Chili



CHILI : 19 jours
SANTIAGO DU CHILI
VALPARAISO
SANTIAGO
PUERTO NATALES
EL PARQUE DE TORRES DEL PAINE
PERITO MORENO (Argentine)
SANTIAGO
SAN PEDRO D’ATACAMA












SANTIAGO DU CHILI
 

Dimanche 1er mai 2011

Il est donc 12h10, après beaucoup trop d’heures de voyage. Les jambes lourdes, la tête endolorie, l’esprit ensommeillé, nous trouvons rapidement la direction du centre. Grâce aux sites Internet, nous avons repéré un hôtel bien situé à des prix raisonnables.


Nous arrivons dans un endroit très agréable, peint de multiples couleurs différentes, des affichettes, des découpages, un tout apportant la sensation d’un lieu personnalisé, loin des standards classiques et impersonnels d’hôtels plus haut de gamme.

HOSTAL FORESTAL
Coronel Santiago Bueras 122
Santiago
Tel: (+56) (2) 6381347
Environ $C 23 100 pour 1 chambre avec lit double, sdb partagée et petit-dej inclu

Tout cela est bien beau, comme le temps extérieur également, mais une seule chose nous importe : dormir !

Nous nous effondrons donc de 16h à 21h.
Nous garnissons nos estomacs respectifs dans les environs (en 30min top chrono).
Nous nous recouchons de 23h30 à 8h30 le lendemain.
Ø  Idéal pour contrecarrer un énorme décalage horaire de 12h !


SANTIAGO DU CHILI

Lundi 2 mai 2011

Réveil assez frais et disponible après tout de même l’équivalent de 2 nuits de sommeil.
Oussama Ben Laden a été tué par les américains. Un individu abominable de moins. Faut-il pour autant se réjouir de la mort d’un homme ? Débat qui n’a pas lieu ici, mais auquel, au-delà des frontières, on réfléchi.


Petit-dej très copieux dans la cuisine collective. Rosa, un quinqua très dynamique nous parle espagnol tout en nous nourrissant allègrement. Notre seconde langue vivante, pratiquée pourtant pendant de nombreuses années au collège et au lycée, est rouillé. Anonnements et hésitations ponctuent nos phrases. Néanmoins, c’est avec plaisir que l’on converse.

Tour de 4h de visite guidée, calqué sur le même principe que celui fait à Sydney, moyennant tips à la fin. Description beaucoup plus culturelle. Déception sur l’architecture globale de la ville, assez vilaine malheureusement.
Départ de la Plaza de Armas, pour finir à la maison de Pablo Neruda dans le quartier bohémien. Le tout, en passant par le vieux quartier de « Wall Street », les Univesidad (Chile, Catholica), le palais présidentiel, la Mapucha river, Bellavista… L’ensemble sur fond de ciel bleu et bercé par des températures incroyablement élevées pour la saison : 22°C.

Dej dans le quartier bohémien, en prenant des plats typiques :
ü  Pastel del choclo : corn pie made of mashed corn, grounded beef, onions, egg, chicken, black olives and raisins
ü  Empenadas de pino: beef turnover pie (minced beef meat, onions, egg, raisins and spices)
Ø  Trop copieux, trop lourd, trop gras…. L’attraction terrestre est bien trop puissante pour que nous puissions marcher dignement droit en sortant du restaurant.



Après une balade digestive impérative, nous prenons la direction du parc San Cristobal. Nous prenons ce funiculaire séculaire, pour monter 345m. Santiago étant déjà au dessus du niveau de la mer, nous sommes désormais à 800m.
Le sommet de ce parc est l’endroit où la Virgen Immaculada Conception domine la ville. Affreusement polluée, nous n’apercevons les immeubles et bâtisses que dans une brume crasse. Les montagnes qui entourent la ville sont diluées dans un épais nuage blanchâtre.

Un verre dans le quartier de Bellavista nous permet de reposer nos gambettes de marcheurs.

Halte à l’hôtel où Sophie s’effondre à nouveau de sommeil, quand Pierre met le blog à jour à force de patience.

Promenade nocturne dans le quartier de Mavi. Quelques ruelles garnies de restaurants créer une atmosphère agréable. Nous nous laissons séduire par un restaurant en sous-sol. Ambiance très bien (bien que nous soyons les 2 seuls réels clients). Personnel extra. Nourriture enchanteresse !

CALETA LASTERRIA
Bar y Restaurante
Villa Vicencio 395
Santiago
Tel : 8 156 5316

Ils ne sont ouverts que depuis un mois et récoltent déjà des éloges dans de beaux magazines : PAULA (mi fashion, mi gastronomique.

Régalade absolue :
Ø  Filete de Mero
Ø  Filete de Atun
Con Acompanamientos :
ü  Risoto de quinoa
ü  Patatas fritas (« T’aimes ça la patate ??? J )
ü  Puré rustico (porotos negros)
ü  Verduras asaras (berebgenas, zapallos Italianos)
Vino :
ü  Casas del Bosque 2008 – Valle de Casablanca

Le chef, Cristian : une étoile montante !




SANTIAGO DU CHILI vers VALPARAISO

Mardi 3 mai 2011

Petit-déj, toujours aussi copieux et varié. Ce matin, les fruits chantent sur notre palais.

Nous prenons le temps de regrouper nos affaires tranquillement, puisque notre prochaine étape en fin de journée se situe à l’ouest de Santiago, en bord de mer, j’ai nommé : Valparaiso.

La matinée libre nous permet de déambuler dans le quartier de Mavi et d’en visiter le musée :Museo de Artes Visuales. Les expos sont absolument géniales. En particulier celle de Marcela Trujillo, qui foisonne d’idées et d’influences.

