Bolivie

 

BOLIVIE : 22 jours
LA LAGUNA COLORADA
PUEBLO COLCHA K
UYUNI
POTOSI
SUCRE
MARAGUA
SUCRE
LA PAZ
RURRENABAQUE (Amazonie Bolivienne)
LA COMMUNIDAD DE MASHAQUIPE
RURRENABAQUE
LA PAZ      
COPACABANA (lac Titicaca)
ISLA DEL SOL



Vendredi 20 mai 2011

De SAN PEDRO DE ATACAMA (Chili) vers LA LAGUNA COLORADA (Bolivie)

RDV matinal devant l’agence Estrella Del Sur, qui, en 3 jours et 2 nuits nous fera passer en jeep du Chili à la Bolivie, en découvrant l’altiplano bolivien et le salar d’Uyuni. 7h30, nous sommes devant la porte. Nous poirotons au soleil et dans la bonne humeur jusqu’à 8h, en faisant connaissance de Sarah et Greg, couple Suisse fort sympa.


Une fois la frontière Bolivienne passée et  nos passeports tamponnés, les chauffeurs de 4X4 préparent le petit-déj.  Les groupes se forment, 5 par jeep. Le groupe de la bonne humeur se composera de Pierre et Sophie, Sarah & Greg et de Laurent le québécois.  Notre chauffeur se prénomme Jésus.



Nous pénétrons dans la Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa. A nous l’altiplano bolivien ! Des mouettes, nombreuses, zèbrent le ciel de leurs ailes.

Dans la journée, nous profiterons du spectacle suivant :
Ø  Laguna Blanca
Ø  Laguna Verde (couleur due  au sulfate de cuivre)
Ø  Decierto rocas del Salvador Dali
Ø  Aguas Calientes (où certains font trempette)
Ø  Sol de Manana Volcan
Ø  Geyser Sol de la manana
Ø  Laguna Colorada (lac rose-orangé, nappé de flamands roses)

Les paysages sont extraordinairement variés et époustouflants ! Les montagnes sont jaunes, blanches, vertes et rouges. Les jeeps que nous croisons font s’envoler du sable dans ces immensités sans fin. Le décor évolue perpétuellement, sur fond de ciel bleuté.

Au loin, de hauts sommets présentent leurs neiges éternelles. Les lagunes sont nombreuses, mais ne se ressemblent pas. L’intensité du soleil influe sur la densité des reliefs. L’ambiance est des plus chouettes dans la jeep. Chacun y va de son histoire, d’une anecdote rigolote, d’un commentaire sympa.

Les dunes de sable succèdent aux montagnes de couleurs, qui font à leur tour place aux geysers de l’altiplano, puis aux rochers insolites posés au hasard par mère nature.

L’apogée de la journée sera certainement la laguna colorada. D’un rose éblouissant au loin, elle se pare de couleurs orangées lorsque nous sommes sur ses rives. Des flamands roses dégustent paisiblement le plancton.


Le dîner est à l’image de la journée, dans la bonne humeur. Il est composé de purée et de saucisses Herta découpées en forme de fleurs. L’ambiance est réchauffée par un poêle, alimenté au diesel (bien plus sécuritaire que l’essence me déclare le chauffeur ! J). La nuit sera collective ! Au nombre de 6, en ajoutant l’ami Louis le copain voyageant avec Laurent. Bien fatigué par la journée, tout le monde se prépare pour la nuitée qui ira jusqu’à -10°C.  20h14, extinction des feux.


Samedi 21 mai 2011

De LA LAGUNA COLORADA vers PUEBLO COLCHA K

Après notre nuit à 4340m (tout de même !), la journée qui s’annonce est dense. Petit-déj avalé à 7h, puis l’équipage s’ébroue. Petite altercation entre Jésus et Sarah pour une simple histoire de marmelade le matin. Le chauffeur se permettant une grossièreté à son égard, l’amie Suisse aura vite fait de le remettre à sa place poliment et fermement.

1ère halte à l’arbol de pierra. Un rocher que le vent et le sable érodent continuellement se situant dans les désert de Dali. Le paysage qui nous entoure est très beau, le vent qui y court est glacé. En ouvrant la portière de la jeep, les notes de Sophie s’envolent. L’ami Laurent entame à ce moment-là un sprint d’une centaine de mètres. Il revient, victorieux et en héros, essoufflé, les notes en main. Le sprint  à plus de 4000m à de quoi fatiguer pour un moment !

