommes témoins de rituels auxquels nous n’étions pas familiers auparavant. Des moines prédisent chance et bonheur aux croyants en caressant leur bras de bracelets qu’ils accrocheront à leur poignet par la suite, des diseurs de bonne aventure prédisent l’avenir en face de tableau ornés de dessins d’animaux, des stands de nourriture et d’objets en tout genre ornent les allées. En quittant les lieux à la tombée du jour, nous croiserons des centaines de véhicules, tout aussi chargés les uns des autres. La fête étant exceptionnelle, chacun vient de loin pour profiter des ces festivités.




Le soir, nous discutons autour d’un délicieux hamburger (principal met « western » proposé en Asie du sud est) de notre prochaine étape. Ce sera le plateau des Boloven via des activités sportives. Pierre se charge de l’organisation.




DE CHAMPASSAK AU PLATEAU DES BOLOVEN
Vendredi 18 février 2011



Nous avions l’intention de prendre un taxi commun pour nous rendre à Paksé, ville qui nous permettra de rejoindre le plateau des Boloven. Normalement, ils sont des dizaines par heure à passer sur la route principale. Néanmoins, la fête a fait veiller bien tard les Laotiens, et nous commençons à nous inquiéter un peu de l’heure qui passe, et de tous ces véhicules qui ne s’arrêtent pas devant nous malgré notre pousse d’auto stoppeur pointé vers le ciel. Quand un super mini bus s’arrête. C’est une famille qui revient du temple et qui part pour Paksé ! C’est le luxe INTEGRAL ! Les meilleures conditions de voyage que l’on ait eu jusqu’à présent. Climatisation, vitres teintées et plafond de cuir capitonné. Nous n’en espérerions pas tant, mais sommes bien aise d’éviter toute cette poussière qui tapisse la route parcourue. Le paysage est magnifique. Par endroits, ce sont des troués de vert cru qui zèbre le sol. Les habitants, par des systèmes ingénieux de pompage, parviennent à irriguer leur sol et obtiennent ainsi plusieurs récoltes de riz par an. Nous n’avions vu que des terres brûlées au Cambodge, cette verdure nous fait un bien fou !
Arrivée à Paksé dans la boutique du Green Discovery vers 9h30. Il faut faire un mini sac chacun, car nous partons pour 2 jours de trek aventure dans le plateau des Boloven, et il est impossible de partir avec nos 12kg de sac (Tit aussi a 12kg, même pour 10j de voyage). C’est donc au milieu de la boutique que nous faisons le tri rapide des éléments indispensables à prendre : anti moustique, lampe torche, gel douche…  9h45 : c’est parti pour 1h de bus. De nouveau, c’est le luxe éclatant dans le bus. Siège de cuir clair inclinable, clim et suspension qui fonctionne, il n’en faut pas plus pour que Tit et So plonge dans un sommeil salvateur !
Nous arrivons au village de Nong Luang, situé à 62km de Paksé, où 2 guides locaux rejoindront notre escouade, composée des 3 parisiens que nous sommes et de Pet, le guide qui parle anglais. Le village est très beau. Les maisons sont traditionnelles, les cours sont très propres et bien organisées. D’un côté les graines de café sèchent sur le sol, les poules sont dans un poulailler construit en bâton de bambou, comme l’est le potager.  Le tout est bordé de fleurs diverses et variées. Les villageois sont très souriants et leur beauté est saisissante.  Le temps d’ajuster notre harnais, et nous voilà parti tous les 6 pour environ 3h de randonnée et de plusieurs heures de tyrolienne au dessus du vide !!!



Avant d’attaquer la randonnée, nous passons à côté d’une ferme où les paysans récoltent notamment du café. Ils nous offrent généreusement leur hospitalité en nous expliquant comment ils font le café, arabica et robusta, et nous avons le plaisir de le déguster. Il est voluptueux et profond, nous goutons à l’arabica. 
Pour la petite histoire du café Lao :
  • 1kg d’Arabica = 20 000 Kiep
  • 1kg de Robusta = 15 000 Kiep
  • Rappel : 1€ = 10 000 Kiep environ
La récolte du café se fait de Janvier à fin mars.
 Ce sont les Français qui ont importé le café au Laos en 1915. Depuis lors, la région du plateau des Boloven n’a cessé d’en produire, le climat y étant particulièrement propice (chaud et humide).

Nous continuons notre chemin. La balade est plaisante, sans être trop difficile. Au bout d’une bonne heure, nous nous arrêtons sur les rochers plats d’une cascade que les habitants nomment Tiger waterfalls. Le déjeuner est excellent, et superbement présenté sur de grandes feuilles de bananiers. Nous nous régalons de ce festin et nous prélassons un peu sur les pierres chaudes avant de repartir.


Le démarrage est un peu difficile, après la degustation des bons poissons agrémentés de sticky  rice et des viandes séchées. Nos harnais nous semblent plus lourds, et la tête commence a bien nous chauffer sous nos casques. Le chemin se fait plus technique, orné de roches et de pentes raides, nous sommes très agréablement surpris par la variété des plantes et  de la densité de la forêt. Passées quelques heures, nous arrivons à notre première tyrolienne. Petites pulsions cardiaques, légère appréhension avant le premier saut…

EBLOUISSANT !!! Le spectacle est grandiose. Nous passons au dessus du vide comblé d’une forêt dense complètement vierge, les cascades se succèdent. Instant privilégié. Nos guides sont très sympas et ont une pêche extraordinaire ! Nous avons surnommé les 2 guides locaux : Mister Break (Noi) qui crie « Break!!!» de l’autre côté de la tyrolienne quand il nous faut ralentir, et Mister Good Job (Ba) qui vérifie toujours plusieurs fois que nous sommes bien harnachés sur les câbles. Nous faisons comme ça environ 8 zip line pour parvenir au Tree Top, l’endroit où nous dormons ce soir. Chaque zip line se fait sur plusieurs centaines de mètres. Nous sommes aux anges !!!

Nous découvrons en fin de journée l’endroit où nous dormons. Nous savions que les bungalows étaient dans les arbres, et nous découvrons avec amusement que pour y accéder nous devons emprunter les tyroliennes. L’endroit est un coin de paradis. Le dédale de ponts de bois fait découvrir ci et les là la quinzaine de bungalows qui se nichent à plusieurs dizaines de mètres du sol. C’est vraiment génial. Et pour couronner le tout, le lieu commun où l’on se retrouve pour dîner offre une vue imprenable sur une très haute cascade, tout à fait honorable, même en saison sèche.

Le dîner est excellent, cuit au feu de bois par les deux jeunes cuisinières du lieu, Yai et Soy. Nous sommes les seuls voyageurs sur tout le site. Le lieu étant flambant neuf, 2 mois d’existence, peu de monde le connaissent. Nous profitons de chaque instant.
Le soir, Tit et Pierre s’éclatent à s’élancer en même temps sur la tyrolienne de notre bungalow. Fou rires et sensations sont au rendez-vous !








DU PLATEAU DES BOLOVEN A PAKSE
Samedi 19 février 2011
Le réveil se fait aux aurores dans une brume épaisse, les arbres gardant ombre et humidité. Pour nous réveiller, une bonne douche nous fera du bien. Nous avons le choix entre douche froide dans un cabanon fermé ou douche froide sous la cascade. Il est maintenant 7h, nous choisissons l’exotisme de Tahiti douche sous la cascade fraiche ! C’est donc sous des cris de chouette et d’autres noms d’oiseaux rares que nous nous mouillons. Les débuts sont difficiles, puis vient le plaisir de se laver à grandes eaux claires, dans un environnement magnifique.


Après le petit-dej bien copieux, agrémenté de salades de tomates et de concombres, d’omelettes, de riz au poulet, de pain et de café : nous sommes prêts à reprendre les sentiers sinueux du plateau des Boloven pour aller faire la plus grande tyrolienne du circuit : 400 mètres de câbles !!! La rando est bien difficile ce matin, les cuisses nous brulent, et la sueur goutte de nos têtes recouvertes de casque. Ces casques sont d’ailleurs bien pratiques puisque nous nous cognons régulièrement la tête sur des grosses branches. D’ailleurs, Sophie qui n’en pourra plus, retirera son casque 2min pour avoir le plaisir de se taper le crâne contre un arbre. Elle en gardera une croûte en haut du front pendant 1 semaine. Pet, notre guide parlant anglais ponctue la rando bien sportive d’explications d’usages de plantes, Mister Break chantonne en continu.

Et voilà l’immennnnnnnnnnnnnnnnnse tyrolienne. Nous sommes tout excité ! Pet nous décrit comme à l’accoutumé les endroits où il faut être attentif au paysage, et là où il faut utiliser le fameux break (fabriqué dans un morceau de bois).
Allez ! On se lannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnce !!!

