Cambodge



CAMBODGE : 26 jours
SIEM REAP
BATTAMBANG
PURSAT
PHNOM PENH
SIHANOUKVILLE
KOH RONG SAMLOEM
PHNOM PHEN
KRATIE
BAN LUNG
VIRACHEY NATIONAL PARK
BAN LUNG
STUNG TREN








SIEM REAP

Jeudi 20 janvier 2011

17h00
Soit environ 32h après notre départ initial de la Thaïlande du Sud, nous arrivons à Siem Reap.
L’envie du moment se résume à : trouver un bon hôtel, poser nos sacs, prendre une douche avec eau chaude, s’allonger sur un king size bed en profitant de l’air conditionné.
Après avoir vu plusieurs endroits en tuk-tuk, nous élisons domicile pour la nuit à venir au Shadows of Angkor II. Celui avec piscine, s’il vous plait. Une douche salvatrice plus tard, et nous voici au bord de la piscine ! Glaciale… Les allers-retours en dos crawlé seront pour plus tard…
Dîner dans le centre ville, qui s’articule principalement autour de quelques rues, très commerçantes, pour touristes exclusivement.


Vendredi 21 janvier 2011

C’est une matinée sous le signe du repos qui s’annonce: prendre soin de soi. Se faire de jolies gambettes et de beaux ongles de pied pour Madame, se raser et se faire couper les cheveux pour Monsieur. Avoir une salle de bain spacieuse aide à ce processus de remise en forme !
Vers 11h30, nous choisissons de partir à la recherche d’un autre lieu pour dormir les 3 – 4 prochaines nuits. La Golden Temple Villa guest house  est moins onéreuse ($15), plus intime et personnelle, et tous les avantages qu’ils proposent nous conviennent parfaitement (café et bananes à volonté –sympa pour le petit déj-, prêt de vélo, 20min de massage en guise de bienvenue, wifi incluse…). 


Golden Temple Villa guest house 

Une fois ce changement fait, besoin de se familiariser avec la culture khmère: Angkor, le bouddhisme… C’est donc vers l’Angkor National Museum que nous nous dirigeons.
Le fait que la caissière n’ait pas la monnaie sur le billet de Riel qu’on lui donne, mais seulement des dollars nous fâchent… Nous payons donc en carte bleue et en dollars. Nous avons fait le choix lors du change de prendre de la monnaie locale. Deux villes fonctionnent principalement en dollars : Siem Reap (Angkor) et Phnom Pen, le reste du pays valorise davantage le Riel.
L’étape de la monnaie franchie, nous visitons donc ce musée très bien fait, dense en termes d’informations et d’œuvres. Très bonne première approche pour novices en balade au Cambodge. 3h fort agréables.

Une fois sortis, nous nous sommes rendus à l’Angkor Hospital for Children, sponsorisé par Friends without a border. Cet hôpital a été créé grâce aux dons levés par un photographe de renom. Les consultations, les opérations chirurgicales, les soins et suivis prodigués là-bas permettent de sauver des milliers de vie chaque année. Ils acceptent le soutien  de personnes de l’univers médical  et de bien d’autres spécialités.

ANGKOR HOSPITAL FOR CHILDREN
Supported by Friends without a border
Email pour la France: contact@fwab-france.org




Samedi 22 janvier 2011
                           
Après un réveil qui nous trouve reposés, le temps est venu de partir à la découverte des merveilles d’Angkor, plus grande mégalopole du monde à l’époque préindustrielle.

Le vélo, comme mode de déplacement, est tout à fait à notre goût. Le ballottement incessant du tuk-tuk mêlé au bruit du moteur et à la poussière rouge de latérite n’est pas tentant. Le vélo nous permettra d’évoluer à une allure plus calme, de voir au fur et à mesure les temples se révéler.





Nous n’empruntons pas la bonne entrée pour visiter les temples le premier jour.  Faire demi-tour en vélo serait trop long. Le policier au check point nous propose donc, moyennant $5, de nous amener tous les deux en moto à l’endroit où acheter le pass 3jours pour Angkor Vat (le temple), Angkor Thom (l’ancienne ville emmurée) et bien d’autres temples. C’est donc à 3 sur la moto qu’on fait ce détour.










Visite d’Angkor Vat. Nous acceptons la proposition d’un « guide » local pour découvrir le temple. La visite est plaisante. L’anglais de notre guide est passable, souvent incompréhensible. Sa prononciation et ses accents sont à couper au couteau. Cela engendre parfois de drôle de phrases.

Sourires complices.
 




La visite du musée d’Angkor couplée aux explications de notre guide nous permet de comprendre un peu plus les us et coutumes du pays de cette région du monde.



Déjeuner aux abords du temple. Les endroits où se restaurer sont de simples baraquements juxtaposés les uns aux autres, tous dans un état misérable. Les jeunes enfants, nombreux, courent pieds nus et sans culotte, les chiens écrasés de chaleur se vautrent dans la poussière aux pieds des chaises en plastique défraichies par le soleil et déformées par la chaleur. Depuis notre arrivée dans le pays, c’est la première fois que l’on côtoie de si près la misère. Nous mangeons la même chose, bien que nous ayons commandé des plats dont le libellé était bien différent. Le temps passe, et nous laissons les grosses chaleurs passées à l’abri de cette cahute.















L’après-midi, nous pénétrons dans Angkor Thom. Le temple de Bayon a un parfum de secrets et d'aventures pour Pierre.


Avec ses formes, son aspect à la fois mystérieux et sombre, c’est l’écho des exploits d’Indiana Jones qui claque comme un fouet dans le temple. On imagine aisément des trésors enfouis entre ses milliers de pierres sculptées et ses innombrables portes en enfilade.


Pour la fin de la journée, comme des centaines d’autres personnes, nous irons assister au coucher du soleil au sommet du site de Phom Bakheng. Le spectacle est beau, néanmoins ces milliers de déclics d’appareils photos auront raison de notre patience. On file rapidos de l’endroit.





Le soir, nous nous laissons tenter, suivant les conseils du Lonely, par un restaurant proposant de bonnes spécialités Khmères.
L’endroit est plaisant, la nourriture correcte, mais tout le cadre n’est que trop touristique. L’environnement est fait exclusivement pour les voyageurs, peu, voir quasiment aucun Cambodgien ne se trouve assis dans un café ou un restaurant des environs. La ville se révèle assez segmentée. Il y a d’autres quartiers que celui dans lequel nous sommes (Psar Chaa), mais ces autres quartiers sont souvent soit des administrations soit des endroits d’habitation vétustes de l’autre côté de la rivière. L’atmosphère nous parait saturée. Nous ne sommes pas très à l’aise. Le tourisme de masse vers Angkor a donné une structure particulière à la ville.
Nous desserrons un peu les dents en nous disant que nous ne pouvons pas tout faire : les journées entières de visites et des découvertes de lieux plus authentiques le soir. Nous privilégions les crépuscules aux heures tardives.


Dimanche 23 janvier 2011

Lever des paupières à 4h45.
Ici le café khmer est servi sur une couche de crème de lait sucré.  C’est assez bon. Quelques mini bananes plus tard, nous remontons en selle, au sens propre comme au figuré.

5h10, l’air est frais et respirable, les rues sont calmes. Nous traversons la forêt, les bras se rafraichissent. L’utilité de nos lampes frontales se révèle complètement. Nous pédalons vers Angkor Vat pour y voir le soleil faire se refléter les tours du temple dans les eaux de ses bacs artificiels séculaires. Le pédalage sur ses montures de ferraille vieilles de plusieurs décennies a un parfum suranné.  









Le spectacle vaut la peine du réveil matinal. 




En toute intimité… 


Il est maintenant 7h, nous prenons cette fois le temps de parcourir l’ensemble des temples d’Angkor Thom. Le temps semble s’étirer aux bords du fleuve à l’entrée de la cité Angkorienne. C’est incroyable cette lumière brumeuse et douce sur la cime des arbres, sur les contours des pierres.

Nous visitons certains sites en étant parfois tout seul ! Quelle merveille de calme et d’impression de liberté !





La quantité innombrable des ruines et la finesse des sculptures sur les pierres nous impressionnent. Le travail nécessaire pour ériger tous ces temples nous semble herculéen. Il l’est.











Le site de Ta Prohm est incroyable. C’est l’un des sites qui n’a pas été extirpé de la jungle. On y voit ci et là des arbres gigantesques aux racines tentaculaires prendre forme et vivre à même la pierre.  







Sur le chemin retour, nous découvrons des mobylettes sur lesquelles sont harnachés des porcs !!! Ils sont morts… Nous nous rapprochons pour prendre une photo.
Horreur !!!

Ils sont vivants, ils respirent. Entre peur bleue et dégout, nous reculons à pas de loup pour ne pas les effrayer et qu’ils se mettent à grogner de façon hystérique…



Après quelques 35km dans les jambes, se reposer sur un banc à l’ombre, sur la promenade le long de la rivière à Siem Reap a du bon !
Dans la rue de Pub Street, nous nous laissons tenter le soir par un barbecue Khmer avec 5 accompagnements, soupe Khmère, pâtes et riz. Très bon et plein de découvertes :
  • Crocodile (assez bon ! La chair a le goût de la volaille)
  • Crevettes
  • Serpent (très caoutchouteux)
  • Bœuf trempé dans du jaune d’œuf
  • Cuisses de grenouille (excellentes !!!)

Easy speaking restaurant
Pub Street

BBQ pour 2 pers à $8.75


Lundi 24 janvier 2011


Pour notre 3ème jour de visite, nous gardons le rythme Cambodgien. 




Se lever tôt pour profiter des températures clémentes de la matinée. Le choix se porte sur les temples qui sont excentrés de la cité d’Angkor :
  • Banteay Srei (le temple des femmes, à 40 km d’Angkor, absolument magnifique)
  • Banteay Samré
  • Roluos

Le départ à 6h00 du matin en tuk-tuk est agréable car la route n’est pas fréquentée et la fraicheur du matin nous éveille doucement.  La route est en bon état, nous évitant les ballottements inconfortables. Le lever du soleil sur la campagne est vraiment beau. Terrains brulés volontairement à la suite de la récolte récente du riz, vaches maigres paissant des herbes brulées par le soleil, habitations fragiles de bambous et de feuilles de palmiers défilent devant nous. Voir d’autres paysages que celui des villes en traversant la campagne nous plaît énormément. On s’échappe du bruit de la ville et l’on se rapproche du mode de vie s’articulant autour d’une autre économie que celle du tourisme. Plus réelle, plus vraie.