MAVI
Museao de Artes Visuales
Jose Victorino Lastarria 307
Santiago

Le lieu est vraiment bien agencé, et la boutique génialissime : poupées décalées en tissu, carnets à foison, estampes très originales, livres d’art à faire pâlir quiconque s’intéresse de prêt ou de loin à l’art contemporain. D’ailleurs cette boutique s’imprègne pour beaucoup d’objets provenant de :

PLOP

En sortant, nous flânons à proximité du musée et découvrons l’endroit où Ju (Pierre’s sister) se ferait un plaisir divin de shoppiner là ! De nouveaux créateurs font pétiller de leurs collections une bâtisse qui pourrait faire songer à l’époque Art déco. Sophie, sur les conseils avisés de son marido, choisit une belle ceinture à la boucle Japonisante.

FUSINA
Jose Voctorino Lastarria 316
Santiago de Chile

S’en suit une visite au marché de poissons de la ville. De nombreux restaurants entourent les étales de poissons. Nous choisissons malheureusement « el peor restaurante de todos los Chilenos ».

Direction la station de métro Pajaritos qui se révèle être aussi la station de bus pour se rendre à Valparaiso.
A peine entrés dans le bus, les voyageurs rejoignent illico les bras de Morphée.

Santiago – Valparaiso – Santiago
Station de bus Pajaritos
$PC 5 000 / pers
1h30 de voyage

L’arrivée à Valparaiso se fait en douceur. Accueillis par une jeune fille d’une agence de tourisme, elle nous réserve gentiment la chambre dans la guesthouse la plus sympathique parmi les trois adresses que nous avions en poche. Et nous indique ensuite dans un charmant sourire le bus à prendre pour nous y rendre.
Nous arrivons dans un quartier agréable, où il nous faut monter de minuscules ruelles, emprunter de hauts escaliers. Les murs sont colorés et souvent dessinés.
Nous sommes accueillis par Enrique à la Casa Valparaiso par un « Mi casa es tu casa ! ». L’endroit est très agréable, intime. Un grand escalier de bois qui craque à chaque pas nous guide dans une immense chambre. Une fois les sacs posés, notre hôte se fait un plaisir de nous décrire la ville et les endroits dans lesquels nous pourrions déambuler pour la soirée. Sans oublier bien entendu de nous rappeler qu’à 22h, il fera du Pisco Sour pour tous les locataires, LA boisson Chilienne par excellence (bien que les Péruviens revendiquent également la propriété de cette boisson…).

HOSTAL CASA VALPARAISO
Pasaje Galvez 173
Cerro Concepcion
Tel : +56 32 31 94 072
$PC 19 000 Chbre avec lit double / sbd partagée / petit-dej (extra) inclus







Balade dans le quartier en hauteur de la ville, avec vue sur la mer. La rue Almirante Montt est fermée à la circulation pour travaux, néanmoins nous l’empruntons en tant que piétons. Très colorée, gaie et pleine de vie, elle est habitée par la créativité des artistes de la ville.










Sur les conseils d’Enrique, nous allons goûter à l’une des spécialités du Chili dans un resto très bon marché. Nous commandons donc une Chorrillana : frites, saucisses, bœuf, le tout mélangé à 1 œuf et 1 tranche de fromage industriel…. Hum !... Archi copieux, très gras. Mais c’est assez plaisant de se mettre aux couleurs locales (pour cette fois J ).

MASTODONTE
Esmeralda 1139
Valparaiso

Pisco Sour à la guest, avec Australiens, Allemands, Anglais et Irlandais. Fort chouette.






VALPARAISO

Mercredi 4 mai 2011

Petit-déjeuner de fruits, de lait, de biscuit dans l’atmosphère intimiste de la cuisine. Réveil tardif dû à l’insomnie de 2 à 6h du matin relatif au décalage avec la Nouvelle Zélande. Pas de problème pour le programme, Enrique nous en concocte un personnalisé, avec un timing parfait !

Munis de la carte de la ville, nous commençons notre journée sous un soleil resplendissant. Nous empruntons des ascenseurs vieux de quelques siècles, qui s’apparentent davantage à des funiculaires. La ville était faite de collines, il est fort plaisant et amusant d’emprunter ce type de transport. Sommes toujours autant amusés et quelque peu fascinés par l’art graphique de rue qui foisonne sur les murs de la ville.

En matinée :
Ø  Ascensor El Peral 1902
Ø  Monumento Prat
Ø  Puerto
Ø  Ascensor Artilleria 1893
Ø  Museo Naval (aux environs, sans la visite)











Déjeuner Plaza Echaureen, où le serveur est d’une gentillesse absolue (nous apportant une assiette emplie de fruits de mer différents pour nous faire la lesson en espagnol avant que nous ne choisissions nos plats). La vue sur la place, du premier étage, est agréable.
Nous déjeunons de :
ü  Macha parmesana (« langues » de coquillages) = divin !!!
ü  Empenadas con mocha y camaron

RESTAURANTE MARISQUERIA
Puerto Lindo
Piso – Local 29
Mercado Puerto
Valparaiso

L’après-midi :
Ø  Pablo Neruda Casa (intérêt relative….)
Ø  Plaza Amiral Pinto
Ø  Flânerie délicieuse dans de belles boutiques de babioles futiles


o    SOUVENIRS
64 Almirante Montt
Cerro Concepcion
Valparaiso

Dîner de sushis pour variations de plaisirs.


























VALPARAISO vers SANTIAGO

Jeudi 5 mai 2011

Démarrage tardif. Le décalage a encore fait des siennes… Paquetage des affaires en prenant notre temps.

Flânerie extra chouette dans le quartier à proximité de l’hôtel, en montant encore un peu. Plaisir renouvelé de découvrir tous ces murs peints. 1000 couleurs, légèreté, gaité.
Achat de futilités et d’un nouveau carnet à spirales pour coucher les sensations à venir.

FRANCISCO JAVIER SORO CANETE
Servicios Fotograficos, venta de Artisania, vestuario y articulos relacionados (tout un programme !!!)
Urriola N°678
Cerro Allegra
Valparaiso

Déjeuner exquis dans un restaurant où la cuisine est fine, fraîche et recherchée, et la décoration vraiment agréable et personnalisée.

ALMACEN NACIONAL
Mercado de arte
Almirante Montt 402
Cerro Allegre
Valparaiso
Le menu du jour est abordable et délicieux !