La montagne aux 7couleurs est la prochaine étape : la montana abra amarilla. Culminant à 4700m, elle nous éblouit tous par ses couleurs dont l’assemblage pourrait paraître factice tant il semble incroyable.

En chemin, l’équipage des 3 jeeps que nous formons depuis le départ s’arrête dans un canyon pour que nous puissions découvrir les vizcachas, sorte de gros lièvres de montagne, arborant une longue queue. Les vigognes sont nombreux dans la région.


 Il y a 4 types de camélidés dans cette région du centre sud de l’Amérique de sud :
Ø  Les domestiqués :
·         Les Lamas
·         Les Alpagas
Ø  Les sauvages :
·         Les vigognes
·         Les guanacos
C’est assez déroutant de voir de la vie à ces altitudes vertigineuses.

Viennent ensuite de nombreuses autres lagunes, autour desquelles il fait bon se dégourdir les jambes :
ü  Laguna Honda
ü  Laguna Chearcota
ü  Laguna Hedionda
ü  Laguna Canapa
Puis, au loin, le volcan Ollague toussote des nuages blancs. Premiers nuages aperçus depuis longtemps.

L’ambiance des voyageurs continue d’être excellente, néanmoins nous découvrons l’humeur caractérielle de notre chauffeur. Il se met peu à peu l’équipe à dos. Le seul continuant de faire des efforts conséquents est Laurent, qui remporte le surnom de Médiateur.

Courte halte au village de San Juan, construit de ruelles parallèles et perpendiculaires. Village comme inhabité. Parmi les derniers endroits de la région découverts aujourd’hui, nous verrons des rails de train fissurant le désert de sel de ses rails noirs.
Traces humaines fantomatiques au milieu de cette immensité blanche. Enfin, avant d’atteindre notre point de chute pour la nuit, nous longerons de nombreuses collines recouvertes de cactus.








Arrivé à l’auberge, notre groupe râle. Nous sommes bien loin du standing vendu par l’agence du Chili pour cette 2ème nuitée! Nous rouspétons et découvrons la mauvaise foi écœurante des chauffeurs et leurs manières irrévérencieuses.  Passons ! Nous trouvons le moyen de festoyer en petit groupe jusqu’à une heure avancée. Jeux de mains, jeux de vilains, Greg saignera un peu du nez quand au même moment, la monture de Pierre se cassera. Chansons, danses et franches rigolades ensoleilleront l’atmosphère.


Dimanche 22 mai 2011

Du PUEBLO COLCHA K vers UYUNI vers POTOSI

Le réveil à 5h30 du mat’ est délicat pour tout notre petit dortoir après notre fiesta improvisée. Il est encore plus pénible pour Greg qui se tord de douleurs dans son lit. La nuit a été bien pénible pour lui, la crise de foie le faisant bien souffrir. Nous partons tous à 6h15 pour voir le salar d’Uyuni, le plus grand lac de sel au monde (+10 000km²), pour admirer le lever du soleil.

Les couleurs sont fantastiques et les reliefs se réverbèrent dans le salar inondé. Ce qui nous est donné de voir est de toute beauté. Les contrastes, à l’objectif, sont comme sublimés. Nous restons tous silencieux devant le sublime de mère nature. Puis, vient le moment où les jeeps s’engagent dans l’eau salée et pleine de lithium (1ère source aussi importante au monde, encore inexploitée).

Il y a plus de 60cm d’eau. Bien entendu, Jésus rouspète. Peu importe. On pourrait croire que les engins sont amphibiens.  De fines et longues vaguelettes naissent sous les roues des véhicules.

Au loin, comme un mirage inatteignable, une forme sombre apparait  au milieu de cet océan de blancheur aveuglante. C’est l’île aux poissons : isla pescadores. Arrivée au pied de cette île, Sophie est fascinée par la quantité de cactus ayant élu domicile dessus. Ils sont appelés les cactus corales. Nous ferons une pause d’1h30. Temps pendant lequel nous profiterons d’un petit-déj sur une table en sel et assis sur des chaises faites dans le même matériau. Nous profitons aussi et surtout de monter au sommet de cette belle île qui est nichée à 3660m d’altitude ! La Bolivie est faite de quantités de hauts reliefs.

L’endroit est empli de poésie. Cette végétation, même faite de pics, verte et jaune, coincée entre le bleu du ciel et le blanc du salar évoque un lieu imaginaire. Un ange passe.