Les sites valent vraiment la visite. La délicatesse de Banteay Srei nous touche particulièrement dans ce silence matinal.
































Sur la route, nous petit-déjeunons dans un marché où nous découvrons de délicieuses fritures : bananes au lait de coco et beignets de pommes de terre nouvelles.

L’après-midi nous suivons des cours de cuisine khmère. La « Chef » cuistot est des plus désagréables, mais ça n’entache pas notre bonne humeur. Nous avons suivi les cours dans Pub Street à Temple.
La base culinaire Khmère est la même que la Thaï. Une des différences majeures est le piment qui y est mis. En Thaïlande, tout est beaucoup plus épicé !


 Voici les plats mijotés :
Entrées
Fried spring rolls
Fresh spring roll
Plats
Cambodian soup
Khmer amok
Desserts
Pumpkin desert
Green bean dessert



Recherche d’une guest house dans les environs. Lors d’une visite, nous tombons nez à nez avec : une ferme de crocodiles !!! En pleine ville ! Cachée dans une cour intérieure, entre deux rangées de maisons, une trentaine de reptiles s’entassent les uns aux autres. Inédit !


BATTAMBANG

Mardi 25 janvier 2011

Eveil aux aurores une fois de plus. Les sacs à nouveau préparés, nous partons prendre un bateau qui relie Siem Reap à Battambang ville plus au sud. Nous emprunterons le Tonlé Sap, l’un des plus grands lacs d’Asie, pour ensuite rejoindre la rivière.

Il est 8h du matin quand le bateau ($17/pers) s’ébroue. C’est tout l’équipage qui gesticule sur ces bancs de bois. Le bruit du moteur est assourdissant ! Certains, prévenus du désagrément sortent déjà les boules Quiès. Notre troussette de voyage nous sert une fois de plus. Les voyagistes nous ayant vendu les billets nous ont annoncé 5h de voyage. Cela va être un peu long.

Quelques instants plus tard, nous choisissons d’aller sur le toit du bateau, avec tous les sacs des voyageurs. Nous avons une place immense, à ciel ouvert,  offerte au soleil matinal, nous laissons le paysage défiler, lac gigantesque dont les rives ne sont pas visibles.









Après une heure de navigation sur le lac nous atteignons la rivière. Les villages de pêcheurs que nous traversons sont incroyables. Insolites. Les maisons sont flottantes ou sur des pilotis de plus de 5 mètres. Ici, les crues sont reines, elles dictent le mode de vie des hommes. Ils s’adaptent donc en conséquence.


C’est un réel spectacle de naviguer sur ces flots. Nous sentons ici que la sécheresse a déjà commencé son travail. Par endroits, nous sentons que la cale touche les fonds peu profonds. Ce sont alors les deux aides du capitaine qui poussent l’engin, munis de longs morceaux de bois. Nous sommes environ une trentaine de passagers. C’est un murmure silencieux, parfois amusé ou inquiet, qui flotte dans l’atmosphère lorsque le navire n’avance plus.


A chaque méandre de la rivière, le bateau émet un son diffus pour prévenir les embarcations de notre arrivée, pour éviter toute collision inopportune. Le klaxon naît du rapprochement de deux fils électriques dénudés. D’où ce son constamment différent.



La vie des habitants des rives est misérable. Cette eau sur laquelle nous naviguons sert à tout. A faire la lessive, à se laver, on y vide poubelles et excréments, les chiens, les poules et les enfants s’y baignent, on s’en sert pour faire la cuisine…
Toujours sur le toit, les heures passent. Le soleil cogne généreusement. On suffoque. Cette chaleur qui n’est qu’hivernale pour le moment, comment font-ils pour la supporter ?

L’amusement des enfants quand le bateau passe près de leur village est à la fois innocent, touchant, plein de vie. Tous s’amusent à nous crier « bye bye » en agitant les mains et en gesticulant.

Il est midi, nous devrions arriver dans 1h. Voyant que le bateau peine de plus en plus à avancer, nous nous enquerrons de l’heure d’arrivée. D’un naturel enjoué, on nous répond du tac au tac que l’arrivée se fera vers 16h. Soit plus de 3h par rapport au temps de trajet prévu !!! Effectivement, 8h de transport n’est pas une accroche très commerciale quand le bus ne met quant à lui que 3h… Soit. Tout le monde, y compris nous, s’en accommode.



Le voyage est fabuleux. Entre misère et beauté naturelle, les villages traversés nous offrent un tout autre paysage que celui vu jusqu’à présent. 







Passé 6h de voyage, le temps commence à être long. Il fait chaud, nous sommes tout moites, le soleil n’offre que quelques zones d’ombre, le moteur continue sa mélodie effroyable. Tout cela fait partie du voyage itinérant. Tous ces modes de transport que nous empruntons nous donnent toujours l’occasion d’aborder les pays différemment.
C’est au travers d’une nuée opaque de chauffeurs de tuk-tuk hystériques que nous arrivons au « port » de Battambang. Quelques agents de police sont d’ailleurs là pour les canaliser. Les milliers de « tuk-tuk Sir ? Tuk-tuk lady ? » résonnent aussi fort que le moteur du bateau qui s’est pourtant arrêté maintenant.

Nous choisissons au hasard et arrivons dans un hôtel près du centre.
Un Nurofen 400 et une douche froide plus tard, nous découvrons que nous avons choisi le Paris Hotel. Entre les geckos et le ventilateur dans la chambre, la ressemblance est toute relative.

La fatigue est telle que Sophie en a oublié complètement son code de carte bleue. Tentative de retrait qui se solde par un échec. Scénario de livraison de carte à l’autre bout du monde… On refera une tentative un autre jour, ce n’est pas nécessaire de se mettre martel en tête maintenant.


Mercredi 26 janvier 2011

Après ces jours intenses de visites à Angkor et le voyage assez épuisant d’hier, cette journée ensoleillée sera dédiée à l’écriture et autres flâneries.
Nous trouvons un café restaurant sympa, où la wifi est comprise. Petit-déjeuner et déjeuner s’y passent, sans que nous ne changions de places pendant 6h.

De 11h à 16h, la chaleur est caniculaire dans la ville, bien plus qu’à Siem Reap. Les quelques ventilateurs qui s’agitent au dessus de nos têtes sont bien nécessaires.

Ballade de fin de journée dans la ville, le long de la rivière.
La ville nous apparaît comme étant véritablement une ville Cambodgienne. Echoppes et habitations se mêlent de façon cohérente. Les pulsations de la ville sont plus fortes autour du marché, où 1000 couleurs et saveurs s’enchaînent sur les étals.

Pour dîner, le Smokin’ Pot fait parfaitement l’affaire. On y mange très bien. Ils donnent aussi des cours de cuisine.
Amusement lorsque l’on découvre sur la carte le « Happy Chicken ». Il se compose d’happy herbs et de marijuana. Discussions entre Pierre et Sophie sur la probabilité de ce que nous lisons. Est-ce bien ce que nous croyons que c’est ?... Deux hollandais, père et fils, assis à côté de notre table nous expliquent que happy herbs signifie soit de l’herbe à fumer, soit de l’opium. Bon. S’ensuit une conversation à 4 très sympa.

SmOkin’ Pot
N°229, Group 8
Ousepha Village
Svyypot Cummune


Jeudi 27 janvier 2011

Les environs de la ville sont apparemment très intéressants. Plusieurs temples peuvent être visités, tout comme des caves et cascades.
Nous recherchons donc une moto automatique à louer à la journée, ce qu’y n’est pas chose aisée compte tenu qu’ils conduisent tous des motos à vitesse. Mais notre expérience foireuse en Thaïlande nous rappelle que l’adaptation doit garder des limites sécuritaires.

Nous démarrons donc vers 7h45, sur notre engin, en direction du nord de la ville.
Quelques kilomètres après, Pierre, avec un certain sang froid annonce que l’accélérateur de la moto est bloqué en pleine vitesse… Il retire la clef du contact. La moto s’arrête progressivement le long de l’asphalte. Elle est impossible à réparer avec de simples bidouillages de fortune. Sophie arrête une autre moto et le cambodgien la ramène au centre ville pour que les loueurs récupèrent la moto  défectueuse.

La solution de replis est de faire la ballade en tuk-tuk. Beaucoup moins rapide et plus bruyant que la moto, nous acceptons néanmoins cette solution, l’heure étant déjà bien avancée. Il est 11h et il nous faut une bonne heure pour rejoindre les temples. Midi ? L’heure idéale pour rôtir sous le soleil Khmer !...

Visite du temple de Prasat Banan. Nous grimpons quelques 300 marches et une allée bordée de panneaux interdisant de se rendre au-delà du sentier balisé pour se rendre au sommet. Les tristes vestiges de la guerre civile sous le régime de Pol Pot sont encore bien présents. De nombreuses mines restent encore ensevelies.








Nous prenons le temps d’aller voir les grottes environnantes. Nous empruntons le chemin indiqué, avec un cambodgien en moto qui nous suit à une distance sécuritaire. Nous comprenons par la suite qu’il s’assurait que nous prenions la bonne direction. A l’entrée de la grotte, au milieu d’une zone aride et désertée de toute vie, un vieil homme garde l’entrée des grottes. Dans un anglais laborieux, mêlé au souvenir ancien d’un français pratiqué jadis, il nous tend des lampes frontales et nous précède dans ce dédale frais de grottes. La visite est rafraîchissante.

S’ensuit la visite du temple de Prasat Sampov. Ici le nombre de marches est bien plus conséquent que le précédent ! 1200 environ, léger goût de « déjà vu » (Krabi – Thaïlande).

La montée est pénible, la chaleur dense et l’atmosphère poussiéreuse. Des dizaines de singes se promènent sur les lieux, construits en 1964. Le temple est très coloré. Certains  murs sont ornés d’inscriptions bleues, des noms et des montants. Nous comprenons que cela correspond à des dons fait au temple. D’autres façades représentent différentes étapes de la vie de bouddha, toujours de mille couleurs et dorures. 