Détour par la poste Chilienne pour envoyer à la volée un paquet de 4,5kg à mimine. En effet, Sophie, en vue de la suite des évènements, préfère alléger son sac qui commence à être difficile à fermer.
Pour l’envoi de ce colis, en mode économique (1mois max) il faudra compter 30€. Finalement, le colis ne mettra que 6 jours à arriver à Paris..

Bus retour pour Santiago. Le paysage est changeant sur la route. Au départ, la végétation semble décharnée, triste et poussiéreuse. Puis de belles vignes aux couleurs orangées agrémentent le décor.







Quelques heures à tuées à Santiago avant de rejoindre l’aéroport pour nous rendre en Patagonie. Loose totale où nous finissons par errer sur la Plaza de Armas avec nos gros sacs. Aucun endroit sympa en perspective. Nous échouons donc dans une sandwicherie vraiment mauvaise. On ne peut pas gagner à tous les coups !...

Pour nous rendre à l’aéroport de Santiago à partir du centre, la solution la plus économique se révèle être le bus à partir de la station Pajaritos (opposée aux départs des bus pour Valparaiso).
$PC 1 400 par pers.

Puis errance dans l’aéroport en attendant que notre vol extraordinairement mal programmé (2h du mat’) décolle. Pour la petite histoire, la LAN n’est définitivement pas la compagnie aérienne de l’année. Lents, mal aimables et impolis sont les quelques adjectifs pouvant les définir.



SANTIAGO vers PUERTO NATALES

Vendredi 6 mai 2011

Arrivée à 5h15 à l’aéroport de Punta Arenas où il n’y a rien à faire, aucun transport à prendre, et ce pour les prochaines heures à venir. Ca tombe bien, la mousse à raser de Pierre s’est déversée dans l’une des trousses de toilette, ça nous occupe un moment. Un petit café est ouvert où aucune eau n’est vendue. Qu’à cela ne tienne, un café jus de chaussettes nous hydratera bien volontiers le gosier.

8h30, nous prenons un bus pour Puerto Natales, clef d’entrée pour rejoindre le parc national de Torres del Paine. 3h de route vraiment belle. Premiers paysages en Patagonie. Le soleil se lève très tard, aux alentours de 8h45. Le bitume s’étend en ligne droite à perte de vue, bordé par l’océan Pacifique, glacé par les températures hivernales. De grandes étendues d’herbes jaunies recouvrent les terres. Les couleurs de la nature semblent ici sorties tout droit d’une palette pastelle. Puis arrivent ces carcasses blanches d’arbres morts qui jouxtent celles encore vivantes où le feuillage jaune et rouge s’entremêle à la mousse vert pâle des troncs. Le sommeil creuse nos paupières mais nos yeux restent grands ouverts face à ces découvertes. En chemin, le bus fend un immense troupeau de moutons guidé par des chiens robustes et des campesinos à cheval.

Nous arrivons à Puerto Natales en fin de matinée par un temps qui donnerait le cafard au plus enjoué des gai-lurons.  La pluie ne cesse de tomber par grosses gouttes, un vent froid souffle dans les rues de cette ville du bout du monde. Sacs déposés dans la guesthouse casa Lili, nous allons nous sustenter pour réchauffer le ventre et les cœurs.

15h sonne l’heure de la réunion d’information gratuite et fortement recommandée par les routards avides de parcourir le Torres del Paine. Aussi vaillamment que possible nous poussons donc la porte d’Erratic Rock. Le maître des lieux, un américain bien bâti prénommé Bill, nous offre café et maté (thé d’herbes amères) avant de commencer. Entre temps, rencontre avec Jordan, un français se remettant à peine d’une belle cochonnerie attrapée au Brésil. Il nous raconte brièvement ses récentes péripéties de larve sous cutanée, de traitements médicaux et  ésotériques. Le courant passe tout de suite.

HOTEL ErratiC Rock
Baquedano 719
Puerto Natales

Location du matériel chez ER:
·        Tente               $P 3 000 / j
·        Sac couchage            $P 3000 / j

Ce point nous permet de nous familiariser avec les randonnées à faire, la logistique et les équipements nécessaires. Avec Jo, nous prenons la décision de faire LE W à 3, en partant demain pour 5 jours et 4 nuits en autonomie complète. Pierre et Sophie loue le matériel nécessaire : tente, matelas de sol et sac de couchage résistant à -10°C. Puis les 3 compères partent s’approvisionner pour 4 petit-déj, 5 déj et 4 dîners.

Voici en substance ce que cela donne :
Ø  1kg pâte                                             1kg riz
Ø  1 miel                                                  15 barres de céréales
Ø  1 paquet de 500gr de porridge           1 sachet de fruits confits
Ø  7 tomates                                           7 bananes
Ø  6 pommes                                          Mayonnaise au citron en tube
Ø  1 sachet de parmesan en poudre      2 x 1,5l de vin rouge en carton
Ø  1 bouteille de rhum                             1 rouleau essuie-tout
Ø  15 pains ronds individuels                  600gr de fromage
Ø  1 sauce tomate toute prête                2 boîtes de sardines
Ø  15 tranches de jambons                     1 saucisson au poivre
Ø  1kg d’oignons                                     1 rouleau de sac poubelle
Ø  3 paquets de biscuits                          1 boîte de café
Ø  1 boîte de maïs                                   2 sachets de soupe
Ø  1 pâté                                                 Jo prendra du sel, du poivre et du sucre

Pour « gagner » du temps, nous faisons, le soir même :
ü  Cuire les pâtes, le riz et les oignons (cela joute diaboliquement du poids…)
ü  Mettre le rhum dans une bouteille en plastique
ü  Enlever l’eau et la boîte de maïs pour le mettre dans un sac

Le temps de faire tout ça et de choisir les affaires, il est déjà 2h30 du mat ! Parfait les 6h de sommeil en 2j avant de partir pour 5j de marche en autonomie complète ! On est jeune, on va vite s’en remettre. Bonne nuit les petits, à demain !