L’expérience est renversante.
Pet : « Do you want to do it again ? »
Pierre, Tit & So : « Yes !!! »
Et c’est reparti pour un tour !
Avant de déjeuner à la Red stone waterfalls, nous devons encore un peu marcher. La marche est difficile. L’arrivée dans cet ilot calme, limpide et ensoleillé n’est est que plus agréable. Baignade pour les moins frileux d’entre nous, déjeuner et rapide détente avant de repartir de plus belle.

Dieu que ce plateau est haut !!! On sue, on peste, on rougit, on s’essouffle, mais qu’est-ce qu’on est heureux d’être là où nous sommes. Pas un seul touriste croisé en 2 jours, une nature exubérante et généreuse, aucune pollution, de l’air pur et une bonne humeur au compteur fait naître un sourire inouï sur nos lèvres. A un moment de la randonnée, nous nous retrouvons dans une grande forêt de bambou. Gros, fins, du vert tendre au foncé, l’effort nous donne des ailes. C’est dur et pénible par endroit, mais la satisfaction de sentir ses propres limites repoussées davantage est une sensation délicieuse. L’arrivée en haut de la cascade a quelque chose d’exceptionnel. Nous dominons toute la forêt alentour et apercevons le Tree Top, caché entre les arbres.
Après cette grimpette éprouvante, place à la via ferrata. C’est un sport qui consiste à franchir des espaces nichés à des hauteurs certaines, dans des endroits escarpés. Lorsque nous devons rester collés à la paroi en mettant et retirant nos mousquetons le long de la cordée, perchés à plusieurs dizaines de mètres au dessus du vide : pas question de regarder derrière soi. Ca fait plutôt peur ! Mais c’est lorsque l’on arrive aux pieds d’un mur d’une trentaine de mètres de haut et que Pet nous dit que nous allons parcourir ce mur en s’accrochant à des poignets de métal ancrées dans la roche qu’un sacré fou rire nous prend tous les 3. Non mais vous ne vous rendez pas compte ? C’est hyper haut, et vous ne nous prévenez pas avant que ça allait être aussi haut ?!  Et Pierre renchérit d’un : « si on se rate, y’a moyen de bien se râper la peau et les os… ».
Tit se lance en premier. Pierre et So chantent pour la motiver. Puis c’est Sophie qui la suit, de nouveau un gros fou rire contre cette paroi terriblement haute où il faut se concentrer régulièrement pour accrocher et décrocher les mousquetons. Puis, à l’unisson, les filles commencent à entonner la chanson du générique de la série « Extrême Limite ». « Toujours plus loin, plus haut plus vite, jusqu’au bout de l’extrême limite. Dans l’effort tu es si beeeelle !!! ». Ca aide à évacuer la frousse qui parcourt nos membres. Et quand il faut tourner à 90°C, c’est Pierre qui lance un : »Ah ouai !!!! Quand même, c’est sacrément haut leur truc ! ».


Le retour au village se fait dans la bonne humeur, les cuisses brulent toujours un peu sous le feu de l’effort, mais les chansons de Mister Break continuent de nous donner la pêche. Le retour en bus vers Paksé se fera dans les bras de Morphée pour une bonne partie de l’équipe. Nous sommes tous d’accord, c’était génial !!!


TREE TOP EXPLORER
Green Discovery
Tel: 021 264 680


L’arrivée à Paksé est un peu pénible due au fait que les guesthouses soient au complet. C’est donc avec nos bardas respectifs de plusieurs kilos que nous arpentons les rues de la ville pour trouver une chambre. Nous trouvons enfin une chambre disponible, juste à côté de laquelle se trouve un salon de massage ! A peine les sacs posés, la douche fraiche prise, nous voici chacun entre les mains aguerries de masseurs pour un full body massage. Tit peinera quelque peu avec son masseur qui lui meurtri quelque peu ses courbatures. Sophie quant à elle affectionne particulièrement ces massages où les chairs sont chahutées. Pierre de son côté à opté pour un foot massage, dont il ressort tout à fait satisfait.


La sortie du salon se fait vers 21h, autant dire que tout est fermé à cette heure-ci. Nous nous dépêchons d’aller dans le dernier resto ouvert : un excellent Vietnamien, le seul de la ville. Là nous discutons avec un monsieur d’une cinquantaine d’année. Laotien d’origine, il a fui le pays avec sa famille alors qu’il n’avait que 13ans. Le régime communiste instauré dans les années 70, suivit par le travail forcé dans les champs entre 75 et 85, où peu de gens en revenaient vivants, a dévasté une partie du pays et a causé l’exode de milliers de Laotiens. Ils étaient alors réfugiés politiques. Il n’avait jamais remit les pieds dans son pays depuis lors. Et aujourd’hui il présentait sa terre d’origine à ses quatre garçons et à sa femme Chinoise. Ayant peur de la réaction de ses enfants, il n’avait prévu que 2 jours au Laos. Tranche de vie émouvante.



DE PAKSE A TA KHEK


Dimanche 20 février 2011


Bon aujourd’hui, c’est décidé, on se la coule douce car les compteurs d’énergie de chacun ont bien besoin d’être rechargés !
La matinée s’étire tranquillement, entre petit-dej et café, chacun prend le temps de soi. Nous trouvons le temps de faire faire une laundry (machine à laver qui en fait réside dans le principe de faire faire brosser nos vêtements, les machines mécanisées n’étant pas monnaie courante par ici). 1kg = 5000 Kiep (soit 0,5€).
Il est 11h, la chaleur grimpe furieusement. Chaque coin d’ombre est accueilli comme une bénédiction. Nous prévoyons de rejoindre le centre du pays pour découvrir la région des grottes. Néanmoins, nos visions de VIP bus (pour s’assurer un trajet paisible, mais ne nous emballons pas ! Le terme VIP est très souvent employé à tort et à travers….) se troublent quelque peu quand nous apprenons que ce dernier est complet et qu’il coûte le double des bus traditionnels (17€ le VIP). Le temps du déjeuner nous permettra d’y voir plus clair et de prendre les décisions adéquates. Nous nous rendons donc dans un bon restaurant sur les rives du Mékong : Khem Khong Restaurant. Nous nus délectons d’un royal Black Fish.


Le temps du déjeuner nous permettra d’élaborer les plans de chacun, Pierre ira se faire coupêr les cheveux, Tit retourna faire un massage et So rédigera le blog (elle pourra aller se faire masser après avoir écrit…). Sophie s’installe donc en terrasse, les deux autres compères partent vaquer à leurs occupations respectives. Mais pas plus de 30min après, les voilà débouler du coin d’une rue : « Eteint l’ordi, on part tout de suite ! ». (…) Nos deux amis étaient partis à la pêche aux infos, et ils avaient trouvé un bus partant à 17h, soit dans les 15min qui suivent.
Le bus que nous prenons est chargé comme une vraie mule sur son toit ! Motos, bagages, vélos, caisses et cartons dans tous les sens, sans compter les soutes à bagages pleines à craquer et les places toutes complètes dans le bus. Tout se déroule convenablement lorsque Sophie commence a avoir un mal de bidon retentissant. C’est alors que son voisin lance un appel à l’avant du car en Laotien qui doit ressembler à « Merci de faire passer un sac plastique à ma voisine qui est plus blanche qu’à l’accoutumé. Elle est malade ! ». Merci, pour le côté discret de la chose on repassera, c’est l’intention qui compte. Après 10min de recherche, l’aide du chauffeur lui fait passer un sac humide dans lequel des brochettes de canard avaient trempé pendant un moment. Mal de cœur s’abstenir d’un rapprochement quelconque avec ce sac ! Conseil d’ami. Finalement, quelques heures plus tard, tout va pour le mieux !

Arrivée à la gare de Ta Khek vers minuit. Après quelques tractations – négociations serrées avec les chauffeurs de tùk-tùk, nous trouvons finalement un tarif convenable pour nous rendre en centre ville. Il est 1h du mat, les trois compères sont éreintés.


DE TA KHEK A THALONG
Lundi 21 février 2011


Le programme pour les 3j suivants s’oriente vers un trajet en moto de plusieurs centaines de kilomètres qui s’articule sous la forme d’une boucle pour découvrir grottes, montagnes volcaniques, villages d’altitude et d’autres paysages divers et variés. Chacun prépare donc son sac en prenant le strict nécessaire pour les 3 jours à venir.
Le plan initial : chacun prendra une moto. Mais ni Laetitia ni Sophie n’ont conduit de moto semi automatique sur plus d’un kilomètre jusqu’alors… L’avantage qu’elles ont : chacune a eu un scooter à Paris il y a quelques années, ça aide !