Nous faisons la rencontre de Kleng, moine de 32ans qui vit sur le site depuis 11ans maintenant. Son anglais est bon et cela nous permet d’entamer une conversation plaisante. Il est l’auteur d’un beau projet. Il a monté une école, au pied du temple, pour les enfants des régions reculées des forêts. Il compte aujourd’hui 262 écoliers. Tous dans la même classe. Grâce aux dons collectés auprès de la population et des touristes (d’où ces inscriptions bleues), il a construit une école et une cantine mixtes, et un dortoir pour les jeunes garçons au sein du temple. Son nouveau projet est de construire un dortoir pour les jeunes filles, mais en dehors du temple, elles ne peuvent en effet dormir dans son enceinte.

Au Cambodge, l’école publique est payante. Les moines offrent une scolarité gratuite, en cours du soir. Tous les jours sur les routes, à vélo, en moto ou à pied, nous croisons des centaines d’écoliers, chemisier blanc, culotte courte pour les garçons et jupe bleue marine pour les filles.



Le soir, le restaurant White Rose, nous permet de goûter à de nouveaux plats Cambodgiens :
      Lok Lak au bœuf : bœuf sauté, agrémenté d’oyster sauce, de chili, de tomates, de poivre noir (poivre produit au Cambodge : excellent), et ail, le tout présenté avec des légumes crus et cuits.
      Babung : nems cuits coupés en morceaux et nouilles très fines, herbes et citron, le tout lié avec une sauce très légère. Servi froid.

La ville nous est agréable. Néanmoins, l’envie de poursuivre notre route fera que demain, nous descendrons un peu plus au sud, à l’extrémité sud du Tonlé Sap. Des bus partent toutes les demi-heures le matin en direction de Phnom Pen, en faisait une halte rapide à Pursat. Parfait comme prochaine étape.

PURSAT

Vendredi 28 janvier 2011
Après avoir acheté nos billets à la gare de bus ($2.50/pers) et avant de monter dans le bus de 8h, nous cherchons un endroit pour petit-déjeuner. Les gargotes à proximité proposent les spécialités locales matinales :  soupe chaude de poulet, soupe de nouilles, beignets de farine. On s’adapte.

Le bus démarre à l’heure, climatisation à l’appui et route excellente facilitent le voyage. La TV unique du bus est lancée à toute berzingue, karaoké vidéo en stéréo.

Il est 10h lorsque nous reprenons nos sacs. Nous sommes en bord de route, Poser nos affaires pour être tranquilles. Sur notre chemin, nous apercevons un mariage. De loin, nous observons les rituels. Un des invités nous propose de prendre des photos. Il nous pousse à côté du photographe officiel. Un peu gênés (toujours les sacs au dos, pas eu le temps de les enlever !) nous saluons les mariés et les invités. Le rituel de couper une mèche de cheveux aux mariés est en cours. Les costumes sont parés de couleurs chatoyantes, les strass renvoient des reflets argentés. C’est beau de voir le bonheur dans les yeux des autres.

Nous avançons dans la ville. Les  curiosités ce sont nous! Tout le monde nous sourit, rit à notre passage, les enfants nous font de grands signes de mains. Peu de touristes viennent à Pursat.
La recherche d’un hôtel ou d’une guest house est un peu compliquée. L’anglais n’est pas répandu, pas plus que le français ou l’espagnol. Nous sommes envoyés à droite, puis à gauche… Finalement, au bout d’une heure, un hôtel propre et clair fait parfaitement l’affaire pour une chambre avec grand lit, ventilateur et douche froide : $6.

Phnom Pech Hotel
A l’angle de la Street 1 et NH5

Pursat

Il y a des choses à voir dans les environs de Pursat. La location d’une moto automatique serait idéale. Ici, la question de l’automatique n’est pas vraiment d’actualité. Vitesses à passer ou rien. Pierre refait une tentative, infructueuse. Ce sera donc le tuk-tuk pour faire encore quelques 100km. La campagne défile sur les côtés. Les buffles sont très présents dans cette partie du Cambodge. De loin, leur physionomie pourrait faire penser aux formes des rhinocéros. Surtout quand les oiseaux viennent se poser sur leur dos.

Visite de la ville flottante de Kompong Luong. Peuplée de 10 000 habitants, cette ville est entièrement sur flotteurs. Suivant les crues du lac à la saison des pluies, elle peut se trouver de 38 à 45km de Pursat. 

Nous naviguons en barque. Nous commençons le tour dans une eau noire comme du pétrole dilué, l’odeur est celle d’une eau putride, des centaines de gros insectes virevoltent dans les airs (mais pourquoi choisissent-ils toujours de se poser sur nous ?). Passés ces quelques mètres excessivement sales et jonchés de détritus, la ville se révèle plus propre et elle en devient agréable. Il y a tout ce qu’il faut pour que les habitants se suffisent à eux-mêmes : école, boutiques, stations essence, et même une église.

Encore un peu de tuk- tuk (idéal pour prendre un gros coup de soleil imprévu) pour nous rendre au bambou train. Un « moyen de locomotion » pour les locaux, une attraction pour les touristes. D’après le chauffeur, nous y serons dans 20min. D’après notre montre nous avons mis : 1h05. L’échelle du temps n’est pas commune…

Nous nous attendions à voir une structure en bambou, aussi frêle soit-elle. Non, non, pas du tout. On voit arriver au loin une simple planche de bois, sur laquelle est flanquée 4 roues, et un moteur apparent. 
Le bambou train est lancé à 30km/h sur les rails. L’écho du roulis des roues nous donne l’impression que nous sommes à nous seuls un train entier. La campagne défile, superbe. Le soleil décline. Nous sommes seuls. Des buffles nonchalants traversent les rails. Nous croisons au bout de 20min un autre bambou train, sur les mêmes rails, devant nous. Pendant les prochaines minutes, notre train poussera les deux structures.


  De retour à Pursat, nous envisageons le prochain endroit où nous poserons nos sacs. Sommes au centre ouest du pays. Traverser la forêt des Cardamomes, pas encore trop balisée, pour rejoindre la côte sud en bord de mer nous tente. C’est une étape plus sauvage qui s’annoncerait. On se renseigne alors pour savoir quelles possibilités s’offrent à nous.
Un rapide coup d’œil à l’office du tourisme (pas vraiment le niveau d’infos auquel on s’attend à avoir provenant d’un bâtiment si soigné) nous informe qu’une partie de la zone des Cardamomes ne peut-être traversée qu’en moto. Questions traversant les esprits : « Automatique ou à vitesses? » / « Et les sacs ? »…. Bon. L’information peut évoluer une fois sur place. Notre homme ne semble pas vraiment sûr de la question.
Plus tard dans la soirée, nous entamons une discussion avec l’un des membres d’une ONG Australienne (Fauna & Flora International, www.fauna-flora.org) alors de passage à Pursat pour une réunion mensuelle. Chad travaille dans la région qui nous intéresse. Pour plein de raisons il nous la déconseille. Le paludisme, très sévère et répandu, les trafics en tout genre (espèces protégées, drogues…), le fait que la zone ne soit pas balisée,  minée, peu d’habitée  et la difficulté d’accès sont les principaux exemples. Il nous donne sa carte de visite  pour qu’on le contacte en cas de problèmes sur place. Bon. Ca pose le débat.
 On continue de réfléchir à la question, avec plus de réserve, mais l’envie demeure. Laissons passer la nuit, nous verrons demain. Un pick up collectif pourrait éventuellement passer nous prendre demain à 10h pour nous emmener vers les Cardamomes, pour 5 à 6h de trajet.

PURSAT
Samedi 29 janvier 2011

Internet à du bon, surtout quand on veut se faire une idée claire d’un endroit inconnu en peu de temps. Les forums regorgent d’infos qu’on ne soupçonnait pas utile jusqu’au jour où elles nous aident à trancher sur :  traverse – traverse pas ? Pierre cherche sur le net (http://voyageforum.com/) les commentaires des travellers. Des motards ont dû rebrousser chemin car les routes étaient trop mauvaises et les cours d’eau trop denses pour passer. Des types en vélo ont porté leurs bardas et leur vélo la plupart du temps…
Pour couronner le tout, un des jeunes garçons très sympa bossant à l’hôtel nous parle carrément de « think safety first ».
C’est avec regret qu’on va donc suivre un autre chemin. Passage obligé dans le sens de la route : une grande ville : Phnom Penh, 1.7millions d’habitants.

C’est donc à 14h30 que nous montons dans le bus en direction de la capitale. Temps trajet initialement déclaré : 3h.
On cale les sacs dans la soute et on s’aperçoit qu’il y a plein de poussins dans un panier en osier entre les valises. Etrange !

Pierre discute longuement avec un jeune moine de 18ans, Ho uen,  qui va rendre visite à sa mère le temps du week-end. Tous les deux échangent en anglais sur leurs cultures, les voyages, le Cambodge.
Le temps s’étire, les heures passent. Déjà 4h30 de voyage, la chaleur grimpe dans le bus, cahin-caha le paysage avance sans trop traces de ville.
5h30 plus tard, Phnom Penh se détache. Enormément de monde s’agite dans la ville, la nuit est déjà tombée depuis un moment.

A l’écart du river front, très peuplé, nous arrivons au Sunday Guest House, tenu par une famille chinoise sympa, bien organisée et disponible. Il y a des terrasses communes où les gens peuvent se reposer à l’air, la rue est calme, et les chambres sont à $8 avec ventilateur, eau chaude et lit double. Ils parlent français et anglais parfaitement.

Sunday Guest House
N°97 street 141
Phnom Penh


PHNOM PENH

Dimanche 30 janvier 2011

Au coin de la rue 214 et 141, une cantine bien située et emplie de monde nous tente pour le petit-déj. Une omelette végétarienne, du riz au poulet et deux cafés au lait glacés feront notre affaire.
C’était délicieux et rafraîchissant.
Symptômes collectifs : douleurs aigues au ventre, déréglage de l’organisme.
Dénominateur commun : les glaçons dans le café !
Nous en paierons le prix fort : 3 jours pour So, 24 heures pour Pierre.
Erreur de débutant oui, mais au bout de longues semaines, un café glacé avec glaçons était bien tentant.
Ce n’est qu’après les premières gênes que nous pensons à prendre les gélules de Charbon et d’argile qui sont très bonnes pour prévenir naturellement ce genre de désagrément, somme toute incommodant.