De PUERTO NATALES vers EL PARQUE DE TORRES DEL PAINE vers PUERTO NATALES

Du samedi 7 au mercredi 11 mai 2011 = 5 jours + 4 nuits 

JOUR N°1

8h, le bus vient nous chercher à la guest. Grâce aux bonnes dispositions du climat, il ne pleut plus ces gouttes d’eau terrifiantes qui tambourinaient sur les tôles des habitations la veille ! 3h de minibus pour rejoindre le point de départ au sein du parc.

En route, nous découvrons nos premiers guanacos (camélidés sauvages, cousin éloigné du lama qui lui est un camélidé domestique). La neige recouvre la majeure partie du chemin et enveloppe d’un voile blanc timide ces montagnes du sud de la cordillère des Andes. De nombreux condors planent haut dans le ciel. Ils sont reconnaissables à leur envergure immense, aux 8 plumes bien distinctes à l’extrémité de leurs ailes et à la touche de blanc qui agrémente le dessus de leurs plumes.

Nous démarrons le trek après nous être enregistrés (noms, N° de passeport, nationalité) sur le registre d’entrée du parc. En cette saison, nous sommes environ une quarantaine dans le parc, quand la population peut monter jusqu’à plusieurs centaines d’individus par jour en pleine saison (déc à  mars). Madre de Dios ! Que les sacs sont lourds !!! Celui de Sophie doit peser dans les 15kg, celui de Pierre dans les 17kg, Jo semble tout aussi chargé que nous.

La route du jour nous fera parcourir 17,5km. En chemin, une terre de paille jaunie à perte de vue fera dire à Jo : « je me sens comme Russel Crow dans Gladiator quand il caresse les blés du bout des doigts ». Du coup, pour le reste de la journée, Pierre et So aperçoivent des gladiateurs en tenue cuirassée. Une pluie givrée se met à tomber horizontalement. Les lunettes de soleil permettent d’avancer sans ciller des yeux.

Carcasse de guanaco sur le bord du chemin, consciencieusement nettoyée par les charognards. Puis nous longeons une large rivière, où le chemin nous fait traverser des bouts de forêts aux couleurs chaudes de l’automne. Très beau lac turquoise. Sans prendre en compte l’heure du déjeuner (1h), nous aurons marché 5h. Partis dans l’idée qui n’était pas possible de prendre une douche, c’est avec délice que nous posons nos tentes à côté du Area Acampar Paine Grande, pour profiter des douches chaudes du refugio. Dû au froid, le refuge autorise les campeurs à profiter du feu de la cheminée dans leur salon, et ce jusqu’à 23h.
Nuit difficile. Bourrasques de vent nombreuses contre la toile de tente, réveillant Pierre ci et là. Sophie ne trouvera sa position idéale et suffisamment couverte que peu de temps avant le réveil.

JOUR N°2

Démarrage de l’équipe un peu longuet (10h du mat’), pas idéal pour des journées bien courtes (heure d’hiver oblige). On prend notre temps, d’excellente humeur. Direction le glacier de Grey à 7h aller – retour de là où nous sommes, sans pause. Environ 30km.

Route de montagne, recouverte de végétaux aux couleurs de l’automne, jaune, rouge, vert pâle. Ce sera notre premier glacier aperçu en Amérique Latine. Les eaux du lac paraissent claires, un blanc ourlet de gris, à l’image de la glace qui fond. Léger coup de fatigue pour Jo vers 11h. Il n’a pas beaucoup d’heures de sommeil au compteur, ayant un équipement suffisant pour 10°C quand il en fait -10°C… Barre énergisante et ça repart comme en 40 ! Pour déj, coin à l’abri du vent. Le sandwich jambon / fromage / tomate avec un verre de vin (s’apparentant davantage au jus de raisin) nous requinque tous les 3.

Parvenus enfin au bout du chemin, on admire les glaces bleutées du glacier. Un navire passe à proximité de ces énormes glaçons et nous permet de mieux appréhender leurs volumes qui maintenant  paraissent  comme d’immenses blocs de glace. So s’endort 10min sur un rocher en forme de fauteuil incliné. Le vent souffle moins en fin de journée, mais s’arrêter trop longtemps refroidi rapidement le corps.

Retour au refugio sur les chapeaux de roues, la nuit menace de tomber avant que nous n’arrivions. Le trio infernal ayant oublié chacun leur frontal, une solution : accélérer le pas !  Arrivée dans une pénombre opaque.
Dîner sympathique de pâtes (le meilleure plat des étudiants et des campeurs !) agrémentées de cebolla, tomato, jamon y parmesan. En attendant la tambouille, rhum – miel pour réchauffer nos corps nous semble bien bon.

Nuit fraîche. Réveil quasi toutes les heures : froid, mal au dos, mal aux hanches, cou.
Pierre commence à ronchonner dans ses rêves:
-          « Normalement suis pas si grand... Y’a un problème… »
Puis s’éveil d’un coup, et décide de sortir de la tente
-          «y ‘a 15cm de neige dehors !!! C’est trop beau ».
 Il doit être 3h du mat’. La toile de tente était lourde de poudreuse.
Les 2 se recouchent et s’enroulent dans leur sac de couchage respectif. Puis un son lourd et puissant retentit au loin. So s’inquiète :
-          « Tu sais que faire du camping sous un orage c’est hyper dangereux !!! La foudre peut toucher les tiges métalliques de la tente !... »
Et Pierre de la rassurer :
-          « Mais non ! T’inquiète, c’est le bruit d’une avalanche ! »
-          « Ah, bon ! Bon, bon, bon !!!... C’est ça, une avalanche... Ben voyons, c’est tellement plus rassurant qu’un orage!!! (…) J Bonne nuit alors ! »

JOUR N°3

Au lever du jour : paysage magique. Tout est blanc. Les couvertures de survie nous ont bien isolées  du froid du sol. Après de bons fou rires matinaux comme on les aime, on démarrage la journée.  Direction La Vallée Francés.