Chacun prend position sur son engin, casque un peu trop grand vissé sur la tête, et sacs calés dans le panier de la moto de Pierre. Il est 11h du mat quand les 3 motos font rugir leur moteur.
La région est tout en relief, entrecoupée de grottes et de rivières souterraines. Parfois, au travers des montagnes, des étendues planes, nappées de milliers de pousses vertes pétillantes. Les rizières sont abreuvées par les pompages d’eau.

Au fil de la distance parcourue, nous découvrons 3 grottes :
  • Tham Phafa (petite cave où les statues de Bouddha sont nombreuses)
  • Xieng Liab (assez grande, visible depuis l’extérieur, peu praticable)
  • Tham Aen (très grande et profonde grotte, aménagée pour y circuler, déco kitchissime de néons très amusante)



Nous prenons notre temps et choisissons de déjeuner près de la dernière grotte, avant de reprendre une longue route sur laquelle il n’y a pas d’endroits à visiter en particulier. Le planning élaboré par Mr Ku (du Ta Khek Travel Lodge à Ta Khaek) sur sa carte au trésor prévoyait que l’on quitte Tham Aen vers 12h. Il est 15h. Comme disent très souvent les Laotiens : « Bo Penian » = pas de problème. On est bien décidé à prendre notre temps.

Les heures défilent, guidon à la main, et le jour s’efface peu à peu. Nous sommes bien loin de Thaleng, la ville de notre 1ère étape. C’est assez drôle d’ailleurs de demander son chemin aux habitants, et de les voir continuellement pointer le doigt dans la même direction, sans indication de distance ou de temps. A 17h30, la route est toujours bonne, une vitesse de 80km/h se présente comme notre moyenne de groupe. Le soleil s’incline et fait peu à peu place à un chemin de caillasse, sinueux. Entre chiens et loups, nous sommes tout d’abord amusés et séduits par la situation. La vitesse se réduit à 20 – 30km/h pour passer tous ces cailloux. Passé 45min de rocaille d’enfer, il nous tarde de ne plus avoir le fessier balloté de la sorte. La pénombre est désormais notre hôte. Chaque petit village traversé nous faire espérer une arrivée. Par chance, la guesthouse de Thaleng est sur le bord de la route. C’est naturellement qu’une jeune femme nous propose de mettre les motos dans une grange pour la nuit, et nous propose 2 bungalows fraîchement repeints. Il est déjà 19h révolu de bien des minutes que nous posons nos sacs. Nous ne tardons donc pas à aller dîner dans une maison voisine. Nous faisons alors la rencontre d’un couple de Canadiens et d’un couple de français. L’ambiance devient fort sympathique autour de très bonnes fried noodles with vegetables et du chicken BBQ. Tous les 7 nous faisons le même itinéraire sur 3jours. Il nous semble être les seuls à faire cette boucle. Nous sommes tous un peu rossés de la journée passée, tous heureux du chemin parcouru. 
21h extinction des feux du restaurant (qui est également une boutique magnifiquement bien achalandée). Ca tombe bien, en ouvrant les yeux à 6h du matin et après avoir chacun engrangé :
  • 137km
  • 3,5l essence
  • 1,5l eau
Le besoin se résume à une douche chaude et à une bonne nuit de repos.
A bord de nos engins, dans le courant de la journée, nous n’aurons été qu’à quelques kilomètres de la frontière Thaïlandaise puis Vietnamienne. 10km tout au plus.
Bruits de cigales, de geckos et de grenouilles pour s’endormir.

Thaleng Guesthouse
Thaleng
Bungalow 2 pers avec balcon
50 000 kiep (5€) lit double, eau chaude

NB : La sensation de liberté ressentie aujourd’hui sur la moto était extra !







DE THALENG A 1km DE KONGLOR VILLAGE
Mardi 22 février 2011
Petit-dej de nouveau à 7. On découvre l’omelette un peu trop huileuse et le fried rice chicken au réveil. On se motive un peu puisqu’il est prévu que les prochains 62km (sur les 200 à parcourir) soient particulièrement pénibles. La route rocailleuse, cabossée et crevée prévoit qu’on les passe en 4h. Puis il faut encore prévoir 2 à 3h de moto sur une route plus facile.


Le ciel se réveil doucement. La nappe brumeuse qui flottait au dessus de nos têtes à 7h30 s’envole peu à peu. Le spectacle des premiers kilomètres après la sortie de Thaleng parait comme irréel. Comme sortie d’un film de Tim Burton, nous passions à moto sur une route encadrée d’une forêt noyée. Des squelettes de bois pâlit au centre de marres d’eaux sombres, immobiles. Le grand barrage en amont (NT2) est certainement responsable d’un tel dérèglement. Le paysage en est fascinant pour Tit.


En effet, la route qui relie Thalong de Laksao n’est vraiment pas bonne et les nids de poules donnant sur de vilains gros rochers donnent parfois un bon coup sur l’estomac dont on se passerait bien. Aucun nom ne sera divulgué, mais l’un de nous en aura réussi à faire une irruption cutanée temporaire au fessier. (…) No comment.
Finalement, au hasard des arrêts effectués, on recroise les Canadiens et déjeunons tous les 5. Mylène et Francis, de grands voyageurs plusieurs mois dans l’année.
Encore pas mal de distance à engranger avant d’arriver, il ne faut pas tarder à enfourcher de nouveau notre engin roulant. Pour ce soir, nous sommes bien tentés d’arriver avant le coucher de soleil et de profiter de l’endroit où l’on passera la nuit.

Pour aujourd’hui, les fenêtres de découvertes  de notre monde se sont ouvertes sur :
  • Des forêts inondées
  • Des  chemins parcourus de roseaux géants
  • Une terre ocre-rouge
  • Des  villages étalés, composés de maisons d’opulence et de styles différents
  • Des  routes sinueuses de montagnes volcaniques sombres
  • Des  forêts denses et feuillues
  • Des  pistes de rocaille pentues
  • Des  empiècements de route qui se fragmentent soudainement en terre de poussière jaune sur plusieurs mètres pour réapparaître sous forme de bitume des lieux après
  • Des ponts suspendus au dessus de rivières sèches (basse saison oblige) où d’un côté des vaches paissent, et de l’autre on y voit des cultures de salades d’un vert vif et de pois d’un vert plus tendre

  • Une route droite à perte de vue jalonnée de gigantesques pilonnes électriques
176km parcourus dans la journée.





Nous parvenons à trouver au fond d’un village paisible et comme figé dans le temps, une guesthouse en bord d’un fleuve. L’endroit est très reposant. Nous y retrouvons Fred et Delphine, les Français.

Envie de baignade pour Tit et Pierre (So trouve l’eau un peu trop vaseuse). C’est donc une horde d’enfants qui nous mènent jusqu’à l’endroit où la baignade est propice à la détente.

En soirée, ce sont Mylène et Francis qui débarquent, les Canadiens. Dîner en groupe.
Nuitée chez
ENJOY BOY GUESTHOUSE
80 000 Kiep la chambre pour 2 pers, eau froide










DE 1km DE KONGLOR VILLAGE A TA KHEAK
Mercredi 23 février 2011
Le matin se fait calme et tranquille, le défilé des écoliers en uniforme se rendant à l’école a quelque chose d’agréable. La lumière est douce.
Le petit-dej se fait de nouveau en groupe, pour ensuite partir visiter Konglor Cave (ou Khong Glo Cave si on se fit au Lonlely Planet). En effet, sur la loop, l’une des grandes attractions est de prendre un bateau et de parcourir les quelques 7km de grotte souterraine et d’arriver de l’autre côté.


Le départ pour la grotte a un goût de liberté et de complicité fort sympa. Nous sommes 7 et partons avec 4 motos à l’assaut de cette profonde cavité ! Les motos vrombissent : « Attention, c’est nous que v’la !... ». Sensation de participer au « Konglor Cave Motobike 2011 National Lao Tour » et d’être en tête de course (évidement !).

L’arrivée dans la grotte est impressionnante. L’humidité colle à la peau, la hauteur sous la pierre est très importante, il fait sombre, l’eau froide coule sur nos pieds quand nous montons dans le long tail boat. C’est la plus grande grotte que nous ayons tous visité. Elle est immense ! Quelques kilomètres après le départ, l’embarcation s’arrête pour que nous puissions profiter d’installations lumineuses en hauteur où stalactites et stalagmites sont bien mises en valeur. Pour le clin d’œil Gaulois, c’est la région PACA qui a financé cette performance. Merci le sud !
Le parcours est entrecoupé de courtes marches à pied dans l’eau lorsque l’embarcation s’enlise dans le lit peu profond de la rivière, nous rappelant ainsi que nous sommes en saison sèche. Puis, au bout de 7km, c’est enfin une percée de jour qui fait son entrée dans la pénombre à laquelle nous nous étions habitués. Les yeux se plissent sous l’effet pétillant et cru de la lumière.