So se repose une petite heure. Spasmes obligent….
Pierre, lui, ne souffre pas encore. Il va louer une moto pour les prochains jours dans la ville. Ca change toute la donne d’être libre de ses mouvements, découvrir la ville en moto est vraiment chouette ! Il devra se faire à la semi-automatique qu’il a pu louer.

Les débuts à deux sur la moto sont honorables ! Quelques à coups, mais rien de bien méchant. La circulation est absolument chaotique dans la capitale. Les premiers kilomètres s’enchaînent au milieu d’une circulation sauvage. Là c’est une moto transportant une trentaine des palettes  d’œufs qui roule en contre sens, là c’est un 4x4 qui braque en plein carrefour, ici un tuk-tuk qui barre la route… 

Balade au marché Russe au centre de Phnom Penh. Objets en tout genre, vêtements et denrées alimentaires s’y mêlent. On marchande quelques tee-shirts et écharpes, on s’amuse de tous ces minuscules stands pleins à craquer, qui se collent les uns aux autres, dans d’étroites allées où flâneurs et acheteurs avancent sans se presser. La chaleur est intense et l’air lourd à l’intérieur, mais l’excitation de l’achat, d’une bricole bon marché,  nous tient en éveil tous les deux. Au fur et à mesure de notre ballade notre sac se charge. Pas trop puisque la configuration du voyage ne le permet pas (a priori).

Pierre a bien la moto en main à présent. On prend rapidement nos repères dans la ville, les reflexes de citadins aidant. Flânerie en bord de fleuve (river front).

Le soir et la nuit seront chahutées, niveau digestion.

Quel bonheur d’avoir une salle de bain dans la chambre, sans que les murs ne montent jusqu’au plafond (…).


Lundi 31 janvier 2011

Matinée : temps calme.
Entre terrasse au vent tiède et repos jusqu’en début d’après-midi.

Après avoir fait quelques kilomètres en moto pour nous rendre au musée du génocide sous Pol Pot, la police nous arrête. Ils semblent compter nous faire payer une amende pour écart de conduite, soi-disant. La circulation ordonnée n’existe pas. Comment coordonner son véhicule quand une 3 voies se transforme en 8 ? Nous nous défendons poliment.
L’agent tient tête mordicus et nous annonce le montant de « ten thousand Riel ». Montant qui correspond à $2.5. Seuls ces termes sont en anglais, le reste de l’explication est en khmère. Bon. Palabres polies, sans lâcher de lest.
 Il insiste, répète la somme, sans trop nous regarder dans les yeux. Puis nous propose d’un air de pseudo connivence « $3 for you » Notre homme nous propose gentiment de payer en dollars, avec une majoration à la clef. Ca sent l’arnaque depuis le début.
C’est un agent de police, ils sont tout de même 5 ou 6, alors nous tentons une dernière fois notre plaidoyer, sinon, pour pas se faire chahuter et si ils sont mal lunés, on s’acquittera de la somme (méritée ?...). Puis c’est un « go, go » suivi d’un geste nonchalant qui nous incite à partir, sans avoir à monnayer l’affaire.  Petite montée d’adrénaline !

Après cette étape, nous filons le long des rues pour trouver le musée, des allers, des retours, des détours. Il fait 33°C environ. Aujourd’hui il n’y a pas un souffle dans l’air. Encore patraques du café de la veille. Forte appréhension de fouler les lieux du génocide.

Tuol Sleng est devenu un musée. Avant le régime des Khmers Rouges (75 à 79), ce lieu était une école. Rires d’enfants, insouciance, lieu d’instruction.
Sous Pol Pot l’école est devenue prison. Emprisonnement, tortures et assassinats.
1,7 millions de personnes ont payé de leur vie la folie de quelques-uns.
Abominable.


Mardi 1er février 2011

Ce matin, nos voisins les Chinois ont décidé de commencer leur répétition de percu à 6h05. Matinaux les gars ! Ils ont gentiment cessé vers 6h20. Un quart d’heure suffit pour réveiller tout le quartier. Dans 2 jours, le nouvel an Chinois.

La décision de partir pour le sud du pays mûrit. Demain dans l’après-midi fort probablement.

Pour l’heure, munis de quelques cartes des environs, nous fuyons la ville le temps de quelques heures pour nous rendre sur l’île de la soie, comme l’ont surnommée les Français. A Koh Dache, depuis des décennies, des tisserands de soie y vivent.

Pour trouver le bon chemin, on ne peut pas dire que ce soit simple. Nos échanges avec les Cambodgiens commencent souvent en anglais pour terminer en dessins. Vous avez déjà essayé de faire deviner le mot « bac » en expliquant que la moto doit venir avec vous sur le bac ?

1ère traversée sur le Mékong. L’eau a des reflets de mer. L’île est en fait un îlot isolé sur le fleuve, en amont de la capitale.


Koh Dache n’est pas très grande, elle se compose d’une route de terre sableuse qui fait le tour. Les maisons de bois et les baraques de feuilles de palmiers jalonnent cette rue. 

Pour un novice, le taureau Cambodgien a quelque chose de fascinant et d’hilarant.
Cette bête a la physionomie du lapin avec ses longues oreilles, d’un dromadaire avec sa grosse bosse sur le dos et la forme des articulations de ses pattes, et enfin, d’un taureau. C’est pour cette raison que nous mitraillons cette belle bête en photos. Une adolescente semble surprise de notre attitude. Un peu barjos les touristes, non ? Tentatives d’explications, rien n’y fait. Quand Pierre pense à sortir son iphone et lui montre les vaches d’Henneveux (Ch’nord d’la France). Leina part dans un long fou rire. Oui, oui, là elle comprend tout à fait, nos vaches sont vraiment « so strange !!!! ».

Ballade dans le marché principal de l’île, qui s’articule autour d’une quinzaine de huttes en tôle. Sous le thème du jour « So et Pierre découvre les animaux de la ferme au Cambodge » on passe le chemin d’un coq splendide. Quel animal !  Et pour cause, l’homme qui porte fièrement ce coq (comme certains pourraient arborer un yorkshire au bras) le soigne en vainqueur qu’il est depuis 4 ans lors de combat de coqs.


Visite d’un des nombreux temples colorés de l’île.

Il est 11h30, une dizaine de personnes déjeunent à l’ombre de la pagode. Ils nous proposent très gentiment l’hospitalité. Les images des mouches dans le marché limitrophe et les maux de ventre toujours présents nous la font décliner.






















Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons chez Leina, l’adolescente avec laquelle nous avions discuté plus tôt. Elle nous présente sa famille, et pendant l’heure qui suit nous discutons tous ensemble. La jeune fille nous montre le métier à tisser qu’elle utilise à ses heures perdues quand elle n’est pas à l’école. Le mari de la sœur de Leina est mexicain – américain, venu il y a des années pour prendre des photos, il est resté sur l’île depuis.

Le soir nous testons un restaurant Chinois bon, dont le décor fait penser à une cantine à la mode, pleine de couleurs.

SAM DOO
N° 56-58 Kampucheakrom
Phnom Penh


Mercredi 2 février 2011

Ce matin, nos voisins Chinois ont décidé de faire leur répétition musicale de 5h27 à 5h45 et de 6h15 à 6h30. Incroyable !!!
Pierre ne perd pas le nord et affiche un flegme tout Khmer : « Je trouve que c’est plus harmonieux qu’hier ». Commentaire à 6h00.


Avant de quitter la capitale, ballade au musée national.
Le bâtiment est somptueux, dans le style Khmer. 
Et les œuvres sont magistrales et très variées !
Bouddha, Narashimta, Vishnou, Lakeshuara, Lokapala, Ganèche...
Borne Brahmanique, lions, statues de plain pied, console de toiture, boîte à cire, linteau, fragment de pilastre, palanquin d’éléphant, élément de fronton, marmite à riz, théière, fragment de balustrades...
Styles : Bakheng, Bayon, Preah Ko, Koh KIen, Banteay Srei….



   
14h et c’est déjà l’heure du bus pour Sihanoukville ($6/pers). 4h de trajet déclaré. On verra, nous ne sommes plus sur les horaires, nous avons l’habitude. D’autres paysages défilant aux fenêtres. Forêts denses et verdoyantes.
So continue d’avoir un peu mal au bidon. La faim ne s’arrête pas pour autant.
Les meilleurs amis de la femme qui voyage dans un pays où tous les snacks de bords de route ne sont pas toujours de toute fraîcheur : une boîte de Pringles 182gr (The Original) et une canette de Coca.

La sortie du bus est, comme à l’accoutumée, assez mouvementée.  « tuk-tuk Sir ?!!! » Un bon réseau de chauffeurs s’est implanté dans la nouvelle gare de bus de Sihanoukville.
Plutôt que de prendre le traditionnel tuk-tuk, que Sophie exècre comme mode de transport, une moto taxi fait parfaitement l’affaire (avec notre énorme sac entre le chauffeur et le guidon de ces vieilles motos qui tractent, poussent et tirent toute la journée des poids parfois énormes).
Pour le bus, nous aurons fait finalement le trajet en 4h30, pas si loin du temps donné à l’origine.

Sur les conseils d’une anglaise croisée à Phnom Penh, nous demandons à nous rendre directement à Otres Beach, la plage la plus tranquille et excentrée de la ville. Le jour décline, les lumières commencent à s’allumer dans les boutiques. Les chauffeurs descendent les pentes en roue libre, ça économise de l’essence.

 Après une route pleine de poussière orangée, nous arrivons à l’endroit indiqué : Lim Hour Bungalow. L’endroit est complet !... Il fait nuit…. Nous expliquons qui nous a recommandé l’endroit. Les propriétaires nous proposent alors une chambre que les employés utilisent de temps en temps, qui sert aussi de pièce de stockage en tout genre (papier toilette…). Pour nous dépanner pour la nuit. Nous acceptons volontiers, bien usés par la journée.
 L’ambiance de la soirée est à la fête. Le propriétaire est Chinois. Ce soir, c’est la veille de la nouvelle année Chinoise : celle du lapin. L’anglais de Hour, le gérant, est aussi bon que notre Khmer, mais la bonne humeur aide à se comprendre. Il offre à tout le monde bières, beignets et nous souhaite des « good luck, good luck !!!».