La suite de notre périple nous fera faire une pause à l’hôtel de sel où différents animaux sont sculptés dans le sel. Déjeuner au soleil, toujours avec du mobilier iodé.
Nous passons ensuite, en lisière du salar, à proximité du seul endroit où le sel est exploité. La mine de sel à ciel ouvert forme des centaines de pyramides blanches. Travailler ici est d’une pénibilité certaine. Le soleil, le vent, le froid burinent et brûlent  la peau, gercent les mains et fatiguent les yeux.

Dernière étape de notre voyage en jeep : le cimetière de train d’Uyuni. Pour y parvenir, nous rentrons dans la ville et découvrons alors l’un des endroits les plus vilains visités depuis le début de notre voyage il y a plusieurs mois. La saleté est renversante ! La quantité de sacs plastique qui jonchent le sol nous semble irréelle. D’un plat à ennuyer les plus apathiques des individus…

 Une zone de désolation absolue. Le cimetière de train n’est que le réceptacle des carcasses de train devenues inutiles. Triste héritage pour les générations suivantes.

Effrayés par la tristesse de la ville et attachés désormais à nos petits Suisses, nous décidons de faire comme eux, et de prendre le soir même un bus pour Potosi. Avant de prendre les tickets nous irons dire un mot à l’agence Estrella del Sur quant aux comportements des chauffeurs et découvrons un responsable tout aussi malhonnête et voyou. Que les têtes de cochons restent là où ils se trouvent, ciao Uyuni, tes trésors sont au salar et non dans cette ville !

Pour 20 bolivianos (B10 = 1€), le bus parcourra 208km en  4h de route. Nous arrivons à Potosi vers minuit, ville nichée à 4070m, c’est la cité de plus de 100 000 habitants la plus haute au monde.


 Lundi 23 mai 2011

POTOSI

Petit-déj dans le 1er patio de cet hôtel niché dans une belle bâtisse coloniale. Ce qui nous amuse particulièrement est le plateau de fer dans lequel est posée la nourriture. Cela évoque quelque peu les auges des prisonniers.

Nous rêvons d’une bonne douche chaude après ces 3 derniers jours de jeep. Mais quand nous pénétrons dans les douches communes, la saleté des WC jouxtant les douches nous glace les sangs. Nous craquons pour une chambre avec SBD privée. C’est alors que nous découvrons la chambre N°3, qui se révèle gigantesque, lumineuse et propre. Nous en profitons pour prendre notre temps ce matin.


Vers midi, nous flânons dans les rues étroites et vallonnées de cette ville aux couleurs orangées-rouges. Nous laissant guider par le Lonely Planet, nous déjeunons au restaurant Potochi, qui n’a finalement aucun intérêt !

Nous déambulons nonchalamment dans les allées du Mercado Central, d’où nombres d’échoppes sont fermées pour cause de sieste. L’odeur des viandes rances est quelque peu écœurante. Néanmoins, ces femmes attendent le client, cachées dans leurs étales, à l’abri du soleil. Une fois de plus lors de notre voyage, nous constatons que ce sont les femmes qui portent le costume traditionnel. En Bolivie, l’habit traditionnel se compose d’une jupe mi-longue, très large (sous lequel doivent évoluer nombre de jupons !), d’un pull (peu importe la couleur et la forme !) et d’un tablier par-dessus le pull. La coiffe s’orne de 2 longues tresses. Des sandales aux pieds, souvent sans chaussette malgré les altitudes. Tout ceci est bien folklorique pour nous.

Notre souffle se fait court, nos muscles gémissent à chaque pas, la fatigue nous presse de retourner à l’hôtel pour nous reposer. Les 4000 mètres nous épuisent.
En soirée, nous profiterons d’un dîner sympa avec Greg et Sarah. Sommes un peu déçus par la nourriture Bolivienne, dont souvent les noms de plats émoussent les papilles, mais déçoivent en bouche.






Mardi 24 mai 2011

POTOSI

Nous n’avions pas vraiment l’intention de visiter les mines de Potosi du Cerro Rico, cette montagne exploitée depuis plus de 450ans. Mais en discutant avec Sarah et Greg, nous changeons d’avis et choisissons d’aller les visiter avec eux ce matin.