Nous découvrons qu’à l’autre bout de cette grotte, les Laotiens récoltent du tabac, qu’ils enroulent après l’avoir fait sécher, qu’ils font ensuite transiter par bateau dans la grotte.


Nous ne tardons pas à repartir sur nos bécanes, il est déjà midi, et il nous faudra écumer quelques 200km dans l’après-midi pour retourner à Ta Khek. La route retour continue d’être splendide. Nous faisons une halte sur une hauteur dont le point de vue nous laisse quelques instants sans voix. Vision de reliefs dentelés, noirs, se détachant du ciel par un phénomène de contraste saisissant. Le Laos est véritablement d’une beauté rare. Sensation d’éternité devant ce spectacle naturel millénaire.

Déjeuner en bord de route, au hasard de notre envie et de notre fatigue. Francis et Mylène passent devant nous, on les hèle.  Un bel anglais d’une cinquantaine d’années nous vient en aide pour nous commander les plats dans un Laotien parfait. Il vit ici depuis plusieurs années, et parcourt la région montagneuse dans laquelle nous sommes, en vélo !



Dans la journée, nous serons tout de même parvenus à avoir 3 pannes sèches. Nous terminerons avec de l’essence dans des sacs plastique : beaucoup plus pratique à transporter que les bouteilles en verre des stations essence de fortune. A part ces légers désagréments, le fessier endolori et le corps qui fourmille des 1000 tremblements de la moto lorsque nous arrêtons le contact, nous avons tous le sourire aux lèvres. La banane !

Le soir, après avoir rendu nos fameuses motos à Ta Khek, et avoir vérifié que oui, au compteur nous avons bien roulé 500km, il est temps de prendre une bonne douche. Moyennant 5000 kiep par personne, nous enlevons enfin cette poussière tenace. Il est 19h30, nous n’avons pas envie de rester un soir de plus dans la ville. Tit s’en va bientôt et nous avons tous envie d’être à Vientiane. Ah !!!!! Intrépide jeunesse qui choisit donc d’opter pour un sleeping bus, qui part à 1h du matin de la gare des bus, et arrive dans la capitale à 6h du mat. Quand on sait qu’on se lève tous les matins vers 6-7h, on se dit que l’attente va être un tantinet longue… En attendant, un dernier dîner avec le groupe des 7 en bord de Mékong nous semble une très bonne idée ! Nous allons donc ripailler de brochettes de poissons et de viandes, agrémentées de sticky rice. Le tout avec vue sur la Thaïlande de l’autre côté du fleuve s’il vous plait ! Les 1000 éclairages du côté Thaï rappelle un dynamisme et une économie tout autre. Le spectacle est agréable vu du bord Lao, à la lumière douce des éclairages des bicoques disposés en bord de fleuve.

L’attente à la gare n’est pas si pénible finalement, nous nous en accommodons, en faisant tout de même régulièrement attention aux plaques minéralogiques des nombreux bus qui passent, pour être sûrs de ne pas rater le nôtre ! Quand il arrive enfin, nous sommes tous excités comme de vrais gamins. Sleeping bus = de vrais matelas !!! Good night and see u in Vientiane guys !






DE TA KHEAK A VIENTIANE
Jeudi 24 février 2011
Il est 6h à Vientiane. Les Parisiens ouvrent vaillamment leurs yeux encore engourdis de sommeil. La gare des bus débarque des centaines de passagers sortant de bus plus colorés et décorés les uns que les autres. Direction un des fameux tùk-tùk où même endormi, il faut négocier les tarifs pour se rendre en centre ville.


Arrivés, nous entamons la tournée des guesthouses. Elles sont pour la plupart d’entre elles complètes. Arghhh !!! Pas très cool le sac à dos à cette heure-ci, à la recherche d’une chambrée propre et calme… Puis, l’on entend derrière nous « Hello, hello… ». C’est un motocycliste qui vient nous donner notre portefeuille qui était tombé de notre poche… kop Jay Lay Lay (merci beaucoup !!!!). Merci de cette honneteté et gentillesse. Cette attitude nous dispose dans de bonnes conditions. Une poussée d’adrénaline nous pousse jusqu’au prochain hôtel dont la cour est fleurie et les chambres claires disponibles. Parfait.


7h30 : affamés, nous partons à la quête d’un petit-déjeuner royal. Un ventre bien rempli permet de faire des choix réfléchis. Nous trouvons notre bonheur chez :


THE SCANDINAVIAN BAKERY
74/1 Phangkhan Rd
Vientiane PO Box 6310


Un menu Scandinavian avec un donut sucré en plus pour chacun, et c’est reparti mon kiki ! L’avantage d’arriver si tôt est que la journée entière est à nous.



Une location de 2 motos cette fois-ci (Pierre & So sur la même) nous permettra de partir en périphérie de la ville pour aller voir Xiengkuane (Bouddha Park), le parc aux nombreuses statues de Bouddha, qui se trouve à 20km du centre. Tit a récupéré la moto la plus pourrie, celle qui ne démarre qu’au kick et qui calle au feu rouge… Mais la Miss tient bon, et le kick n’a désormais plus de secret pour elle. Elle écopera tout de même d’une légère brûlure à la jambe à cause de cette fichue bécane. Titi la bikeuse !









L’après-midi nous laisse le temps de découvrir Pha That Luang, l’un des momuments les plus importants   du Laos, dont la première construction remonte à 1566. Détruit quand la ville fut rasée en 1828, il fut reconstruit par les français en 1900, puis refait en 1931 puisque personne n’en aimait la reconstruction.
La chaleur est à son comble. Il doit faire plus de 35°C, le soleil est implacable. Tit doit se racheter des lunettes ayant perdu les belles Moschino de Paulette… Pour rester dans les tons, elle choisira donc une paire violette Ray Ban.

Pour clore la fin de journée, quoi de plus sympa que de se faire soigner dans un salon de beauté. Massage pour le Monsieur. Manicure et pédicure pour ces dames.
Niveau de satisfaction ?
Ø  Le Monsieur est ravi.
Ø  Les filles sont très déçues !


La petite histoire veut que:
Concernant Sophie, la jeune femme lui coupera et limera les ongles du pied droit, et oubliera d’en faire de même pour le pied gauche. Quand So lui fait remarquer, l’intrépide lui répond qu’il n’y a pas de problème (Bo penian), la longueur est la même des deux côtés. De toutes les façons le vernis est déjà posé, pas possible de corriger le tir. Sans compter la différente de couleur entre les deux pieds …
Quand à Tit, quand elle regarde ses mains, ce sont des dizaines de petits pâtés rouges qui ornent ses doigts. « On va plutôt mettre du vernis transparent, non ?... ». Quand à ses petons, une chaussette (mis 3h plus tard !) enlèvera une bonne partie de la couleur.
Bon, tant pis pour la séance beauté.
            Heureusement que Pierre en ressort reposé, au moins un de content.

Le soir, nous nous baladons le long du Mékong où un marché de nuit fait étale de tissus, d’objets de bois et de papiers. Chacun fait des emplettes. Tous ces achats seront empaquetés dans un sac que Tit ramènera à Paris pour Pierre et So. Merci beaucooooooooooooup Tit !!!




VIENTIANE
Vendredi 25 février 2011
Déjà sonne le jour du retour de Laetitia à Paris. Qu’est-ce que ces derniers jours ont filé vite !!! Nous avons tous les trois passé d’excellents moments, vu des paysages infiniment beaux, profiter de sourires, de la chaleur, eu des sensations fortes. Bref, nous comptons bien continuer à profiter des derniers moments jusqu’au bout.

Le matin sera sous le signe du morning market, (Talat Sao). Nous serpentons entre les dédales de couloirs intérieurs du marché. Etoffes bariolés, sacs et autres babioles font le plaisir de nos yeux. Nous négocions les uns et les autres pour obtenir des tarifs collant davantage à la réalité qu’à des tarifs de voyageurs. Le temps passe vite, trop vite. Nous tentons de trouver le marché aux épices pour que Mickael puisse goûter aux piments Laotiens, malheureusement, nous ne trouvons qu’un marché aux épices médicinales, le spectacle n’en est pas moins beau. D’ailleurs, en pensant à Poops et aux épices, le souvenir d’herbes médicinales à Port Louis, la capitale de l’île Maurice revient dans l’esprit de Sophie. Contre l’anxiété, les règles douloureuses, la goutte, la mauvaise humeur, tout pouvait se soigner par des tisanes à Maurice.