Jeudi 3 février 2011

Nuit difficile sans ventilateur. L’air chaud et statique et la moustiquaire qui encadre le lit (souvent un lit très dur) ne sont pas des éléments propices à une nuit sereine.
Le réveil se fait du côté de la plage, dans un des quelques bars - restos (peu bruyants) qui longent le bord de la plage. 
Grâce à ce foutu café glacé de Phnom Penh, ce sera pain sec pour So. Pierre, quant à lui, reprend ses habitudes de fruits fraîchement coupés. C’est assez beau d’ailleurs, toutes ces couleurs qui chantent dans son bol de bonne heure…

Nous profitons des transats sur la plage, à l’ombre de ce parasol en feuilles de palmier. Trempette de gambettes toute la matinée.
Ils sont nombreux ces femmes et ces enfants à venir proposer des bracelets, des massages, des fruits… So hésite en début de matinée à succomber aux propositions d’un « very good morning massage Madam », pour repousser à plus tard, peut-être. Les heures passent, une autre dame vient lui en proposer un autre. So est sur le point d’accepter, quand de nul part, surgit la dame qui lui avait proposé le premier massage. Et là, à 11h00 du mat, comme deux chiffonnières, elles se disputent la propriété du massage, au dessus du transat.
Bon !!! On se calme ! Pas de bagarre, pas de massage et tout le monde s’apaise ! Merci ! –Dommage pour le massage…-

Maintenant que Pierre est rôdé aux techniques de moto semi-automatique, location d’un engin pour l’aprèm. Ballade dans Sihanoukville.

Dans la mer d’Andaman (côte ouest de la Thaïlande), pas de plongée réalisée, mais du snorkeling. L’envie de bouteille d’oxygène, de palmes et masque commence à pointer chez Pierre. Nous sommes dans le Golfe de Thaïlande ici.
Renseignements dans des agences de plongée en ville pour voir ce qu’ils proposent.
Pierre se laisse tenter par une escapade de 2 jours sur Koh Rong Samloem, île accessible en 2 heures de bateau. L’endroit offre un des plus beaux spots de plongée de la région d’après guides et agences.

Profiter d’être ici pour faire et voir des choses exceptionnelles.

Le package proposé par Eco Dive Sea pour 2 pers:
Ø      2 jours
Ø      Logement en bungalow avec moustiquaire et sbd/wc eau froide
Ø      Petit-dej, dej, dîner et eau
Ø      Aller/Retour en bateau
Ø      Pierre : 5 plongées, dont 1 de nuit
Ø      So : snorkeling
Ø      $210

Electricité de 18h à 22h


La fin de la journée se fera sur la plage. Coucher de soleil les pieds dans le sable.
Une chose est assez amusante au Cambodge, Pierre attire les regards des gens et l’on peut voir dans leurs yeux une douce curiosité. Les enfants cherchent son attention et les plus grands viennent à sa rencontre. Aujourd’hui c’est un moine de 18ans qui vient à lui. De son prénom Ten, ce jeune moine demande à être pris en photo avec Pierre.

Le soir, recherche d’un resto sympa à proximité où le poisson frais de la pêche dicte le menu de la carte (et non l’inverse !). Le long de la plage nous trouvons un endroit où il reste une table basse et deux fauteuils face à la mer (à 2 mètres !), les pieds dans le sable. Plaisir simple. Si bon.
Régalade de king prawns au BBQ avec une bouteille de vin blanc frais Chilien. La vita e bella !



DE SIHANOUKVILLE A KOH RONG SAMLOEM

Vendredi 4 février 2011

Départ matinal d’Otres Beach. L’endroit était simple et plutôt sympa :


Lim Hour Bungalows
Otres Beach (at the end of the beach, next to Mushroom bungalows)
Tel : 017 456 971
(Chambre double avec sdb/wc, eau froide : $10)

La santé est pleinement revenue ! Full english breakfast pour So (on en profite à nouveau !) et combo fruits frais et yaourt pour Pierre.
Nous quittions ensuite la côte, pour deux heures de traversée. Arrivée à Koh Rong Samloem vers 10h00.






Pierre part dans la demi-heure qui suit faire sa première plongée. So découvre l’endroit.  Pas possible de poser les sacs et de prendre une douche, les bungalows ne seront pas dispos avant 15h. A ce moment précis du voyage, le fameux mini paquet de lingettes nettoyantes a vraiment du bon ! Les températures sont écrasantes, pas d’air, peu d’ombre.
Le paysage de l’île, au nord, est assez joli. Malheureusement, très mal entretenu et peu propice à la détente en bord de mer, rochers exclusivement. Un village de pêcheurs jouxte les quelques bungalows de l’agence de plongée. La traversée du village est un peu gênante. Impression de pénétrer quelque peu chez l’habitant, les maisons bordent le seul chemin existant, les regards se croisent sans trop de sourires. Ca se voulait ballade d’agrément, s’en a eu le goût de ballade voyeuriste. Passons.
Pierre rentre de sa première plongée. Les fonds sont assez sombres. Il est assez satisfait dans l’ensemble.

L’après-midi, nouvelle plongée pour le jeune homme. Sa belle l’accompagne pour faire du snorkeling. Heureusement qu’un couple barbotte en même temps qu’elle, car la planche avec 11m de fond pour commencer n’a pas vocation à la rassurer.

A chaque plongée que Pierre effectue, ce sont 60 minutes qui s’écoulent ou la limite des 50 bahrs qui marquent l’instant de la remontée. C’est selon. La plongée de l’aprem se fera à environ une quinzaine de mètres de profondeur.

De retour au camp de base, on dispose des bungalows. Fait original, nous découvrons que l’endroit est habité par un chat roux. Houspillage et bruitage n’y font rien, la bestiole trouve toujours le moyen d’être dans la salle de bain (il passe par l’interstice de planches de bois espacées) ou d’être sur l’unique fauteuil de l’entrée extérieure.
Après renseignements, le chat serait né dans la salle de bain…

L’esprit de l’équipe de plongée n’est pas des plus sympas, les plongeurs non plus. Dommage.





19h15, nuit noire. C’est l’heure de la plongée de nuit. Pierre devait être seul avec le dive master, mais un anglais très sympa, non vu auparavant, débarque, alléché par la perspective d’une plongée nocturne. Tous deux sont rassurés d’y aller ensemble et tout excité à la fois.

Aux alentours de 21h, c’est un Pierre tout euphorisé qui arrive dans le bungalow. « Génial, c’était incroyable ! J’ai vu une murène, deux grands crabes bleu électrique, deux raies et plein de poissons !!! ». L’éclat de merveille et de joie dans ses yeux expliquent  notre venue ici. Un régal pour lui. Une expérience à renouveler !


DE KOH RONG SAMLOEM A PHNOM PHEN

Samedi 5 février 2011

La journée jusqu’à 16h se ponctua pour Pierre par 2 plongées, et pour Sophie ce sera entre plaisir de profiter de la brise fraîche et papotage avec des  enfants du village de pêcheurs.
Le temps est vraiment agréable aujourd’hui. Venteux. Le ciel se nappe de couches grisées et bleutées. La mer en est un peu mouvementée. La visibilité en mer est néanmoins bonne, les eaux sont plus claires aujourd’hui. La plongée se fait plus profonde, 18 mètres environ. Les gros poissons font le plaisir de Pierre.


Il est 16h, l’heure de quitter l’île et de rejoindre la côte, Sihanoukville.







L’envie est au nord du pays ! Cela fait un moment déjà que l’appel de la nature a retentit. La contrariété de n’avoir pu traverser les montagnes des Cardamones à partir de Pursat en est le premier appel.
Le choix est donc d’aller le plus au nord possible à partir du moment où le bateau nous déposera au port.
Le bus de 20h pour Phnom Penh fait l’affaire ($7/pers en 4h). C’est le passage obligé pour prendre un autre bus en direction du nord, vers la ville de Kratie exactement (prononcer Kratché).

Nuit à Phnom Penh. Tiens, l’hôtel a la TV dans les chambres. Actualités internationales pour un moment, puis… en direct du stade de France, un match de rugby du tournoi des 6 nations ! Idéal pour continuer de se tenir informé.


DE PHNOM PHEN A KRATIE

Dimanche 6 février 2011

Ayant jeté un coup d’œil aux horaires des bus la veille au soir pour les départs pour Kratie, réveil matinal.
Et m…. !  Les horaires des bus affichés ne sont absolument pas actualisés ! Nous voulions prendre le bus de 8h, qui est désormais celui de 11h. Et tant pis pour les heures de sommeil ratées dans un hôtel pas trop mal. Du coup, on prend le temps d’aller prendre un petit-dej sur les rives du Mékong. Le wifi dans le café nous permet de mettre à jour le blog, recharger les batteries du portable.

Retour vers la gare de bus. La chaleur de la journée commence à monter. Attente dans une zone paraissant laissée en plein chantier non abouti. Nous sommes pourtant en plein Phnom Penh. Le bus arrive dans 10min.





Soudain : branle bas de combat !!!!!!!
Pierre :
« J’AI LAISSE LE PORTABLE CHARGE AU RESTO !!! Arghhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Coup de suée, et tùk-tùk à la volée.
« Pourvu qu’il soit toujours en train de se refaire de belles batteries ! Et pourvu que le bus attende ! »
20min plus tard, après de nombreux « hurry miss, hurry » de la part du chauffeur de bus à Sophie, Pierre revient dans un nuage de poussière dans le tùk-tùk, portable joyeusement pendu à la main. Ouf !!! Les « good luck, good luck » de la nouvelle année Chinoise ont du bon finalement. Cool !

Le bus est plein. Le paysage défile, encore, sous nos yeux. Les heures s’étirent. Toujours plus de monde embarque au fur et à mesure des nombreux stops. Jusqu’en arriver à ce que les aides du chauffeur sortent des mini tabourets en plastique pour que les gens puissent s’assoir dessus dans le couloir. Pas commode, ni très confort. Les conditions de voyage sont différentes selon que l’on arrive parmi les premiers ou si l’on prend le bus au passage. Des arrêts pipi en pleine nature à de drôles de  stops dans des restos isolés en bord de route ou des moments réservés exclusivement à des réparations de moteur, nous découvrons un peu plus le pays, les gens, leurs modes de vie et leurs habitudes.
Nous devions arriver avant la tombée de la nuit, c’est dans une agréable pénombre que nous débarquons vers 19h à Kratie.