Début rude pour Pierre qui, aujourd’hui, souffre du mauvais état de son ménisque gauche. Conséquence d’un mauvais coup au rugby qui lui avait valu une rupture des ligaments croisés. Nos carcasses commencent à rouiller…
Une heure passe, Jo nous dit qu’il a la sensation de saigner des doigts de pied (celui qui était contaminé par la larve, de ce fait était en piteux état, guéri depuis mais nécessitant du repos –exit les treks de 5j par exemple…-). Effectivement, il a un ongle qui lui rentre dans les chairs… Bon !!!! Notre homme, par nécessité, sort son couteau (lame énooorme) et s’apprête sereinement à se couper un bout d’ongle. So : « Non mais ça va pas ??!! T’es complètement malade ?! On n’est pas dans Crocodile Dundee là ! On a des ciseaux, une bande et on peut même te filer une lingette désinfectante si tu veux ! ». Jo : « Parfait ! ». –Ouf, la séance gore est reportée à plus tard-

La route devient de plus en plus délicate dû à la fonte des neiges. De nombreux détours sont nécessaires pour ne pas marcher dans l’eau, les ruisseaux gonflant à vue d’œil. Jo, dans sa forme fringante nous devance. Nous peinons un peu sur ce chemin neigeux, puis arrivons au Campamento Italiano. Jo nous y mijote déjà une soupe sur le réchaud à gaz. So part remplir la camel pack (gourde à eau toute molle et en plastique -achat fait par Pierre, très pratique (après 3 mois non utilisé en Asie)-  dans la rivière, qui maintenant est un vrai torrent
L’eau est pure, descendant directement du glacier, elle est d’un froid glacial. Un faucon se promène autour de notre abri pendant le déj. On ne montera pas la Valle del Francés, le temps n’est pas clément.

Montées ardues, descentes vertigineuses. Lac vert immense que l’on contourne pendant des heures. Des bourrasques de ventes font s’élever les eaux du lac qui partent en petites tornades. Pierre souffre beaucoup, en silence. Le chemin, par endroit, est tout bonnement le lit d’une rivière… Qui coule beaucoup aujourd’hui !...Les chaussures de rando sont vraiment d’une technicité incroyable. Nous marchons souvent dans l’eau, et continuons d’avoir les pieds secs.

Le jour baisse. Pause sur une plage de galets. Très belle. La nuit tombe très vite. Pierre et So reprennent la route, Jo est loin devant. Après une petite demi-heure, il nous parait que le chemin n’est pas le bon. Nous nous retrouvons coincés dans des fourrés, la route barrée par une rivière dont la traversée est impossible. Nous retournons sur nos pas. Pierre déchargeant son poids sur un bâton de marche, pour moins souffrir. Sophie commence à s’inquiéter, il y a des pumas dans le parc…
Pierre se tend quelque peu. La nuit est totale maintenant. Nous appelons Jo, mais nos voix se meurent dans le lit de la rivière et de la forêt. Puis au hasard d’un détour, une lumière au loin nous fait des appels. C’est lui !!! Il vient nous chercher et nous montrer le chemin. La lumière se rapproche de nous, puis, plus rien pendant une bonne vingtaine de minutes. Nous continuons de chercher ce foutu chemin, sans même entendre la voix de Jo au loin. Puis, enfin, trouvons le refuge. Fermé, comme il était prévu, mais où il y a des terres à l’écart du vent où l’on peut planter la tente. Pas d’affaires de Jo… Inquiétude. Le temps semble long. Puis au loin, une lumière qui arrive vers nous, sa voix. So et Jo se tombent dans les bras, Pierre et Jo se font de franches accolades : « vous m’avez fait peur les copains ! ». Tout le monde est rassuré, on peut enfin se poser tranquillement après environ 7h de marche sur 13km très raides.

JOUR N°4

Envie, et besoin d’avoir un rythme plus tranquille pour aujourd’hui. 11km en quelque 5h, jusqu’à la zone de camping autorisé de Las Torres.

Nous continuons d’être absolument seuls dans ce parc à des kilomètres à la ronde. Toute cette immensité de nature autour de nous : reposant, enthousiasmant, fatiguant, exaltant.

Anecdotes, tranches de vie et franches rigolades seront le lot de notre journée.
Montagnes qui se reflètent dans les eaux claires et calmes des lacs d’altitude.
Des vaches au pelage roux très épais paissent sereinement.

Nous posons enfin nos sacs pour la journée, avant la tombée de la nuit cette fois. La compagnie s’installe. Jo trouve une hache et des billots. Il se lance alors dans le débitage de bois pour le feu. Très agréable, au terme de 4 nuits, de se réchauffer à la lueur des flammes. Le seul endroit du parc où le feu est autorisé. Rencontre d’un français très sympa, Franck, qui se joindra à nous pour la soirée.







JOUR N°5

Le  rdv de la journée est à 16h à la porteria y guarderia laguna amarga, à 7,5km, mais qui se parcourent aisément en 1,5h. Nous pourrions monter au point de vue de Las Torres, les 3 montagnes célèbres du parc. Mais la vue est bouchée par les nuages. Nous ne ferons pas l’autre tige du W.

Tout le monde prend son temps aujourd’hui. Profitons d’un magnifique lever de soleil rosé, du feu qui continu à crépiter longtemps encore, des couleurs de la nature. Nous parvenons même à faire notre dernier dej en terminant nos succulentes provisions dans leur intégralité ! Aucun gâchis.

La route retour est plane, facile. Les sacs qui pesaient lourd au début sont quasiment léger désormais.
Arrivée au point de rdv dans les temps.

Retour en mini-bus où nombre de randonneurs somnolent.
Le paysage du parc défile par les fenêtres.
Des souvenirs plein la tête. Encore une belle expérience.


Envie de faire un bon dîner tous les trois avant que Jo ne parte de son côté et nous du nôtre. Et envie d’une belle pièce de viande rouge.