Avant de partir pour la visite, nous apprenons au pied levé que nous devons changer de chambre puisque celle que nous occupons est réservée. 3 chambres en 3 jours, soit le sentiment d’être des nomades dans cet hôtel. Une fois les affaires changées de place, nous partons pour les mines.
Le minibus se hisse très péniblement, mais sûrement, dans les hauteurs de la ville. Tout le monde revêt l’équipement nécessaire à la visite :
ü  Bottes
ü  Pantalon
ü  Veste
ü  Casque avec la lumière et sa batterie
ü  Sac léger à disposer dans le dos

Tout d’abord, nous nous rendons au marché pour acheter des biens à offrir aux mineurs. Nous décidons d’acheter (sur les conseils et propositions du guide) :

ü  4 sets de dynamite
o   Bâton de nitroglycérine
o   Mèche
o   Détonateur
o   Amplificateur
ü  2 grands jus de fruits
ü  1 sachet de feuilles de coca





Ensuite, nous visitons une usine où les minéraux précieux pour le commerce sont séparés de la roche inexploitable. Les 3 principaux minéraux extraient de la montagne sont :
ü  Le zinc
ü  L’argent
ü  Le plomb
L’endroit semble inchangé depuis des siècles. Toutes ces énormes machines, d’une terrible vétusté, sans aucune sécurité semble improbable. Pourtant, tout fonctionne.

Forts de cette visite, nous pénétrons dans cette montagne où 10 000 mineurs peinent chaque jour. Il existe 180 mines principales, sans compter tous les dédales secondaires. Un vrai gruyère !
 Nous longeons les rails de fortune dans l’eau boueuse. De gros tuyaux posés contre les murs sifflent de l’air. Le bruit émit est inquiétant pour celui qui n’y est pas habitué. Des mineurs nous dépassent, par groupe de 2 ou 3, à la lueur blafarde de leur lampe. Une joue gonflée par la boule formée des feuilles de coca, le visage sombre. Jeunes et moins jeunes, l’âge à ces profondeurs est difficile à déterminer. Dans la mine, les plus jeunes peuvent avoir 14ans, les plus vieux 60.

Au fur et à mesure que nous pénétrons plus profondément dans la mine, l’air se fait rare, la poussière de plus en plus dense. S’en est angoissant. Nous descendons les niveaux à l’aide d’échelles bancales. Travailler ici, le dos courbé, le souffle court, dans cette poussière constante et ce danger omniprésent de la roche qui s’effondre est d’une grande pénibilité. Soit dit en passant, pour visiter la mine, nous avons tous signé une décharge reconnaissant les dangers éventuels. L’on ne peut se rendre compte de tout ceci qu’à force d’avancer dans ces dédales. La poussière brûle le nez, la gorge. Le tour que nous faisons est organisé par d’anciens mineurs, plein d’humanité. Nous donnons les objets que nous avons achetés au marché au fur et à mesure des groupes de mineurs rencontrés. La visite est bouleversante.

Pour clore tout ceci, un déjeuner est organisé par les femmes des mineurs. Nous mangeons donc le repas traditionnel des mineurs qu’ils prennent avant d’entamer leur journée de labeur :
ü  Crêpe au fromage
ü  Soupe de quinoa
ü  Viande de lama, patates frites et salade
ü  Salade de fruits

THE REAL DEAL TOURS
Calle Bustillos N°1092
Corner Ayacucho
B100/pers
Vous pourrez voir sur les murs de l’agence les mots du couple franco-suisse!

Après 7h denses et riches en émotions, le groupe des 4 décident de se reposer un peu à l’hôtel.
Vers 17h, la bande des joyeux lurons part prendre un bon sous-marin (lait chaud dans lequel fond une barre de chocolat) dans un café à l’atmosphère très plaisante.

CAFE LA PLATA
Plaza 10 de noviembre
POTOSI

Pour terminer cette belle journée, nous irons festoyer notre dernier dîner en tant que groupe des 4 en Bolivie. Dîner très appréciable.

SAN MARCOS
Calle La Paz N°1565


Mercredi 25 mai 2011

POTOSI vers SUCRE

La nuit dernière, à 1h du matin, Pierre perdit patience face à des jeunes faisant la fiesta dans une chambre. Il tapa si fort sur la porte que tout l’hôtel se tut. La porte était fermée, grand bien face aux jeunes tant Pierre était furieux. Même Sophie se glissa plus au fond des draps, heureuse de ne pas être à la place des fêtards !...
Hôtel relativement appréciable, quand bien même un hôtel juste en face propose des prestations un tantinet moins cher et certainement moins bruyant.