Nous posons les sacs dans un hôtel près du marché.


Heng Oudom Hotel
Street 10
$6 pour une chambre double, ventilateur et eau froide

L’hôtel parait un peu comme une pension pour les Khmers venant travailler dans la région. Le lieu est spacieux et propre.


Lundi 7 février 2011

La ville parait relativement agréable, mais ce sont les environs qui le sont davantage encore.

La location d’une moto dans l’après-midi ($4 pour 1/2jour) nous permet de traverser la campagne Cambodgienne. Sèche en cette saison, fragile par endroits, vétuste à d’autres, cette campagne est belle et dure à la fois. Belle parce qu’elle dévoile des modes de vie différents de ceux que l’on connait et que chaque endroit est une découverte. Dure pour la précarité dans laquelle vit la population. La route empruntée longe le Mékong, la vue est reposante. Faite d’îlots touffus le long de ce large fleuve. D’ici jusqu’au Laos, on compte environ 70 dauphins d’eau douce dans le fleuve. Mais nous attendons l’arrivée de Laetitia (que nous retrouvons le 14 fév à la gare routière de Stung Tren vers 18h-19h heure locale !!!) pour faire un tour en bateau et tenter d’en apercevoir quelques-uns.

Direction Kampi. C’est au bout d’une quarantaine de kilomètres sur des pistes de terre orangée que nous visitons le Wat aux 100 colonnes. L’un des gardiens de ce temple vient spontanément à notre rencontre. Apprenant que nous sommes français, il se plait à user de la langue de Molière, qu’il n’a pas utilisée depuis bien longtemps. Lorsqu’il sourit au fur et à mesure de notre discussion, c’est tout son visage qui s’illumine. Les dessins ornent tous les murs, ils racontent la vie de Bouddha. Il nous en détaille certains moments.





Dans la journée, Sophie s’essaie à la moto. Avec les explications de Pierre et une utilisation de l’engin sur une route goudronnée, ça avance plutôt bien !



Le jour déclinant se goûte du haut de la colline sur laquelle est érigé le temple Phnom Sombok. Les couleurs sont douces. La brume légère enveloppe le dessus de l’horizon, toutes les formes semblent ramollies.  Le soleil, pourtant chaud, semble se cautériser. Il s’évanoui dans cette brume avant la fin du jour. Ce procédé se répète étonnement tous les soirs. Serait-ce la chaleur qui créer cette brume perpétuelle au dessus de l’horizon ?



La fin de l’excursion se termine sur les rives du Mékong, de retour à Kratie.

Dès l’instant où le crépuscule commence à tomber, ce sont des dizaines de gargotes qui s’installent le long des quais, proposant boissons et plats. L’écoulement régulier et apaisant de l’eau, le soleil qui s’éteint, les lumières s’allument, timides, dans la nuit. Tout ça est bien plaisant. Angkor beer et nouilles sautées se partagent volontiers le long des quais.


DE KRATIE A BAN LUNG

Mardi 8 février 2011


Ayant envie de verdure et de ballades, la région du Ratanakiri au nord est du pays est idéale. Nous avons envie et besoin de poser nos affaires à un endroit pendant plusieurs jours d’affilée. Nous avons dans l’idée d’y rester 6 jours, avant de partir pour Stung Tren pour y rejoindre Tit.
Nous achetons donc un billet de bus pour Ban Lung ($7/pers), dans la guest house en face de notre hôtel. Nous prenons un mini bus pour nous y rendre. Départ normalement à 8h00 du matin, pour une durée prévue de 6h de route.

Le bus n’arrive qu’à 8h40 à la guest house, et nous découvrons un véhicule déjà complet ! Les places sont déjà partagées !!! Il faut bien se serrer, et oublier ces attaches de ceinture qui nous rentrent dans les fesses. Mais que l’on se rassure, nous sommes loin d’être partis ! Le chauffeur fait d’abord une halte à la gare routière pour charger son engin plus qu’il ne l’est déjà. C’est donc à l’arrière du véhicule qu’un panier en osier rempli de porcelets est attaché. Ils y ajoutent une moto par-dessus (mais oui, mais oui !) et un moteur. A 9h15 (soit un léger retard sur le planning), et après avoir vu un couple se désister du voyage (youplaboum !!! On a chacun un place), le mini-bus s’élance.



Nombreux sont les arrêts qu’il fait en cours de route. D’ailleurs, lors d’un de ces arrêts pipi, en se rendant aux toilettes d’un resto de bord de route, en traversant l’arrière cuisine on tombe sur un canard se dandinant joyeusement, inconscient du fait que la prochaine commande de canard pourrait sonner le glas de son existence. Insolite.
Paysages de terres brûlées et fumantes s’enchainent sous nos yeux. Terre décharnée, vision de désolation. Le sol est comme assoiffé.
Chaleur ankylosante,  perles de sueur à la naissance des lèvres, aux tempes, dans le cou.
Nous sommes en plein hiver, la chaleur vous alourdit comme une chape de plomb. Pour la première fois depuis notre arrivée au Cambodge nous parcourons des chemins de terre et de poussière.

L’ambiance dans le mini-bus est fort sympa. Cambodgiens et voyageurs s’y mêlent. Rencontre avec Pauline, Bob, Dolly et Xavi. Deux couples de routards, la cinquantaine, espagnols et anglais. Très ouverts et rôdés aux voyages, chacun partagent ses expériences, les discussions sont agréables.

Histoires de bus 
Quand les bus:
Ø  S’arrêtent  dans les restos de bord de route :
o   Un des serveurs vient remettre une enveloppe au chauffeur avant le départ
Ø  Passent à proximité d’un poste de police (sous 1 parasol Angkor Beer, 1 table en bois à 3 pieds et 4 chaises en plastique pour les policiers) :
o   Le bus ralentit, un des policiers s’approche en trottinant, et le chauffeur, par sa portière entrouverte, lui passe un billet

Il est 14h30, le bus s’arrête directement dans une guest house aux alentours de Ban Lung (pour toucher une petite commission peut-être ?...). Tout le monde, y compris nous, part jeter un coup d’œil. Le lieu est correct et pas cher : $5 double room/cold water. Mais l’esprit contestataire français coule dans nos veines ! Pas envie de suivre la masse et se laisser porter par les commissionnés des environs…  Envie de comprendre comment s’organise un peu la ville (qui n’est pas grande) pour ensuite choisir où l’on se posera. Même si effectivement, se balader avec des sacs de 12 kilos et des brouettes, à 14h45 sous 34°C après 6h30 de bus n’est pas ce qu’on peut appeler  « idéal ».

Au hasard des gens que l’on croise, du guide et de ce qui nous inspire, nous arrivons dans un petit paradis de bois. De longs ponts de bois relis ci et là un ensemble de bungalows. Le lieu est très paisible, légère brise, coins ombragés et fleuris, soleil éclatant et vue panoramique sur la verdure. Une des jeunes femmes de l’endroit nous montre le bungalow libre qu’il leur reste : un des endroits les plus chouettes depuis le début du voyage ! Plus cher que l’endroit précédent, mais bien plus agréable, une parenthèse de fraîcheur et de douceur. Indéniablement, si vous venez un jour à Ban Lung, demander le bungalow N°16 ($15/nuit).

TREE TOP GUESTHOUSE
Tel: 012 490 333 / 075 69 00 902
Hill Ban Lung
(Chambre $7, Bungalow $12 & $15)
Dîner agréable et bon au Gecko House.


Gecko House
Tel : 012 422 228 / 099 888 258
Ambiance sympa avec les locaux qui viennent y dîner entre copains ou en famille.




Mercredi 9 février 2011

Prendre le temps de la matinée pour reprendre un peu d’énergie. Petit-déjeuner dans la verdure, hamac et chaise longue sur le balcon. Lecture et écriture.


Vers midi, on décide de s’organiser pour partir le lendemain faire un trek de 3 jours dans le parc national protégé du Virachey. Il existe plusieurs options pour partir faire cette ballade : passer par une agence de voyage locale ($16/jour/pers avec 1 groupe de 4 à 6pers) ou passer par le siège des rangers du parc ($30 jour/pers qu’importe le nombre de pers). La différence étant qu’en passant par les rangers, on aide financièrement la minorité du village dans lequel on dormira 1 nuit, ainsi qu’une aide directe au salaire des rangers. On choisit les rangers. Départ demain 8h du mat’.

L’aprem, ballade autour du lac Yeak Lom formé dans un cratère profond de 50 mètres. Résultat d’une météorite, il y a de ça 700 000 ans et des poussières. Le tour du lac est très agréable, ombragé, une nature verte et dense, une eau claire. De retour à la moto on se dit que boire une canette bien fraîche tomberait à point nommé.
Sophie :
« Oh, drame ! Oh, malheur !!! Oh, miséricorde !!!!!!! Je n’ai plus mes lunettes de soleil ! Je les avais mis dans mes cheveux, elles sont tombées sans que je m’en aperçoive ! »
« Mes lunettes, mes belles lunettes. Après les Fendi, ce sont désormais les Givenchy !... Le cadeau de daddy pour Noël… »
Cet instant, assez superficiel dans le fond, mais très très très contrariant sur le moment, a relancer un tour de lac, Pierre de son côté, Sophie du sien. Faire le tour et se croiser à mi-chemin…
Rien n’y fait… Peine perdue, chagrin d’un moment. Adieu.


Pour se consoler, un coca sur une colline, au milieu d’un paysage magnifique. Beau coucher de soleil.



Le soir, le repas se fait dans un resto à ciel ouvert où sont diffusés, sur une grande toile tirée, des vidéos clips de Mickael Jackson. Le grand, l’unique, de l’Afrique à l’Asie et j’en passe!
Les plats sont très bons !

A’Dam Restaurant
Même rue que celle de Tree Top Guest House





















VIRACHEY NATIONAL PARK

Jeudi 10 février 2011

Le départ de Ban Lung se fait aux alentours de 8h30. Le ranger, Sokheun, prend Pierre à l’arrière de sa moto. Un autre chauffeur charge Sophie à l’arrière de la sienne.