Il est déjà midi passé. Pierre part graver des CD de photos qui partiront dans le sac que Tit prendra avec elle, à Paris. Les filles se posent en terrasse en l’attendant. Tit prend une dernière Lao Beer, So profite enfin d’un verre de Chardonnay frais. Papotage sous le soleil de Vientiane, suivit d’un déjeuner aux consonances occidentales.

15h, l’heure du départ en tùk-tùk pour rejoindre l’aéroport.
Dernières formalités d’enregistrements pour Tit. S’annoncent de longues heures de voyage pour elle, au terme desquelles Poops et Charlotte seront là pour l’accueillir à Charles de Gaulle à 6h50 du mat.Pierre assis sur un siège dans l’aéroport se dépêche de terminer « Le ventre de Paris » que Tit a emprunté pour lui à la bibliothèque. Il lui reste une cinquantaine de pages. De son côté, Tit compte encore dans son portefeuille quelques milliers de Kip, autant les utiliser avant de décoller. Le café du plateau des Boloven fera parfaitement l’affaire.
Une fois les ultimes emplettes terminées, Pierre les rejoint : « c’est bon, tu peux rendre le Zola à ta biblio, merci ! ». Bien joué Pierre, lecteur intrépide et rapide comme l’éclair !
17h30 : embrassades. Pincement au cœur de voir Tit remonter cet escalator qui l’éloigne de nous. C’est Paris qu’elle retrouvera dans quelques heures. Certes, la ville sera froide et le ciel certainement gris, mais cela reste néanmoins la maison, la famille, les copains… Petit bourdon passager. 
De retour dans la capitale Lao, nous profiterons d’un autre dîner occidental avant de choisir de partir le lendemain pour le nord du pays, à Vang Vieng plus exactement. Sur le chemin qui nous mène à l’hôtel, nous croisons un supermarché magnifiquement achalandé. En tant qu’occidentaux bénéficiant d’immenses réseaux de grande distribution, nous ne réagissons plus aux vastes choix qui s’offrent à nous sur les étales. Mais après plus de 3 semaines passées au Cambodge et plus de 10 jours au Laos, ce supermarché révèle 1000 et 1 surprises. La meilleure étant du shampooing et après-shampooing Elsève pour cheveux secs et frisés. Mais oui, mais oui !!! Dans un pays où la nature capillaire générale n’est pas à l’ondulation, So repart enchantée de ces deux articles ! D’ailleurs, elle est fort amusée de constater qu’à la caisse, il y a une très belle carte de visite de l’établissement à disposition des clients. Un genre de super Monop’.


PHIM PHONE MARKET
Setthathirath Rd
Vientiane


DE VIENTIANE A VANG VIENG

Samedi 26 février 2011

Le matin, nous profitons du calme de l’hôtel pour nous reposer quelque peu avant de reprendre la route. Pour celles et ceux qui sont à la recherche d’un bon salon de beauté (coiffure et esthétique), laissez-vous bichonner chez :

The New Wave Hair Studio
PO Box 9322
71/02 Pangkham Rd
Vientiane

Une fois cette remise en beauté opérée, un petit déj sur le pouce se fera avant le départ du bus de 14h. 4 à 5h de trajet s’annonce pour nous, c’est selon. Après la chaleur archi étouffante à Vientiane hier, le temps est tout gris aujourd’hui, et l’air plutôt frais. Tendre pensée pour Tit pour qui le Laos avait gardé ses plus beaux jours ensoleillés. Les nuages menaçants s’amoncèlent au dessus du bus, pour enfin éclater en une pluie franche. De la pluie ! Quel plaisir ! Cela fait des semaines entières que nous ne l’avions pas vu.
Profondément fatigués, Pierre et So élaborent leur itinéraire pour le mois de mars à venir. Beaucoup de trajets ont ponctué leur route ces temps derniers. L’épuisement gratte à la porte… Le Vietnam est bientôt d’actualité, dans une dizaine de jours. Cela veut  dire continuer le voyage à un rythme très soutenu. Toujours sur la route, tous les 2 ou 3 jours.
Les discussions amènent Sophie à prendre une décision rapide et tranchée : « Je suis tout à fait partante pour supprimer le Vietnam de notre périple et de prendre davantage de temps pour découvrir le nord du Laos. Un autre voyage pourra nous permettre de découvrir le Vietnam. Bien que les nombreux voyageurs croisés sur notre chemin ne nous aient dépeint qu’un visage peu plaisant de ce pays… ».
Pierre, quant à lui, est plus mitigé. Pour lui, si le Vietnam du Nord (car nous avons déjà choisi avant notre départ de ne pas visiter le Sud et le centre) ne fait pas parti de notre route cette fois-ci, les probabilités de voyages futurs dans ce pays seraient quasi-nulles.
Nous choisissons de laisser une bonne nuit de sommeil passée pour prendre une décision.

Vang Vieng est tristement réputée pour les touristes désœuvrés qui viennent y fumer et boire jusqu’à plus soif. Pas de problème, nous n’avons aucunement l’intention de dormir dans le centre ville, nous trouvons donc (au bout d’1h de promenade infernale avec nos gros sacs) un bungalow plutôt sympa pour 50 000 Kiep avec clim et eau chaude :


SANACHAI GUESTHOUSE
Ban MuengSong
Mrs Phoukham BANGKHAMPHAO
Tel: 020 201 06 33


VANG VIENG

Dimanche 27 février 2011

Solide mal de crâne pour débuter la journée. Besoin d’une aspirine et d’un bon petit dej pour prendre des forces et profiter de la journée. Mais surtout, surtout, besoin de se reposer !

En quittant le bungalow vers 11h pour rejoindre le centre, le soleil ne pardonne déjà plus les têtes dénudées. La rivière Nam Song longe la ville, il serait bon de trouver un lieu paisible aux abords pour flâner de longues heures, à regarder le soleil se refléter dans ses eaux. C’est alors que nous le découvrons cet endroit paisible, fleuri, à l’abri des regards, et à la connexion wifi à volonté ! L’endroit est de toute beauté, nous sommes seuls :



VILLA NAM SONG
La Verendah riverside restaurant
Tel : 856 (0) 23 511

La matinée s’étire lentement et nous nous en délectons.
Nous choisissons finalement de visiter le nord Vietnamien. Pierre ayant définit les options possibles pour y parvenir du Laos, le choix se porte sur un trajet en avion supplémentaire pour gagner du temps et de l’énergie. Il faut reconnaitre à Pierre ses talents fabuleux de chasseurs de pistes et d’itinéraires.
De ce fait, le 17 mars, nous quitterons Hanoi (Vietnam) pour nous rendre à Chiang Mai (Nord de la Thaïlande), et ce via Bangkok. Le tout en empruntant Air Asia qui est vraiment abordable. Compter environ 135€/pers. Du coup, sur notre bonne lancée, nous achetons des places pour l’opéra de Sydney où nous faisons une escale de 3 jours à la mi-avril. Madame Butterfly, dans une version de ballet contemporain asiatique. Et pour finir, mise à jour de quelques jours sur le blog.
La journée tire déjà à sa fin, il est 16h30. Un jeune Chinois vient à notre rencontre. Il nous propose de faire un tour en montgolfière. Nous en avions parlé tous les deux le matin même. Aujourd’hui est une journée vraiment splendide, le ciel dégagé et la lumière est belle. Hier c’était pluie et gadoue. La montgolfière part dans 25min, nous ne serions que 5 dans la nacelle. Le prix est tout à fait raisonnable pour cette activité hors du commun : $70/pers (soit 49€). Allez, c’est parti !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!






Le décollage est incroyable. Tout en douceur. Voir le paysage de cette façon est tout à fait renversant. Pierre est à l’aise, il prend photos et se penche légèrement pour avoir la meilleure inclination. So s’agrippe très fortement aux cordées. Nous survolons la vallée de Vang Vieng, l’instant est magique, comme suspendu. Le soleil change de couleurs au fil des minutes. Le ballon perd rapidement de l’altitude, la cime des arbres se rapproche si vite ! Le pilote en a-t-il conscience ?!!! Et là, l’expression « mettre les gaz » prend tout son sens. Lorsque la manette des gaz est actionnée, la chaleur est très intense dans la nacelle. Nous sommes obligés de nous mettre les mains sur le crâne tant la température est élevée. Nous reprenons de l’altitude immédiatement. La sensation de vol est délicieuse, So n’en desserre pas pour autant les mains des cordées. Ce qui la rassure, c’est que le pilote est relié par radio avec la terre et qu’une liaison GPS assure le suivi du ballon. Ce calme qui règne vaut la chaleur qu’on ressent par intermittence. La brise est fine et tiède. C’est extraordinaire !!! Le vol dura environ 45min nettes dans les airs. L’arrivée se fait doucement grâce à une équipe d’une dizaine de personnes au sol qui saisissent la nacelle pour l’amener à la terre ferme. La campagne est sublime. Le Laos est un pays magnifique, les paysages d’une exquise variété.