LA CASONA HOSTAL
Calle Chuquisaca N°460

Pour cette dernière matinée, le club des 4 décide d’aller visiter le palais de la monnaie, déclamé comme le plus beau d’Amérique du Sud par ce fameux Lonely Planet. La visite est d’un ennui incommensurable ! Et devient insupportable lorsque nous découvrons qu’une quinqua du groupe acquiesce chaque phrase du guide par un bruit guttural rauque. Greg et Pierre partent dans des fous-rires démentiels. Lorsque vient enfin la visite de la pièce la plus ludique du musée, la salle des machines pour frapper la monnaie, une coupure d’électricité sévit dans le musée. Quelques pièces plus tard, le groupe décide d’écourter le supplice et quitte le guide avant la fin. Sage décision ! Les bâtiments valent seuls le déplacement.

Avant que Pierre et Sophie ne prennent le bus pour Sucré, suivant les conseils des petits-Suisses, ils partent découvrir la ville du mirador Torre de la compania de Jesus.

Puis, les 4 se retrouvent sur la place principale de la ville pour regarder d’un œil amusé tous les écoliers faire du sport en simultané. En effet, aujourd’hui est un jour national pour promouvoir le sport et la bonne santé. Par la suite, au hasard d’une porte poussée, comme aiment tant le faire Sophie et Pierre, le club des 4 découvrent un concours de diction de collégiens dans une église. Pierre discute avec Daniel, acteur et prof de théâtre de son état. Ce dernier, prenant Pierre en affection, nous permet de grimper sur le toit de cette église : un privilège !

L’heure des accolades sonne… Pincement au cœur de quitter nos amis Suisses si chouettes. Heureux moments passés tous ensemble.

Notre bus pour Sucre nous attend dans cette nouvelle gare immense aux allures de soucoupe volante. 3h de route absolument fabuleuses ! Une fois de plus la Bolivie nous révèle ses richesses. Des formes de montagnes insoupçonnées de nous jusqu’alors. Des vallées nichées dans des lieux magiques, des maisons de terre ocre ressortant sous ce soleil et ce ciel bleu. Fantastique.

Arrivés à Sucré, nous choisissons un hôtel de bonne catégorie dans l’idée d’avoir une nuit entière et calme. Le patio est très agréable. Sophie s’effondre rapidement de sommeil. Pierre met le blog à jour jusqu’à une heure avancée.


Jeudi 26 mai 2011

SUCRE

Ah non ! Non, non, non ! Les petits vieux du dessous qui font hurler la télé jusqu’à 22h, les ressorts du matelas qui rentrent dans les côtes et les vieux qui récidivent le matin à 6h30 : s’en est trop pour Sophie ! La belle se lève à 7h15, relativement mal lunée, et part, à jeun, à la conquête d’un hôtel calme, propre et à des prix raisonnables. La mission se révèle quasi impossible. Ce n’est qu’au bout d’1h30 de visites acharnées que So trouve enfin l’endroit approprié. La matinée se déroule sereinement, chacun vaquant à ses occupations. La jeune femme termine de compléter le dossier assurance de l’accident de voiture en Nouvelle-Zélande (youpi !) et Pierre se bat avec sa banque (re-youpi !).

Pierre, ayant lu différents avis sur le net et les guides, souhaite partir en expédition de 2 jours de randonnée dans les environs. Le couple s’organise en conséquence.

La faim nous tenaillant, nous choisissons d’aller déjeuner au mercado central. Mais en chemin, nous sommes retenus par l’effervescence qui bouillonne sur la Plaza 25 de mayo (jour de l’indépendance de la Bolivie par Simon Bolivar). Un concours de danses fait voler au vent les costumes traditionnels des danseurs venant de différents pays d’Amérique du sud : Colombie, Argentine, Pérou… L’ambiance est à la fête. Le sourire se lit sur chaque visage.

Nous profiterons de bons sandwiches mangés dans le cœur du mercado, assis sur des tabourets de bois colorés.

CHORICERIA CAFCE « 7 LUNARES »
Tradicion Chuquisaquena
Avenida Manco Capak
247 zona San Jose
Sucre

Ensuite, au hasard de la promenade, Sophie n’en pouvant plus de ses cheveux longs fatigués (et Pierre se refusant à les lui couper), rentre dans un salon de coiffure des plus kitchs. Quelques coups de ciseaux plus tard, Pierre dira à sa dulcinée : « c’est parfait Mafalda ! ». Ahhhhhhh ! On ne relève pas. Après tout, c’est comme bien d’autres choses, les cheveux, ça repoussent !

Découverte d’un autre marché. Cette fois, celui de Campesinos. Des étales de produits pour chamanes et guérisseurs se succèdent. Des fœtus de lamas et autres curiosités sont en vente pour soigner des maux de tête ou des peines de cœur, c’est selon.