Programme de la journée :
  1. 1h30 de moto sur des routes très poussiéreuses pour parvenir au village de Ta Veng où nous ferons les courses de victuailles
  2. Déj à Ta Veng
  3. 2h de bateau le long de la rivière de O’Lapeung pour atteindre le village de Yom où une des huit minorités du pays y vit
  4. Temps libre au village et nuit sur place

Le trajet en moto n’est que poussière et sable. Heureusement que Sokheun nous donne des masques chirurgicaux pour que l’on se protège nez et bouche de ces nuages continus qui se soulèvent au gré des passages de véhicules. Notre dégaine, emmaillotés comme des poupées pour nous protéger de la poussière, nous donne une allure qui fait sourire les locaux. Pour la petite histoire, quasi aucun Khmer ne porte de lunettes de soleil, seuls les gens très aisés et les voyous le font, ainsi que les touristes.
Les couleurs s’étalent paresseusement du jaune pâle à l’ocre vif. Terre décharnée, comme infertile par endroits. La poussière innombrable se mêle aux quantités de fumées qui naissent des foyers lancés ci et là. Beaucoup de zones sont brûlées volontairement par les Khmers. Ils brûlent les terrains pour pouvoir en faire des champs par la suite. Le feu consume arbres, herbes, champs, ordures. Le paysage en est comme estropié, comme agonisant d’une mort lente et certaine. La route est sinueuse, le paysage se vallonne. Nous sommes loin de ces routes infiniment planes qui ont ponctué les deux semaines précédentes.

L’arrêt à Ta Veng à des allures de pause au fin fond du monde. Une unique route pour partager les rares constructions alliant échoppes et habitations.
La rivière apporte son flot de poisson. En voilà un particulièrement dodu !!!


Le trajet en bateau se fait en long tail boat. Embarcation beaucoup plus effilée que celles  de Thaïlande. Bien plus bruyante.
Les rives drainent enfin de la fraîcheur ! Ce vert est comme une renaissance, une promesse de renouveau et d’une vie peut-être moins pénible que sous ce soleil assassin fait de poussière.
L’embarcation est à fleur d’eau, le moindre mouvement permet à l’eau de s’immiscer entre nos jambes croisées. Saison sèche oblige, le navire est de temps à autre stoppé dans les sables. Chacun relève alors son pantalon et c’est à pied que l’on parcourt quelques mètres.


L’arrivée au village a un goût navrant. Est-ce dont ça, ce que l’on appelle Eco tourisme au Cambodge ? Ou encore zone protégée ? Les besoins des habitants en nourriture font que les environs du village sont réduits en cèdres en attendant de pouvoir en faire des rizières.

Il faut à l’Homme du temps pour s’adapter à un nouvel environnement, à de nouveaux visages. Nous sommes des étrangers venus passer une nuit chez eux. Y avons-nous notre place, ne sommes-nous de trop ?...
Une baignade dans le fleuve, au jour déclinant nous rapproche davantage des femmes et enfants qui y viennent faire les ablutions de la journée. L’aspect d’inconnu s’éloigne un peu.

Les enfants évoluent au gré de leur bon vouloir dans le village et aux abords de la rivière. Par dizaines de dizaines, visages salis par la poussière, cheveux en bataille, souvent vêtus d’habits élimés.
Le sourire des enfants semblent s’estomper quelque peu au fur et à mesure que les années passent. Souvent, passés 13ans, les adolescents et les adultes sourient moins. La pénibilité de la vie devant malheureusement beaucoup jouer. L’histoire du pays balayé ces 40 dernières années par des guerres civiles, un régime criminel et la guerre du Vietnam laissent des cicatrices. Aucune réelle infrastructure, industrie ou usine n’existe dans le pays. Les aides provenant d’autres états (France, USA, Chine, Japon, Allemagne…) permettent de soutenir ce pays fragile. La pauvreté raisonne dans tout le pays. Néanmoins, nous pouvons concrètement constater que la communauté dans laquelle nous dormons bénéficie directement d’aides financières grâce à l’écotourisme. En effet, on constate un meilleur aspect des maisons, des cultures d’arbres de noix de cajous, des volailles ou cochonnailles qui gambadent dans le village. Pour chaque personne qui vient passer une nuit au village, la communauté reçoit un certain montant.

Dîner concocté par le ranger et Ba (le jeune homme qui va nous accompagner pendant les 2 jours suivants). Poissons, légumes et riz, le tout mijoté dans une marmite sur un feu improvisé à même le sol.

Nuitée dans un hamac de l’US Navy. Très bien fait, moustiquaire intégrée, propre. Les éléments nécessaires sont réunis pour passer une nuit confortable. Les nuits étant connues pour être fraîches dans le Ratanakiri, polaire, jogging et chaussettes longues étaient prévus !


Vendredi 11 février 2011

La journée débute aux aurores. 5h10, quand, ce qui semble être les informations du jour retransmis à la radio en Khmer, retentissent dans tout le village. Les conversations des gens débutent, suivies des rires des enfants. Les coqs cocottent leur cri matinal.
Nous émergeons de notre nuit par le bruit aigu du long zip de la glissière de notre sac de couchage – moustiquaire.


La promenade dans le village à ces heures-ci est fort sympathique. L’on croise certains villageois avec lesquels nous avions échangé la veille. La lumière est douce, il fait frais. La polaire a du bon. Ce serait donc l’heure idéale pour faire brûler des arbustes ou des touffes d’herbes inopportuns? Un véritable feu de la Saint Jean à 5h40 du mat’, haut de 2 mètres, dans un fort crépitement, avec des cendres incandescentes s’élevant plus haut encore a quelque chose de magique. Retour dans les hamacs pour encore une heure, pour un léger sommeil supplémentaire ou une lecture.

Le programme (initial) Trek pour aujourd’hui:
  • 5h de marche
  • Nuit dans la forêt
  • Nécessité de porter nos sacs et hamacs….

Le programme (proposé) Trek pour aujourd’hui:
  • 7h de marche
  • Nuit dans sur un camp de base niché au bord de la rivière
  • On peut laisser nos sacs ici, pas besoin de les trimballer

On opte pour l’option des 7h de marche sans sac.

L’excursion se fait dans le parc du Virachey dans lequel on pénètre enfin. Nous allons emprunter une partie de l’Ho Chi Minh trail. C’était le chemin qu’empruntaient les Vietnamiens lorsqu’ils voulaient approvisionner le sud du Vietnam en partant du nord Vietnam et en passant par le Laos et le Cambodge. Nombreuses sont les armes rouillées et oubliées qui restent dans la forêt.

La forêt secondaire que nous sillonnons, une infime partie tout du moins, est assez clairsemée, peu feuillue, braconnée par endroits pour son bois, brûlée à d’autres pour des chasses éventuelles. La balade est bien entendue agréable. L’ombre donnée par les arbres nous permet d’avancer sans trop de peine, jusqu’à un certain point. Néanmoins, la chaleur aidant et après 6h d’exercice, il nous semble long de marcher au pas de course pour être sûrs d’arriver de jour. Sans lumière, la route dans la forêt ?... Non, merci !
Il est 18h quand nous arrivons, juste le temps de se baigner dans la rivière au soleil couchant. Poussière et sueur s’envolent comme des couches fines, l’eau fraîche ragaillardie nos membres.

Une nuit en hamac, dans un bungalow sur pilotis. La vue est vraiment belle.

Aparté
Lecture au fil de notre voyage
  • L’usage du Monde                                     Nicolas Bouvier
  • Des bleus à l’âme                                      Françoise Sagan
  • Un barrage contre le pacifique                 Marguerite Yourcenar
  • Au Zénith                                                     Duong Thu Huong


Samedi 12 février 2011

Aujourd’hui, dernier jour du trek.
La journée s’organisera autour de :
  • 2h de marche
  • Dej au village de la communauté dans lequel nous avons déjà passé une nuit
  • Retour à Ban Lung en faisant 2h de bateau et 1h30 de moto.

Le petit déj est ce matin encore composé de nouilles dans du bouillon. Nous avons les nouilles façon Phnom Penh. Le tout servi avec du café au lait instantané en dosette. Parfait !

Balade au sommet de la colline des environs. La chaleur sur la pierre est brulante, il n’est que 10h15. Le soleil cru continu son ascension dans le ciel.
Notre ranger nous ramène au village par un chemin détourné. Quand le chemin qui était auparavant facile devient de plus en plus encombré de branches, de ronces, de lianes au sol, les nids d’araignée au sol se font plus nombreux.
Pierre au ranger :
« You’re lost now, right ?, we already  went here earlier! »

Bon, bon, bon. Pas de souci, pas de stress, prends donc ton temps mon ami pour retrouver ta route. Après 1h de tournage en rond dans des coins de forêt rabougris, plein de ronces s’agrippant aux vêtements, une seule petite bouteille d’eau par personne, l’impatience commence à poindre.
Ah bon, pas de portable ou de moyen de prévenir quiconque si besoin est. OK. Pas le choix lami, va falloir songer au bout d’1h45 à retrouver la route là, commence à en avoir marre !!!

Finalement, notre homme reprend ses esprits et le chemin de la rivière. Un bateau passant par là nous prend et nous ramène au village. (Et moi qui pensais que j’étais la seule à avoir un piètre sens de l’orientation…).





Le chemin retour en bateau est agréable. Une dernière grande bouffée d’air avant de retrouver un chemin poussiéreux et une terre sèche.




Halte rapide au village avant de remettre masque chirurgical et manches longues pour reprendre la moto.
Sur la route du retour en moto, nous croisons de gros camions qui soulèvent une poussière énorme, s’élevant à la cime des arbres. Ce voile poussiéreux recouvre tout sur son passage, il pénètre par tous les pores de notre peau, il colle aux coins des yeux, se niche dans le nez jusqu’à en avoir un goût terreux au fond de la gorge (quand bien même le port du masque chirurgical), il emmêle les cheveux, voile tous les vêtements d’un hâle orangé. 
Les ordures à ciel ouvert ont quelque chose d’insupportable. Elles sont partout, jonchent sols des villages, pas des portes, mares et rivières. Sacs plastiques, bouteilles, cannettes, piles et autres objets en tout genre. En pleine nature ou en centre ville, les déchets trouvent leur place à même le sol. Le sens du mot  « Eco » est de fait employé à mauvais escient dans la majorité des endroits. C’est un des points vraiment contrariant quand le paysage est gâché par des déchets. Navrant.
Femmes et enfants remontent le long de cette unique route poussiéreuse des champs d’arbres de noix de cajous jusqu’à leur village. Ils portent dans leur dos des paniers d’osier dans lequel atterrissent les noix, et toutes autres choses servant à la vie quotidienne comme du linge, des outils de travail.