EL ASADO PATAGONICO
Arturo Prat 158
Puerto Natales
Grillades excellentes, cadre agréable

Puis Franck nous rejoint en cours de soirée et nous terminerons tard cette nuitée.


De PUERTO NATALES  (Chili) vers PERITO MORENO (Argentine) vers PUERTO NATALES (Chili)

Jeudi 12 mai 2011

Nous sommes à quelques centaines de kilomètres (seulement) d’un des plus grands glaciers au monde. Quelques heures (assez nombreuses) et nous envisagerons l’immensité glacée de ce pôle austral.
Le réveil continu d’être bien délicat. 6h du mat, soit à peine quelques heures de sommeil. Il est bien appréciable de prendre un petit-déj si consistant, bon et au chaud !

7h, le minibus nous prend et commence à rouler pour 5h de route aller. Les paupières se referment immédiatement, et nous nous laissons bercer par le roulis de la route de sable. Passage de la douane Chilienne, où le garde s’adressant à Pierre : « on a fait la fête hier !?... Ca se sent ! ». J
Dans les premières heures du jour, le paysage paraît plat. Quelques estancias trahissent ces immensités sans fin. Arrivée à El Calafate en fin de matinée où une guide Argentine monte à bord et commence à nous délivrer des informations. Ce matin, la compréhension Hispanique n’est pas notre fort.

Nous entrons dans le parc national Los Glaciares.
Première halte pour aller faire un tour en bateau pour approcher le glacier. 1h15 de croisière, ennuyant. Touristes parmi d’autres touristes.





Puis, vient enfin l’approche du glacier par le haut, à l’aide de dédales de chemins de fer qui permettent d’appréhender le glacier à différents endroits, surtout au niveau du point de ruptures. Là où la glace cède, se détache et plonge dans l’eau à force de grands bruits et de vagues sur ces eaux de lacs de glace paisibles. Les pupilles de Pierre pétillent : « je voudrais voir un énorme morceau se détacher. Maintenant ! ». Quelques instants plus tard, de gros blocs de glace craquent dans des bruits sourds et plongent dans l’eau dans un grondement. Nous sommes comme des enfants devant ce spectacle naturel. De là où nous sommes nous comprenons la profondeur du glacier, son aspect gigantesque. Situé à 1100m d’altitude, il est long de 5km et haut de 60m. Fissures et craquements nous font frissonner de bonheur.

Puis retour au Chili. Pénible de faire autant de route, quelque 10h, mais le détour valait la peine.

Rompus de cette journée, nous dînons de sandwiches à emporter. Sains, bons et pas chers, voici une adresse sympa :

DONDE J
Esmeralda 556
Puerto Natales


De PUERTO NATALES  vers SANTIAGO

Vendredi 13 mai 2011

Aujourd’hui, direction le nord du Chili via Santiago. Nous quittons la guesthouse où nous sommes restés plusieurs jours en étant à l’aise, avec un personnel très sympa, des petit-déj extras, calme et propre.

LILI GUESTHOUSE
Arturo Prat 479
Puerto Natales
$PC 17 000 chbre double, sdb partagée, petit-déj inclu. Chbre N°8 +++ (la plus tranquille)

Un pays à traverser du sud au nord, soit environ plus de 4 000km à parcourir en quelques heures.
Normalement prévu :
Ø  Bus (très confortable). Temps de trajet : 3h. Départ 7h
Ø  Attente à l’aéroport : 4h.
Ø  Avion pour Santiago (centre du Chili) via Puerto Montt. Temps trajet : 4h
Ø  Attente à l’aéroport : 2h.
Ø  Avion pour Atacama (nord du Chili). Temps trajet : 2h
Ø  Arrivée 22h

Finalement, dû à des retards du 1er avion, nous attendrons davantage à l’aéroport de Punta Arenas, et LAN, la compagnie aérienne, nous fera prendre notre connexion suivante pour le nord du pays le lendemain matin. En compensation, ils nous logent à l’hôtel Holiday Inn à Santiago airport, qui est tout à fait confortable. King size bed, draps d’une blancheur et fraîcheur immaculée, baignoire impeccable, dîner et petit-déj extras. Après les courtes nuits précédentes, cela tombe à point nommé !


De SANTIAGO vers SAN PEDRO D’ATACAMA

Samedi 14 mai 2011

Décollage de la capitale Chilienne à 7h55. La fatigue s’accumulant, les quelques heures d’avion nous paraissent longues. L’avion survole une zone parfaitement désertique. Seul un serpent de verdure subsiste au milieu de ce néant rocheux. Arrivée à Atacama par un ciel bleu fantastique. Pierre s’organise avec une Chilienne et une Brésilienne pour rejoindre le centre en taxi commun. Les évènements se goupillent parfaitement pour que nous prenions le bus de 11h qui arrive à San Pedro de Atacama à 12h15, pour $PC 2500/pers (beaucoup moins cher que de l’aéroport !).

Le bus fait s’élever de la poussière par gros nuages dès son entrée dans le village de San Pedro (devenant ville en 10 ans). Nous déambulons quelque peu dans les ruelles, sous un ciel toujours aussi bleu. L’air est bon, les pulls s’enlèvent, les lunettes de soleil reprennent leur place sur le bout du nez. Une jolie place, toute blanche et verdoyante, fait notre bonheur.
 Prenons place dans des fauteuils en osier en terrasse pour y passer ensuite de nombreuses heures. L’altitude doit quelque peu ralentir nos mouvements. Nous sommes à 2400m d’altitude ici. Les sommets enneigés de la cordillère des Andes sont visibles du village. Mise à jour du blog, oisiveté, recherche d’un lieu plaisant pour passer les prochaines nuits.

Une fois de plus, l’endroit de nos nuitées a une cuisine collective. Le plaisir crépite dans nos esprits à l’idée de se faire à manger.  Achats de fruits et légumes gorgés de soleil et de goûts. Courses complémentaires dans les commerces de proximité alentour.
En soirée, feu ouvert en pleine cour. La nuit est bien plus fraîche que le jour. Dans la région, il n’est pas rare de constater plus de 40 degrés d’écart en 24h. La chaleur du feu, l’atmosphère qu’il créer, la douceur qu’il apporte est bien agréable. Pensée pour Jo, qui, il y a quelques jours encore faisait danser un autre feu, en Patagonie.