Pour terminer cette journée sur des notes heureuses, nous nous délecterons d’un bife de chorizo généreux, sur lit de verduras et de patatas fritas.


 

Vendredi 27 mai 2011

SUCRE vers MARAGUA

Alors que le réveil rugit à 4h24, nos corps tressaillent à l’idée de sortir de ce cocon chauffé. 5h07, nous sommes devant la porte de notre hôtel : hostal San Francisco, attendant de nous faire emporter dans une nouvelle aventure de 2 jours et 1 nuit. Le nom de l’aventure se nomme : TOUR HASTA MARAGUA.

Un taxi surgit au milieu de la nuit, et s’élance sur la route qui fermera pour travaux à 7h. Ce chemin qui mène vers l’aéroport est d’un désœuvrement effarant. Silence dans l’habitacle, les 3 voyageurs (Sophie, Pierre et une Australienne -insipide-) ainsi que le guide continuent leur nuit alors que le chauffeur poursuit la route cahoteuse.
6h45, nous arrivons au début du chemin des incas, plus précisément à l’église de Chataquila. Gary, le jeune guide fringuant de 20ans, ouvre le coffre du taxi, et dans le jour qui se lève, nous prenons notre café debout. Les nuages couvrent tous les environs. Impossible d’apercevoir la vue dégagée qui est pourtant réputée pour être grandiose. Tant pis, nous commençons tout de même la route, en espérant que les nuages se dissipent au fur et à mesure.

Nous sommes à 3650m. Le chemin est pavé de pierres et remonte à plus de 5 siècles. Nous foulons notre 1er chemin des incas en Amérique du Sud ! Les couleurs des montagnes nous entourant sont définitivement magnifiques. Elles mêlent les teintes rosées à l’infini, à des camaïeux de verts et à de multiples ocres. Par chance, le ciel se dégage et nous permet de profiter du paysage. Gary agrémente la balade de nombreuses explications sur la nature environnante. Sophie est aux anges que Pierre ait insisté pour faire cette balade dans la cordillera Real. La jeune femme n’en revient pas de la beauté qui l’entoure, de toutes ces montagnes qui, il y a des millions d’années formaient le sol, et qui à présent tapissent les verticalités des environs par nappes successives. Impressionnant !

Vient ensuite un chemin qui traverse un canyon, longeant un fleuve où une montagne verte et rouge s’effrite et s’érode à la force des années.
Nous traversons des hameaux où les âmes ovines et bovines sont en plus grand nombre que celles des Hommes. Le temps s’est arrêté ici il y a des siècles. Les maisons sont faites de terre et de paille, les paysannes revêtent les costumes traditionnels.

Le déjeuner se fait au village de Socapampa, en bord de rivière. Chacun sieste une petite heure, allongé sur des pierres froides, emmitouflé dans des vêtements chauds. Nous sommes des lézards bienheureux.

La route reprend après cette halte agréable et une fois le pont suspendu traversé, la cadence se fait plus intense et les montées plus nombreuses. Le soleil cramoisi nos visages et les endroits de peau découverts. Les paysages continuent d’être d’une beauté stupéfiante. Au loin, un paysan laboure seul sa terre, sans machine ni bétail. A plus de 3000m, la tâche semble infinie. Là, des chèvres paissent sur des terres dont la verticalité donne le vertige.


Nous atteignons enfin le village de Maragua vers 16h. L’endroit où nous allons passer la nuit est très beau. Construit par les habitants, chaque personne venant passer une nuit permet à la communauté toute entière d’en profiter. Nous avons donc pour nous 2 seulement une grande habitation de pierres multicolores, où nous profitons d’un salon, cuisine, salle de bain et d’une grande chambre.
Les murs sont peints à la chaux. Nous sommes dans un luxe intégral dans un village reculé de toute civilisation néanmoins sans eau chaude.


Nous dînons tous les 4 avec le guide. Une habitante d’un village proche (uniquement accessible à pied) vient nous faire une cuisine traditionnelle dont nous nous délectons :
ü  Api (type de soupe épaisse faite de maïs violet)
ü  Lagua (soupe traditionnelle aux légumes)
ü  Assiette de riz, œuf et frites
ü  Salade de fruits





Samedi 28 mai 2011

MARAGUA vers SUCRE

Cela faisait plus de 2 semaines que nous ne nous étions pas reposés comme ça ! 11h de sommeil bienheureux. Après un bon p’tit-déj, composé notamment de pain excellent appelé buñuelo, l’équipe démarre la montée qui nous permettra de voir le cratère de haut.