 
  
DE VANG VIENG A PHONSAVAN

Lundi 28 février 2011

La plaine des Jarres est un lieu qui intrigue. En effet, depuis des millénaires, de grandes jarres de pierre jalonnent les plaines. Personne n’a vraiment réussi à les dater, ni déterminer leur utilité. La ville de Phonsavan est le point de départ pour ces visites, nous partons donc aujourd’hui en mini-bus pour quelques heures (6h, 105 000 Kiep/pers, environ 300km).
Le bus partira vers 9h00 de la gare des bus qui nous semble très bien organisée. L’Asie du sud est, et plus particulièrement le Cambodge et le Laos, sont les rois du mini-bus ! Avant le départ, nous profitons de prendre un sandwich qui nous parait délicieux. Baguette, fromage (vache qui rit importée d’Italie, mais oui, mais oui !), tomate, bacon bien frit et mayonnaise. Parfait pour une petite collation matinale.

Le mini-bus part, chargé de bagages sur le toit. S’assoupir un peu serait bien agréable, mais le véhicule remue beaucoup trop. La tête se cogne trop fort sur la vitre. Le repos se gagnera plus tard.
La route serpente dans la vallée, puis gagne la montagne, les courbes s’enchaînent sans discontinuer. Il faut avoir le cœur bien accroché pour ne pas avoir envie de vomir. La fenêtre entrouverte aide à garder la tête froide. Le paysage est beau à couper le souffle. La verdure encadre les montagnes, la variété de la végétation rend le cadre toujours nouveau et différent.

Le bus arrive enfin à Phonsavan. Cette fois, les chauffeurs de tùk-tùk qui se rapprochent du bus et des touristes ne sont pas fatiguant. Ils ne crient pas à qui veut l’entendre (ou pas) « tùk-tùk Sir ». Nous nous laissons donc gentiment guidé par un jeune Lao qui nous guide le long de cette route unique, à la quête d’une guesthouse.
La ville est d’une tristesse folle, faite de poussière et de maisons chinoises laides. Toute la vie s’articule autour de cette route unique, qui file au loin. Le cadre n’est pas à la fête, espérons que la plaine des Jarres vaut le détour…

Nous poserons finalement nos bagages chez « Sunday Guesthouse », pour 50 000 Kiep la nuit, une chambre décorée de briques rouge-orangé vernies. Nous aurons droit à du bruit infernal pendant la nuit. Entre cris de poulets ou cris d’anglais,  nous ne serons que choisir.

Pour le dîner, un peu lassés du traditionnel fried rice ou fried noodles, nous optons pour de la cuisine Indienne. Les plats se révèleront délicieux !

NISHA RESTAURANT
Mrs Vang Mohamed
King Kit Salath Rd
Luang Prabang


PHONSAVAN

Mardi 1er mars 2011

Pour avoir la liberté de visiter à notre rythme, la location de  moto se révèle la solution la plus facile. Après quelques comparaisons, la moto la moins chère sera à 60 000 Kiep la journée,  à deux pas du resto Nisha de la veille.

Les jarres sont éparpillées sur plusieurs collines alentour. Plusieurs sites sont répertoriés, dont trois d’entre eux valent la visite. Nous choisissons de visiter les 3, et pour se faire, il y aura une centaine de kilomètres à faire, dont la moitié sur des routes de poussières et de cailloux. Les noms de ces sites sont:
1.       Xieng Khuang
2.       Ban Nakho
3.       Ban Xiengdy

Le site N°1 nous surprend par les cratères de bombes qui parcourent la plaine et par les tranchées qui sillonnent le site. Pour la 1ère fois depuis notre arrivée au Laos nous prenons conscience de la réalité de la guerre du Vietnam. Nous imaginons les bombes américaines balancées dans ce paysage ondulé. Deux tonnes de bombes auraient été larguées pendant les années 1964 – 1973, dont ¼ n’auraient pas explosées. Laissant des zones entières où il ne fait pas bon laisser les enfants galopés ou les vaches paitre.

Nous ratons le panneau de direction du deuxième site, délavé de ses couleurs par le soleil, il était comme invisible. Nous rallongeons notre route d’une trentaine de kilomètres inutiles, tant pis.
Pour alterner avec les plaines de ces jarres pesant de 600kg à plusieurs tonnes, nous choisissons de nous balader vers la cascade de Tad Lang, pour se rafraichir de cette chaleur ahurissante qui avoisine les 38°C.

Le 2ème site des jarres est caché entre des pins, odeur familière qui nous rappelle Seignosse. Des jeunes Laotiens viennent ici déjeuner.
Le dernier site est quand à lui isolé entre des champs, et l’ensemble des pierres sont très rapprochées les unes des autres.
Dans l’ensemble, nous sommes déçus du cadre. Le paysage est assez sec, et ces jarres ne représentent pas pour nous un intérêt très folichon.

De retour dans la ville, envie d’aller voir le coucher de soleil depuis les hauteurs. Nous allons donc au Phouphadeng hotel, où nous découvrons une ambiance de chalet Suisse. Ca sent même le feu de cheminé ! Le propriétaire était français, sa femme Laotienne. La vue n’est pas déplaisante.

AUBERGE DE LA PLAINE DES JARRES
Tel : 030 517 0282
Mob : 020 23 53 3333

Les nombreuses guesthouse et restos sont décorés de bombes de plus ou moins grande taille. Nous découvrons, stupéfaits, la multiplicité des armes, tant par leur forme que leur volume. Nous avons du mal à saisir le sens de cette déco : devoir de mémoire ou attraction touristique ?...

Pour le clin d’œil gustatif, de retour à la guesthouse, nos hôtes sont en train de dîner. Ils nous font goûter le Lao-Lao, l’alcool de riz local. Puis So comprend ensuite qu’ils leur proposent de goûter du duck. Super ! Le canard laqué n’est pas souvent à la carte des restos, allons-y, essayons. Le bout de viande se rapproche de sa bouche… Et là, Pierre répète : « dog, like D-O-G » ?... Yes, yes. Bon, il est trop tard pour décliner l’offre, pas besoin de paraître désagréable…. Allez, on partage le bout, on  goûte la viande et on laisse de côté le gras. Ca y est, on a mangé du chien !!! Jusqu’ici tout va bien. La viande n’est pas fameuse, mais ce n’est pas mauvais. Question d’habitude.


DE PHONSAVAN A LUANG PRABANG

Mercredi 2 mars 2011

Une journée pour visiter la plaine des Jarres est suffisante ! Et Sophie n’a pas envie d’être dans cet environnement pour passer le cap de la trentaine…

Nous avons donc acheté des billets de mini-bus pour nous rendre à Luang Prabang. Le manager de la station de bus nous ayant prévenu que le bus allait être tout récent, nous nous acquittons donc du prix élevé, sans broncher. Mais lorsque ce dernier arrive, la moue apparait sur nos visages, le bus est vraiment tout pourri ! Pierre va donc discuter avec le manager. Ce dernier prend un ton très déplaisant et nous nargue d’un « c’est ça ou rien ! ». Le ton s’envenime, nous n’avons pas l’habitude de nous faire berner, et encore moins que l’on nous nargue de cette façon là ! La goutte d’eau qui fera déborder le vase sera le chauffeur qui fera le malin à la question de Sophie de savoir quand nous partirons, il répondra un « quand j’aurais fini et pas avant ». Parfait, rendez-nous la somme dépensée pour votre mini-bus pourri et nous disons adieu à votre malhonnêteté et votre comportement insupportable ! Pas de souci, on improvisera.

Un tour vers la gare des bus nous permettra de constater que nous avons raté le départ du VIP bus. Le prochain est à 16h30, mais ne fait que la moitié de la route souhaitée… Bon, on assume notre position, et pas question de revenir en arrière pour trouver un arrangement avec les malotrus des mini-bus ! Du coup, feuille de papier blanche à la main, nous écrivons les destinations souhaitées. L’aide d’une Laotienne nous sera bien utile pour écrire dans la langue du pays les noms de ville.
La 1ère heure est dynamique et amusée. La 2ème heure, à force de refus, parait bien plus longue. Nombreux sont ceux qui s’arrêtent, juste par curiosité. Finalement, un taxi commun s’arrête, et par l’intermédiaire d’un jeune motocycliste, nous partons enfin pour Luang Prabang ! N’attache pas ta ceinture (y’en a pas), accroche toi, on est parti pour 7h de route très sinueuses.