Retour a Ban Lung au Tree top guesthouse dans le bungalow numéro 16. Extra pour profiter d’une douche chaude dans une salle de bain fraîche recouverte de galets ronds !


Dimanche 13 février 2011

Le temps de la matinée nous suffira pour nous remettre d’attaque.

Nous décidons de profiter des alentours de la ville. Balade en éléphant dans la forêt et découvertes de quelques cascades.
La moto nous permet d’aller là où bon nous semble. L’envie de commencer par les éléphants nous fait prendre la route de la cascade de Katieng.
Dû à une carte routière ne reflétant pas la réalité et à des explications incertaines en Kmer, nous parcourons des routes de poussière, à nouveau. Mêmes paysages s’articulant autour de nous.

En raison d’un quiproquo avec une famille tenant un point de vente de canettes près des cascades, nous prenons quelque chose à boire et à grignoter en attendant qu’ils contactent les personnes se chargeant des tours en éléphant. Ils sont tous extrêmement souriant et curieux de savoir ce que nous avons vu du Cambodge jusque là. Passé 20 bonnes minutes, nous comprenons que pour faire cette balade à dos de pachyderme, il faut juste descendre le chemin. La halte fût agréable.

Les éléphants sont imposants, pas autant néanmoins que les éléphants d’Afrique. Ici, ils sont les oreilles relativement petites.
Ceux que nous chevauchons sont des femelles, elles ont respectivement 60 et 55ans. Un éléphant peut vivre jusqu’à 150ans (petit rappel pour ceux qui ne sont pas abonnés aux reportages du National Geographic). La démarche est chaloupée mais juchés sur le palanquin nous sommes parfaitement stables ! Le déhanché est tout à fait au goût de Sophie.


Une autre cascade, fait le plus grand plaisir des petits. Ils plongent très volontiers dans cette étendue d’eau, encerclée de feuillus.  Pour une saison sèche, le flot est tout à fait honorable !

Avant de rentrer, détour au travers des étendues de plantations de caoutchouc. Ils sont tous zébrés de griffures qui ont laissé ou laissent s’échapper le précieux jus. Au delà des arbres, ce sont des plantations de thé qui colorent l’horizon d’un vert cru.



Le soir, Laëtitia a atterri à l’aéroport de Phnom Penh à 18h50. Tout était préalablement réglé pour qu’un chauffeur de tùk-tùk vienne la chercher avec une fameuse pancarte personnalisée. Appel à la guesthouse où elle dort pour vérifier que tout se déroule impeccablement. Et c’est une énoooooooooooorme sourire qui transparait à l’autre bout de la ligne ! Elle est ravie, tout se cale pour le mieux. Demain, elle remontera la majeure partie du Cambodge (de Phnom Penh à Strung Tren) pour nous rejoindre ! Le trajet sera pour elle de 10h en bus. De notre côté, il nous faudra 3h pour rejoindre la ville de notre point de rendez-vous. Hâte de la voir !


DE BAN LUNG A STUNG TREN

Lundi 14 février 2011

Jour des amoureux de leur moitié, de la nature, de la vie. Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs : Bonne fête!

Réveil serein au Tree Top à Ban Lung. Le bus de 8h est déjà rempli de gens rencontrés dans d’autres villes, au fil des transports. L’ambiance est chaleureuse. Rencontre de Pete et Lin, un couple Belge très sympa et drôle. Y’a pas à discuter sur la question, les Belges sont très souvent des gens extra.

L’arrivée à Stung Tren se fait sous une chaleur folle. Les plis du cou, la lèvre supérieure, les tempes, le dos sont pelliculés d’un voile de sueur. Errance de quelques 30minutes qui nous paraissent des heures pour trouver la guesthouse qui est l’un de nos points de rendez-vous avec Tit, dans cette ville improbable où les intérêts culturels, esthétiques ou autres semblent inexistants.

Le déjeuner se fait près de la rivière Sékong.
Sophie à Pierre :
« J’ai mal dans le dos, dis-moi ce que j’ai s’il te plait »
Pierre :
« C’est bizarre, on dirait un grain de beauté … »
Sophie :
« Tu sais que je n’ai pas de grain de beauté à cet endroit !!!.... »
Pierre :
« Oui ! Je sais… On dirait… Une… Tique… »
Sophie :
« Quoi ????????????? Nnon, non, non, c’est pas possible, c’est un grain de beauté alors ! Ahhhhhhhhhhhhhhhhh ! Mais non, mais non, mais non. Impossible, pas possible. Je te dis NON, NON, NON !!!!! »
S’en suit, de grosses larmes chaudes dans cette atmosphère brulante. A la décharge de So, la 1ère et dernière tique attrapée remonte à août dernier, dans la campagne Normande chez Adrien. Elle s’était alors réveillée en hurlant et avait réveillé toute la maison. Les garçons (Pierre & Adrien) lui avaient dit de ne pas s’en faire. Les parents avaient évoqué la maladie de Lyme par téléphone. Gloups !... En Normandie, ils avaient fait le tour des pharmacies pour trouver un individu capable de retirer la tique sans laisser la tête dans la peau. Peine perdue, nos 3 compères avaient fini aux urgences pour l’enlever. Et bien oui ! L’histoire se répète à l’autre bout du monde !!!! Tour des pharmacies : personne capable d’enlever cette foutue bestiole ! Pas de souci, Pierre prend le contrôle de la situation et les tourtereaux partent vers l’hôpital. La tourterelle a les yeux plein de larmes… A sa décharge, l’épisode de la tique aoutienne s’était soldée par des visites chez le rhumato et un électromyogramme (test de la résistance des nerfs : décharges électriques et aiguilles dans les nerfs : pénible !!!). Alors si la tique franchouillarde a eu cet impact, quel sera celui de la Khmèure ??? Bouuuuuuuuuh !.... L’arrivée à l’hôpital a quelque chose de lunaire. Quelques enfants jouent sur le sol, personne à l’horizon. Nous sommes pourtant aux urgences (…). Nous demandons à voir un médecin. « He’s at home » est la seule réponse que l’on obtient. Bon et sinon, il peut venir ici ou bien ?... Après un coup de téléphone, nous voyons débarquer 2minutes après un individu. Est-ce celui qui était chez lui ? (…)
Après de multiples palabres, le « médecin » sort les seuls éléments stérilisés de la pièce : des gants en caoutchouc. Un peu de Bétadine autour et sur l’insecte. Soit. Puis Pierre tient à ce que le médecin lui explique avec quel ustensile il va retirer la bestiole. Notre ami tente de le rassurer… Puis le médecin rapproche ses mains gantées du dos de Sophie… « Show me which instruments you will use please ! » L’ami saisit le premier ustensile sous sa main, comme pour rassurer Pierre. Quenini, Pierre est dubitatif. Re-palabre. Puis l’assistant du médecin sort un seringue. Sophie saute comme une biche. « Non, non, non, pas de piqure ! Pour une tique ? Non, non, non, j’ai plus du tout confiance ! ». On arrête tout, retour à l’hôtel. Mon super mari sort la trousse de survie, désinfecte la zone, la pince à épiler, et…. Hop ! Elle est sortie ! Elle bouge encore ! Ah, dégeu !!! Direction les cabinets et va t’en sale bestiole !
Pierre, tu es vraiment le plus fort ! Bravo pour ton sang froid, ton sens du jugement et pour ton coup de main avec la pince !
Un mail à mon super dad pour lui raconter mes misères et lui demander conseils, et en quelques minutes plus tard, le traitement s’affiche sur mon portable. Merci pour ta réactivité et ton efficacité légendaire. Tous les médicaments nécessaires aux bobos de voyage ont été préparés avant le départ par dad, Anne, l’institut Pasteur et le centre de vaccination Air France.

Ces bêtises nous ont bien épuisés, encore quelques heures avant l’arrivée de Tit. Une petite sieste s’avère nécessaire.
Il est maintenant 16h50, notre voyageuse doit arriver d’ici 40min. Mais n’étant pas certaine, et pour cause, de l’exactitude des horaires, So met un point d’honneur à être là quand le belle descendra du bus. So fait donc un sitting à cette station de bus en pleine rue, en face du marché, où les chiens se font une joie de vider les poubelles garnies par les commerçants du matin. Le temps s’étire lentement dans cette chaleur statique. Le cœur bat plus fort que d’habitude : « J’espère que tout s’est bien déroulé, qu’elle est dans le bon bus… Monsieur, Monsieur ? Le bus de Phnom Penh arrive bien ici n’est-pas ? Oui, oui, je vous ai déjà poser la question, mais j’aime écouter la réponse affirmative que vous allez me redonner !... ».

17h29, un bus, le seul grand bus de toute la journée, tourne au  coin de la rue !... Mais oui, c’est la seule, l’unique, la vraie, j’ai nommé Tit l’exploratrice !!!! Je la vois ! Elle est le nez dans son guide ! Youyouyouyouyouyouyou !!! Embrassade ravie ! Bienvenue ma poulette !


A peine le temps de poser les affaires que déjà l’obscurité pointe son nez. Allons donc profiter des bords du Sékong et des ses gargotes colorées. Ce sera la découverte pour tous de gouter à ce chapelet de saucisses grillées. Parfait avec cette petite sauce piquante. La ville semble s’animer. De nombreux jeunes se massent autour d’une grande place, pour dîner sur des nattes posées sur le sol. Cela convient parfaitement !

De retour à la guesthouse, Tit se transforme en Papa Noël en plein mois de février et nous sort 1000 choses tout aussi plaisantes les unes que les autres : des livres, des culottes en coton, des crèmes, de la mousse pour cheveux frisés (ici la tendance est au lissé…), et… DE LA CHARCUTERIE !!! Les copains ont aidé Laëtitia a préparé l’ensemble. Merci Paulette ! Merci Poops ! Merci Tit !!!