Les couleurs, une fois de plus, sont sublimes. Ces champs de blé sont apaisants. Entendre le bruissement du vent entre les épis jaunes et verts est d’une douceur infinie. Les montagnes sont composées de vaguelettes successives, où les sédiments écrus et verts composent des lignes interminables.

Gary nous explique les théories de cette formation géologique étonnante. La 1ère théorie serait qu’il y a 60 millions d’années il y avait ici un volcan, mais les géologues venus dans la région sont sceptiques car la roche ne semble pas d’origine volcanique. L’autre théorie serait qu’une météorite aurait impacté l’endroit où nous sommes.

Et de ce fait, la formation des montagnes environnantes corroborerait cette dernière théorie. A des kilomètres à la ronde les montagnes sont aplaties, leur forme se compose de vaguelettes par milliers, comme si une implosion de milliards de méga tonnes avait tout soufflé sur son passage. D’après certains scientifiques, ce cratère pourrait être la conséquence de l’extinction des dinosaures et avoir causé un ciel noir de cendres pendant 5 ans. En tout cas, à 360°C, le paysage est saisissant !

Nous poursuivons notre route sous un ciel bleu et un soleil éclatant (trop peut-être à ces altitudes). Hier nous avons parcouru 22km, aujourd’hui nous en ferons 23. Nous continuons à croiser des maisonnettes de terre et de paille. Les paysans d’alpage qui les habitent travaillent encore la terre à la main nue. Puis, au détour d’une énième colline, nous parvenons à Niñumayo, le lieu où des empreintes de dinosaures (carnataures) sont visibles à l’œil nu. Comme ça, en pleine nature.

La conversation avec Gary est plaisante. Un chien, au hasard d’un détour, se met à nous suivre docilement, sans raison aucune. Nous passons un troupeau de chèvres et de moutons minuscules, gardés par une fillette d’une douzaine d’années et son chien. Les montagnes et le décor ne cessent de changer.

Vers 15h, nous arrivons enfin à Colpacochu, où une jeep nous attend avec notre déjeuner. Après s’être sustentés, nous prenons place dans le véhicule direction Potolo.
Scène tristounette lorsque le chien qui nous suivait depuis plusieurs kilomètres se met à courir après la voiture. Pendant un temps seulement, celui de trouver une dame assise dans un champ avec son petit. Arrêt au village de Potolo, où nous assistons au tissage traditionnel fait par les dames de la région.


Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour admirer la grandeur et la beauté rougeoyante du canyon. Ce pays regorge de 1000 beautés naturelles ! Retour vers Sucre après 2 jours intenses qui nous ont absolument ravis !

Dîner rapide en ville et repos pour la nuit à l’Hostal San Francisco (à proximité de l’église du même nom). Hôtel correct et propre (B120 chambre double, SBD privée avec eau tiède). Inutile de leur donner du linge à laver !!! Nous avons rouspété quant au linge mouillé plié dans les sacs et sa saleté évidente.

Pierre passe une terrible nuit, certainement après avoir eu une insolation carabinée couplée à de la nourriture suspecte. Vomissements etc…


Dimanche 29 mai 2011

SUCRE

Il y a 1 an jour pour jour, nous étions en Touraine et formulions nos vœux de jeunes mariés, entourés de nos amis et familles. Ce fût une belle fête, un week-end de bonheur absolu à la campagne ! 1 an après, nous sommes à l’autre bout du globe. Toujours aussi heureux !

Pierre se sent assez fébrile après sa nuit entrecoupée. Nos plans initiaux consistaient à profiter du marché dominical de Tarabuco, village situé à 65km, puis de prendre un bus de nuit pour La Paz (12h de trajet). Finalement, ce week-end a lieu la plus grande course de rallye de Bolivie, et la route pour Tarabuco est fermée. Puis la perspective de tant d’heures de bus n’est pas conseillée pour Pierre.

Nous optons finalement pour un beau plaisir de jeunes mariés fêtant leur première année de bonheur sous le même nom de famille, et c’est Pierre qui choisit le plus bel hôtel de la ville pour que nous y passions la nuit.
Une demeure magnifique datant du XVIIIème et étant à l’origine la résidence de l’autorité judiciaire et administrative de l’Empereur d’Espagne en Amérique. L’architecture coloniale républicaine offre un cadre très délicat. Le mirador (sur le toit) permet d’embrasser la ville blanche.

Nous profitons de nous reposer dans des draps soyeux, blancs et d’une fraîcheur agréable. Puis viendra l’heure ludique où nous nous délecterons du jacuzzi privatif de l’hôtel, dont la vue sur les toits orangés de la ville est très appréciable. Moment de détente absolu.