Cette route creusée dans la terre est sans pareil. La plus belle partie de la route est sans conteste Poukhoune – Luang Prabang. La végétation fournie donne une sensation de fraîcheur délicieuse. Tous ces villages de bords de route que nous croisons sont aussi très beaux. La grande partie des laotiennes que nous croisons portent la jupe traditionnelle, les hommes quand à eux s’habillent de façon moderne. Néanmoins, la modernité du pays est toute relative. Il est en grande partie rural, de cette campagne inchangée depuis des siècles, comme un temps ancien figé dans le présent. Notre chauffeur klaxonne régulièrement pour faire bouger de la route chiens, cochons et volaille. Mais 2 petits poulets laisseront leurs plumes sur le bitume et sur les routes du taxi commun… Aplatis comme des crêpes par notre chauffeur. D’ailleurs, il ne témoignera aucune émotion particulière. Il dira simplement à Pierre : « j’ai klaxonné mais ils ont pas bougé ! ».

Il est 18h quand nous arrivons à Luang Prabang. La route fut longue, mais nous sommes enchantés du trajet qui fut plus sympa qu’en mini-bus puisque nous étions à l’avant avec le chauffeur, et bien moins cher : 130 000K pour 2 au lieu de 130 000 par personne.
La ville est magnifique, nous passons de nombreux temples colorés, de petites maisons de bois à l’architecture fort familière, puisque française.

Nous séjournerons dans une belle guesthouse en bord de Mékong, dont le charme nous ravi ! Nous avons choisi de prendre un bel hôtel pour quelques jours. Notre chambre est très bien, et nous avons un balcon privatif, donnant sur le fleuve. Pierre s’absente quelques temps… Pour revenir avec du Gin, du tonic et des glaçons (issus d’eau potable). Merveilleux ! Sophie est aux anges.

SAYO RIVER GUESTHOUSE
Th Khem Khong




LUANG PRABANG

Jeudi 3 mars 2011

Ca y est, le cap de la trentaine retentit pour Sophie.
Avoir 30ans à Luang Prabang, au bord du Mékong.
Carte postale surprise que Laetitia avait donné à Pierre quelques jours auparavant avec les mots des copains. Tous les messages de la famille, des amis, des anciens collègues, font bien plaisir.
Peut-être ce jour sera le seul où le mal du pays se fera ressentir…

Brunch sur les rives du fleuve, farniente, repos ponctueront cette journée.



LUANG PRABANG

Vendredi 4 mars 2011

Comment commencer une bonne journée à l’étranger ? Prendre un  petit-déjeuner avec pain au chocolat et tartines comme à la maison d’une boulangerie que l’on affectionnerait tout particulièrement. A ça, ajoutons une assiette composée de saucisses de Luang Prabang (excellentes !!!), de la tapenade, un caviar d’aubergines, des tomates confites et des olives. Pour marquer le coup de la trentaine d’hier, Pierre fait apporter à So une tartelette salée (ses préférées !!!) avec une bougie : Re – Happy Birthday !

LE BANNETON
Café Boulangerie
03/46 rue Sakkhaline Ban Kili
(Main street opposite Wat Sop)
Luang Prabang

Après cette pause gourmande, nous repackons nos affaires du Sayo guesthouse pour une autre, tout aussi bien, et bien moins chère, à l’abri du flot de touristes.

KHOUM XIENG THONG GUESTHOUSE
Ban Phone Houang Sisalenrmsak Rd
Tel: +85671 212906
Demandez le bungalow indépendant, il est moins cher que les autres chambres : $15 la nuit.

Pour nous reposer et nous relaxer, nous choisissons d’expérimenter le massage aux huiles essentielles dans un salon juste à côté du Banneton. Pierre choisit le massage à l’huile de lavande pour ses qualités hydratantes et apaisantes pour les brulures. Sophie choisit quant à elle le plumetis, pour ses qualités également hydratantes et curatives pour l’insomnie. Les masseuses nous proposent de prendre une douche, ce qui est relaxant dès le départ. On aurait aimé que le soin ne finisse jamais. Les odeurs d’huiles sont très subtiles, les mouvements des mains des masseuses, sur nos peaux, sont très doux et apaisants. Nous sommes sur un nuage de douceur, toutes les énergies négatives s’évanouissent.

HIBISCUS MASSAGE SALON
Ban Phone Houang Sisalenrmsak Rd
(Près du Banneton)
110 000 Kiep pour 1h de massage aux huiles essentielles de votre choix

La journée se poursuit en promenade dans la ville. Luang Prabang a été nommée patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco pour que soit protégée sa péninsule. Elle est composée de villas françaises et de temples recouverts d’or et d’émeraudes. On dit que cet endroit serait une des plus belles perles d’Asie du Sud Est. Certainement.

Pour profiter du jour qui décline dans la vallée, nous grimpons les quelques marches, soit environ 300, de Chomsy Hill. De là, une vue à 360°C livre toutes ses beautés : le fleuve, la végétation, les maisonnées, ainsi qu’une brise tiède et légère de fin de journée.

Le dîner se fera sur l’autre rive de la péninsule. Pierre a repéré un resto en plein air, où les Laos font des barbecues, à même la table. Des seaux en bois épais sont posés sur la table, un jeune homme apporte des grosses braises dans une pelle et les dépose dedans. Le barbecue est DELICIEUX. Nous sommes quasiment les seuls touristes.

Restaurant de plein air, quasi en face du restaurant APSARA
Baan Wat Sene
Thanon
40 000 Kiep pour 2 pers

Pour terminer la journée, nous partons à la découverte du marché de nuit, qui est vraiment très bien achalandé! Des milliers de tissus, écharpes, pantalons, peintures ornent les sols, illuminés de lanternes multicolores. Les hommes et les femmes du marché sont très sympathiques et pratiquent des prix raisonnables. Nous faisons quelques emplettes colorées !

De retour à la guesthouse, nous croisons le fils des propriétaires qui profitent d’un peu de temps libre avec ses amis, qui jouent de la guitare. Nous les rejoignons et buvons quelques bières avec eux. Ils parlent tous un anglais parfait, la conversation n’en est que plus aisée. Chouette moment.


LUANG PRABANG

Samedi 5 mars 2011

En face de notre guesthouse, il y a l’un des plus beaux temples de Luang Prabang : Wat Xieng Thong. Construit par le roi Setthathirat en 1560, il resta sous patronage royal jusqu’en 1975. La multitude des pierres qui ornent le temple reflète la lumière du soleil.

Certaines pierres d’un bleu-vert donne la sensation de pouvoir plonger dans un océan d’eau turquoise. Nous passons la matinée à visiter ce temple et nous ne passons qu’une tête au musée, puisqu’il est fermé.

Pour les amoureux des fleurs, la ville est un vrai régal !

Les environs de Luang Prabang sont très beaux. Grottes et cascades sont des découvertes agréables. Nous avons l’aprem devant nous, jusqu’à 17h, puisqu’à cette heure là, nous prendrons des cours de cuisine. Nous choisissons d’aller voir les cascades, ayant entendu le plus grand bien d’elles par l’intermédiaire de Fred et Delphine (les Français croisés à Ta Khaek).

Les cascades Tat Kuang Si, situées à environ 30km de la ville, sont absolument magnifiques. L’eau s’écoule paisiblement dans les piscines naturelles dont la couleur est étonnement turquoise. Le cadre est calme en début d’après-midi. Les heures avançant, nous apercevons Laos et Thaïs pique-niquer sur les rives. 
 Nous sortons nous aussi les sandwiches, à l’ombre de la végétation verdoyante qui encadre cette belle cascade. Pour finir, une petite grimpette au sommet de la cascade nous donnera un bon aperçu de l’environnement.



Retour à Luang Prabang aux 5 coups de cloche. Nous voilà désormais au Tamnak Lao pour les cours du soir. Le groupe que nous formons est très sympa : un couple de new yorkais, une jeune femme d’Hambourg, et nos deux p’tites bouilles de parigots.
En 2h30, nous découvrons donc comment concocter les plats suivants… 
·         Tom Cheow Pha (soupe de poisson d’eau douce préparé avec des aubergines grillées)
·         Pork Larp (la célèbre salade Laotienne de viande froide)
·         Paneang Gai (ce plat est un original mélange de porc et de poulet, accompagné d’une sauce subtile et délicieuse)
·         Luak Puk (sauce pour dip de légumes)
…et aussi comment les savourer autour d’un verre de Chardonnay blanc.
L’expérience est sympa. La cuisine Lao est assez bonne dans l’ensemble.