 SAN PEDRO D’ATACAMA

Dimanche 15 mai 2011

Avec les conseils de notre hôte Aurélien, fabuleux narrateur d’histoires de la région et des expéditions plaisantes à faire, l’idée de s’organiser pour les jours à venir émerge doucement dans nos esprits. Bien entendu, pour le moment, la seule envie que nous ayons est de prendre notre temps dans un même endroit et de s’y reposer. Petit-déj de fruits frais au soleil, sous ce ciel azur. Pierre : « j’ai la sensation de recharger mes batteries ! ».

Repos, lecture, salade de pâtes froides agrémentée de tomates mûres, de basilic et d’autres douceurs d’été chantant 1000 délices de températures clémentes.
Promenade dans les ruelles du village. Marche dans le cimetière. Les tombes les plus modestes représentent de simples monticules de terre ocre d’où une croix émerge timidement. L’endroit n’est pas triste,  les sépultures, bien que modestes, sont entretenues et fleuries.

3 balades dans la région s’organisent pour les prochains jours.

MAXIM TOUR
Caracoles 174C
Tel : 56 55 85 19 52
Agence très pro, guides très sympas et compétents

Coucher de soleil sur les hauteurs du village, dans les dunes, en lisière de désert. Superbe.
Soirée au coin du feu avec les autres voyageurs du moment à la Rosa de Atacama. 3 françaises sages-femmes, travaillant en Guyane Française pour un temps.




Lundi 16 mai 2011

Pour un habitant de San Pedro, la notion de ciel bleu est une évidence. Pour Pierre et Sophie, c’est la première question qui leur vient à l’esprit ce matin : « fera t-il beau encore aujourd’hui ». Merveille, c’est le cas ! Pour la petite histoire, il y a 330jours de temps radieux dans la région. L’air y est incroyablement sec. Une moyenne de -25%. Une moyenne négative nous semblait improbable, mais avec les gerçures qui se forment aux doigts et aux lèvres, nous le concevons plus facilement.  La poussière est maîtresse en ces lieux. Elle s’immisce partout, le nez, la bouche et la gorge s’assèchent par sa faute.
15h, RDV à l’agence pour partir découvrir los ojos del Salar, situés à 2400m.
Menu de la visite :
Ø  Laguna Ceja
Où Pierre le téméraire se baigne dans une eau où la salinité est 3 fois supérieure à celle de la mer. Sophie observe le plancton, qui avec ses milliers d’individus minuscules, forme le dîner parfait des flamands roses de la région.
Ø  Los Ojos
Vestige de recherche de pétrole dans les années 70 qui maintenant génère une attraction touristique. Aucun intérêt.






Ø  Laguna Tebinquinche
Nous prendrons le temps de profiter du coucher de soleil dans ce cadre idyllique. Il illumine de couleurs différentes ces reliefs fantastiques. La lagune est pour l’heure inondée, transfigurant le décor. Les montagnes se reflètent des ses eaux salées immobiles. Sur les bords de la lagune l’on voit l’un des volcans actifs de la région : le Lascar. En son sommet, un nuage demeure constant.

Pisco Sour organisé par le guide de notre minibus. Ambiance agréable. Les couleurs chaudes et froides se mêlent dans le ciel, au loin.
Lors du retour, de nuit, le bus s’enlise dans le sable. Le groupe, composé de français, brésiliens et chiliens papote à la lueur des étoiles dans la langue de Pablo Neruda, en attendant le remorquage d’une jeep.


Mardi 17 mai 2011

Eveil à 3h30 (Arghhh !) , pour un RDV à 4h devant la guest pour nous rendre aux Geysers. Dommage (Grrrr), la camionnette ne vient nous prendre qu’à 4h25… Prolongement de nos rêves blottis au fond des sièges.

Arrivée aux Geysers del Tatio alors que la lune pleine est encore au sommet des montagnes et que le soleil commence à peine à se découvrir, offrant ainsi des couleurs spectaculaires. De grosses volutes de fumée sont crachées par des trous ou des cratères. L’eau, pour monter au niveau de l’ébullition, est à 80°C. Ce paysage, comme irréel, est possible grâce à la rencontre des eaux froides souterraines et les pierres chaudes, réchauffées par le soleil. Nous sommes en train de découvrir les geysers les plus hauts du monde, situés à 4320m d’altitude, à 129km de la cordillère des Andes, à 98km de San Pedro et tout proche de la Bolivie.

Le guide nous déclare : « je vais faire la cuisine ». Il part les bras chargés de briques de lait et d’œufs. Il revient les mains vides (…). Lors de la visite, So est étonnée et un écœurée : « Tu as vu ça Pierre ?!... Les gens déposent leurs détritus dans des trous !... Mais ?... Mais non ! Ce sont les briques de lait et les œufs pour le petit-déj ! Le guide s’en sert comme d’un four. ».


Nous errons sur ces terres fumantes, éblouis une fois de plus par ces nouveaux paysages. Saisissant ! Tant de vie bouillonne aux pieds de ces montagnes sereines.
Petit-déj à -12°C, avec le chocolat bouillant chauffé par la Pacha Mama, au milieu de ces colonnades brumeuses.









Détour par la « piscine », endroit où il est possible de se baigner. Par les températures ambiantes, ni Sophie ni Pierre ne sont vraiment tentés pour faire trempette.

De retour vers San Pedro, sur cette piste terreuse et caillouteuse, le paysage est un spectacle à lui tout seul. Les richesses de la terre offrent des mariages de couleurs uniques. Le rio Putana est bordé d’herbes d’un jaune éclatant, sur une terre ocre et baignée d’un ciel bleu à perte de vue.
 Peu importe le trajet cahin-caha, nous pénétrons un peu plus dans les paysages fabuleux de ce pays.