TAMNAK LAO
Sakarine Road
Tel : +856 71 212239
www.tamnaklao.net


DE LUANG PRABANG A NONG KHIAW

Dimanche 6 mars 2011

Pour rejoindre le Vietnam, nous devons remonter pas mal au nord du Laos. Pierre trouve que faire une partie du chemin par bateau serait bien chouette. Sophie adhère complètement ! Les plans sont donc de rejoindre tout d’abord Nong Khiaw (Muang Ngoi) en bus. Cet endroit se trouve être un petit village en bord de la rivère Nam Ou. Ensuite nous prendrons, si nous le pouvons, un bateau pour rejoindre Muang Khua.

Nous n’avions pas encore vu la procession des moines bouddhistes, jeunes et moins jeunes qui, le matin aux aurores, font l’aumône de nourriture auprès des habitants. Etant à Luang Prabang, ville aux nombreux temples, nous nous sommes levés de bonne heure ce matin-là pour voir les 300 moines déambuler en file indienne le long des rues. Il est 6h15 quand nous apercevons au loin la première tunique orange avec en bandoulière le réceptacle dans lequel ils reçoivent biscuits, sticky rice (cuit et roulé en boule) et autres victuailles. Pour note, les moines n’ont rien le droit de cultiver par eux-mêmes ou de faire la cuisine. Leur vie doit être consacrée à des activités plus spirituelles. 

Ensuite, vers 8h nous rangeons nos affaires pour prendre le mini-bus qui nous mène à Nong Khiaw. Le chemin est agréable, l’on suit la rivière Nam Ou bordée de rizières.

Nous arrivons aux alentours de 13h dans le village. Les deux mots d’ordre sont : détente et repos. En effet, les deux prochains jours seront eux aussi articulés autour du voyage, moyennant 7h par jour. Autant profiter de se reposer.
Nous élisons donc domicile pour aujourd’hui au Sunset Guesthouse, de l’autre côté du pont, dans un bungalow dont la vue est superbe et apporte un apaisement immédiat. La propreté de l’endroit n’est pas tout à fait satisfaisante, mais le hamac sur le petit balcon avec vue sur Nam Ou et cette belle montagne verdoyante nous le fait vite oublié (notre sac à viande y est aussi pour beaucoup!!!). Ames sensibles à la douche quasi au dessus des WC à la Turque s’abstenir !

SUNSET GUESTHOUSE
Ban Sop Houn
100 000 Kiep / 1 nuit

L’aprem s’étire doucement sur le balcon. En fin de journée, Pierre va se baigner dans la rivière. Nous flânons sur les rives. Quand un petit Lao commence à se frotter les dents avec du sable, Sophie s’écrie : « C’est maintenant ou jamais !!!! ». Elle a consciencieusement collecté les brosses à dents offertes dans les guesthouses par lesquelles ils sont passés. Elle va donc les chercher et les donne au petit garçon.

Le soir, nous dînons au Mekara Lao Restaurant. Nous y faisons un régal, en découvrant notamment les Kai Pen, les algues de rivières. Elles sont séchées, revenues dans l’huile avec de l’ail, des oignons et des tomates et parsemées de graines de sésame.  Les tenanciers sont très sympas, et ils ont un ami Allemand qui vient leur rendre visite une fois l’an qui lui aussi est très accueillant. Les conversations vont bon train.


DE NONG KHIAW A MUANG KHUA

Lundi 7 mars 2011

La lumière du jour traverse le fin tissu bleu qui fait office de rideaux. Sophie s’éveille, et décide de partir en quête d’informations concernant le départ d’un bateau pour Muang Khua. L’expression « à la pêche aux infos » prend ici tout son sens, s’en est très amusant. Comme les pièces d’un puzzle que l’on assemble, entre 8h et 9h30 du matin dans un village dont la langue est inconnue.


 Voici un léger aperçu des pièces collectées :
Ø  Chauffeurs de bateaux privés au port : 1 bateau = 1 Million de Kiep, 5 pers max, c’est à So de regrouper les individus… (autant dire ici qu’elle demande donc à tous les touristes croisés et aux guesthouses s’ils sont intéressés…). L’option est tout de même trop chère.
Ø  Mini-bus : 50 000 par pers. Il part à 10h, Pierre est encore au lit, il est 9h et des brouettes, et l’option par voie terrestre est beaucoup moins chouette que par les flots…
Ø  Aller à Nong Ngoi (village atteignable seulement par bateau à 1h30 de Nong khiaw). Ici il faudrait attendre un autre bateau qui irait hypothétiquement à Muang Khua. Pour cela, il faut s’inscrire sur une liste, et attendre que l’on soit suffisamment nombreux pour partir. C’est l’Allemand, ami des tenanciers du resto Mekara Lao, qui renseigne So. Il lui explique que cette option est envisageable et absolument incertaine.
Ø  Demander, off the record, à des commerçants qui retourneraient à Muang Khua de nous prendre avec eux. Info donnée par un Français à qui So proposait de prendre ensemble un bateau privé.
Ø  Croiser les doigts pour qu’un bateau « public » soit affrété. Pour ce, il faut attendre parfois plusieurs jours, ça dépend… Il faut surtout attendre 10h aujourd’hui que le « bureau d’information » ouvre…
9h30, Pierre arrive. Pour faire un point, rien de tel qu’une salade de fruits frais pour Pierre et des œufs brouillés avec du bacon pour So. Un groupe de jeunes déjeunent à côté d’eux : « tentons le coup » ! Dans le groupe, un jeune homme déclare que oui, lui aussi souhaite aller à Muang Khua en bateau. Youpi !!! Il s’appelle Josh, il est Canadien anglophone, de Toronto. Petit-dej ensemble.
Pierre part à la collecte des infos du bateau public, So part faire les bagages, et Josh va télécharger ses mails.
10h35, le groupe de 3 se réunit, et oui, la chance nous sourit ! Un bateau part à 11h, à raison de 120 000 Kiep par pers ! Le fait qu’on soit lundi nous sourit, la chance aussi !!! « Le lundi au soleil, c’est une chance qu’on peut considérer » (le chantonner sur l’air de Cloclo….).

Petite appréhension de prendre le bateau à 11h du mat, soit l’heure la plus chaude qui soit. On achète donc de l’eau, une pastèque et une mangue. Le trajet sera de 7h, si tout se passe bien.

On monte dans le bateau qui est bien fourni. Nous sommes 10, dont seulement 3 voyageurs, le reste se compose de locaux et 2 beaux poulets qui sont quasi apprivoisés et qui reposent tranquillement sur le bord du bateau. Il y a une protection très bien faite au dessus de nos têtes. Nous ne prendrons donc pas le soleil en pleine tête, tant mieux.


Le bateau s’élance. Quelle surprise ! Le moteur n’est pas bruyant (comparativement aux Cambodgiens) et la brise qui caresse nos visages est délicieuse.
Pierre et le Lonely Planet avaient raison, le paysage est renversant, très nature. La rivière Nam Ou est très propre, le soleil est au rendez-vous. Le nombre de passagers varient au fil des arrêts que nous faisons dans les villages qui ne sont pas situés en bord de rivière mais en hauteur, cachés du regard des curieux, des crues du fleuve et à l’abri du feuillage des arbres. Au plus fort de la croisière, nous atteignons le nombre de 17, au plus bas, nous ne sommes que 4, Pierre, Josh, Sophie et le chauffeur. Cet itinéraire est agréable, et malgré les nombreuses heures passées à bord de l’embarcation, nous ne ressentons pas la fatigue.

Nous arrivons à Muang Khua, qui n’a rien d’une jolie ville, surtout lorsque Josh et So visitent les guesthouses environnantes ! Pierre, de son côté, collecte des infos et discute avec un couple de français revenant du Vietnam. Nous élisons finalement nos quartiers dans une guesthouse la moins miteuse du coin, où l’odeur de la salle de bain – WC est absolument immonde, et où figure des carreaux représentant des femmes dénudées (pour nos amis les routards de passage). Josh écopera même de barreaux aux fenêtres de sa chambre. Bon, on ne va pas non plus faire la fine gueule quand on sait qu’on doit être de l’autre côté de la rivière vers 4h30 du mat demain matin pour prendre le bus pour Dien Bien Phu au Vietnam.

Il nous reste exactement 28 000 Kiep, soit 7€ (hors le prix du bus pour Dien Bien Phu) pour terminer notre histoire 2011 au Laos. Il faut donc faire bien attention à tous les prix, pas question de retirer de l’argent et de se retrouver avec des Kiep inutilisables et inchangeables. En effet, au-delà du territoire, il n’est pas possible d’échanger la monnaie Laotienne… Mais de toute façon, l’histoire est facilitée, il n’y a pas de guichet de retrait ici.

Dîner à 3 dans un bon restaurant vietnamien de la « ville » où nous sympathisons avec des travailleurs vietnamiens qui nous font goûter leur alcool local, qui aseptise à son passage toutes bactéries éventuelles…