Halte au village de Machuca, composé d’une dizaine d’âmes et envahi de hordes de touristes suivant les horaires. Maisons faites de terre, d’eau et de paille, comme le sont celles de San Pedro. Première dégustation de brochettes de lama : absolument succulent !
Passage dans la vallée des cactus, par milliers ils recouvrent les flancs des monts.

Déjeuner de produits exclusivement locaux. Curieux, insolites et bons.

1 menu Quitor :
ü  Fritata de lochiyuyo sobre hojas verdes y dressing de yogourt
ü  Helado de chanar con blanquillo con pure de zanahoria con rica-rica

ü  Cerdo al pil pil con papas salteadas adornes con spag frito y con acelga y veterrauga

QUITOR
Licancabur #154
San Pedro de Atacama
Chile

Fin de journée détendue à la guesthouse où nous sommes quasiment seuls. Jeux de fléchettes avec l’ami Aurélien. Apéro au coin du feu, dîner maison et dodo.


Mercredi 18 mai 2011

Pour se remettre géographiquement les idées en place après toutes ces étapes :
Nous sommes à 2400m, à San Pedro de Atacama, entourés de 3 cordillères : celle des Andes, de Sel et Domeyko. Dont, pour la dernière, le sommet le plus élevé se dresse à 5000m, le mont Quimal. Dans ces cordillères, l’on dénombre 3 volcans actifs, le Putana, le Lascar et le San Pedro. Le village, qui comptait 1930 habitants il y a 10ans, dénombre à présent plus de 20 000 âmes. Du village, le mont que l’on aperçoit est le volcan (inactif) du Licancabur (volcan du peuple) qui domine la ville avec son toit enneigé.

15h, départ de notre ultime expédition dans la région. Le guide a une pêche d’enfer, et manie les langues avec aisance. Il se plait à donner moult détails  des lieux que nous foulons. Très appréciable.

Programme :

Ø  Valle de la luna (quebrada del Dal)
·         Quebrada Cari
·         Canon (canyon en français)
·         Anfiteatro (grande dune de sable)
·         Las tres Marias
Spectaculaire.

Impression que notre minibus déambule sur une piste d’une toute autre planète que la nôtre. Nous, petites choses minuscules, sommes entourés d’immenses squelettes de roches rouges. Extraordinaire. Il y a des millions d’années, un immense fleuve déversait ses eaux ici. Tout n’est que poussière et roches désormais. Nous nous arrêtons pour entendre la roche craquer et se fissurer en temps réel. Par l’effet de la chaleur, la roche se dilate le jour et il est alors possible d’entendre ces sons inquiétants et fascinants.



Puis, place aux grandes dunes de sable, parfaitement lisses. Pierre profite  pleinement de ces paysages qui le fascinent. Rêves de transport à dos de camélidés.


Ensuite, c’est au tour des canyons, dans lesquels on se perd, de faire voyager notre imaginaire.










Ø  Valle de la muerte
Le point de vue duquel nous observons cette vallée est impressionnant. De la hauteur d’où nous sommes, notre regard se perd dans un dédale de pierres jaunes et ocre.








Ø  Mirador
Enfin, pour clore cet itinéraire saisissant, nous profitons d’une vue incroyable sur la valle de la muerte et de la valle de la luna. Le soleil, à chaque instant de son déclin, fait changer les formes et les couleurs. La nature recèle de 1000 richesses, et nous avons le privilège d’en être témoins.

Envie d’approfondir davantage la culture culinaire du Chili. Par un heureux hasard, nous profitons de la finesse et des douces saveurs de la cuisine de l’Estaka. Quantité raisonnable (exit les assiettes pleines à dégorger) et présentation délicate et recherchée. Une panne d’électricité dans tout le village rendra notre dîner plus intime encore, à la lueur des flammes du feu de cheminée. Parfait !

LA ESTAKA
Calle Caracoles
San Pedro


Jeudi 19 mai 2011

Si nous sommes restés jusqu’à ce jour, c’est pour profiter du tour des étoiles ! En effet, la pleine lune des jours précédents a éclipsé le ciel étoilé. Aujourd’hui est le 1er jour de réouverture après cette lune immense. Nous sommes dans l’un des endroits de la planète où le ciel est le plus dégagé. Il y a ici une structure où il est possible de contempler le ciel maculé de lumières scintillantes.

SERVICIOS ASTRONOMICOS MAURY Y CIA  LTDA
Casa MLatriz : Chicache Lote 81
Caracoles N°166
San Pedro de Atacama
$PC 15 000 / pers de 21h à 23h30 pour le tour en français

Nous laissons donc la journée suivre agréablement son cours avant notre RDV nocturne. Lecture, achats de nos derniers légumes et fruits Chiliens, détente et bain de soleil sont au programme de cette journée ensoleillée.

Visite au musée pré-hispanique de Gustavo Le Page. Gustavo ayant été un père Jésuite d’origine Belge, amateur éclairé d’archéologie Atacamène, il consacra 30 années de sa vie à découvrir plus de 360 000 objets de cette culture ensevelie du nord du Chili. Visite très intéressante, due principalement à notre guide française. La visite aurait sinon été d’un ennui fabuleux. Notons, pour la forme, que ce village du Chili semble jumelé à un village français, tant nos compatriotes sont en nombre.

Salutations à notre hôte fort sympathique Aurélien, avant d’aller voir les étoiles.

LA ROSA DE ATACAMA
Gustavo le Page #202
San Pedro de Atacama
Tel : +56 55 42 35 00
$PC 18 000 la chambre double avec sbd partagée. Confort sommaire, propre et ambiance agréable.

Les étoiles se révèlent sous notre regard de novices.  Eclairés par les explications de notre guide Alain (d’un humour relativement drôle, suivant les goûts), nous approchons cette voie lactée de l’hémisphère sud avec plaisir. Nos yeux se perdent dans ses énormes télescopes. Saturne et ses anneaux vacille, les constellations se parent de noms inconnus de nous jusqu’alors, et la lune nous dévoile ses innombrables cratères.