Lundi 30 mai 2011

SUCRE vers LA PAZ

Nuit très agitée à partir de 4h du mat’ pour Mme Labesse. Son ventre lui fait sentir de violents spasmes. Néanmoins, une fois que le réveil a sonné et que les tourtereaux se retrouvent dans la salle des déjeuners devant ce somptueux buffet, ni l’un (qui est encore patraque), ni l’autre (fraîchement malade) n’y résistent. Pour l’heure, nous faisons festin des mets du petit-déj, advienne que pourra par la suite !

Nous partons ensuite nous renseigner à la gare principale de bus pour les départs pour la capitale Bolivienne. Choisissons la compagnie Trans-Copacabana SA qu’on dit sérieuse. Les sièges cama (qui s’allongent beaucoup) feront notre affaire. Départ ce soir à 19h30, pour B110/pers. Règles d’or pour les longs trajets en bus : éviter les places à proximité des WC (fuir le bruit et l’odeur) et du moteur (pour ne pas avoir le postérieur bouillant après seulement quelques kilomètres sur tous ceux à venir). Une fois les billets en poche, nous retournons dans le centre (toujours pour B8 en taxi).

Le Parque Simon Bolivar nous semble approprié pour nous reposer quelque peu. Nous y faisons une longue pause sur les bancs mi-ensoleillés, mi-ombragés. Pierre se sentant encore patraque.

Petite histoire de la Bolivie :
Simon Bolivar, né en 1783 à Caracas (Venezuela) fût le plus grand libérateur d’Amérique du Sud. Son éducation, en partie en Europe (en Espagne puis en France) lui permit de faire la rencontre des meneurs de la Révolution Française. Son passage au Etats-Unis lui permit d’étudier le nouveau régime mis en place après la Révolution Américaine. A partir de 1810, Bolivar s’engage dans d’âpres batailles qui consacrèrent l’indépendance de nombreux pays comme la Colombie, le Venezuela et l’Equateur. 1825 fût la consécration de l’indépendance de la Bolivie, appelée de la sorte en l’honneur de son libérateur. Néanmoins, Bolivar rêvait d’une grande Colombie unie. L’histoire se déroula autrement. Il mourut de la tuberculose en 1830, sans un ami à son chevet, abandonné de tous ceux pour qui il s’était tant battu au nom de la liberté.

Nous terminons notre pause dans ce parc où trône une réplique de la Tour Eiffel, offerte à la ville par Gustave lui-même. Pierre continu de se sentir groggy. Le couple choisit donc un endroit au calme des turbulences de la ville, pour s’y reposer quelques heures. A peine arrivés au lieu-dit, Pierre s’enquière rapidos de la localisation des toilettes. Un moment après, notre homme se sent plus léger. Sophie la gourmande choisit quant à elle des brochettes de poulet : extras !

LA POSADA Hotel boutique
Calle Audienca N°92
Sucré

Avant de prendre notre bus pour La Paz, nous choisissons de partir dès le jour de notre arrivée dans la capitale pour le nord de la Bolivie : l’Amazonie. Nous nous organisons donc avec une agence pour acheter des billets d’avion pour Rurrenabaque. Le trajet La Paz – Rurrenabaque dure plus de 22h en bus et semble dangereux car les routes bordent des précipices vertigineux. Le trajet en avion ne dure que 35min et l’aller – retour par la compagnie aérienne locale Amaszonias coûte environ 100€ / pers.

Départ à 19h30 pour La Paz, après avoir assistés, amusés, au chargement des bagages du local de l’agence au bus, par des systèmes de cordes. Le bus démarre, il fait déjà une chaleur étouffante. La petite devant n’attend pas une heure pour commencer à vomir. Ambiance ! Etape à 2h du matin avec allumage de toutes les lumières du bus, au milieu de nulle part. Original !

Mardi 31 mai 2011

LA PAZ vers RURRENABAQUE (Amazonie Bolivienne)

7h, le bus s’immobilise. Nous voilà arrivés à La Paz. Au travers de la vitre, la ville rouge à flanc de montagne se découvre. Toutes ces maisons en briques se détachent sur le fond du ciel bleu. Une grande montagne enneigée fait face à la capitale la plus haute du monde : 3660m. C’est vraiment impressionnant de voir toutes ces maisonnées perchées sur des pentes aussi raides !

Logistique de dépôt de sacs dans un hôtel (qui nous avait été conseillé par des voyageurs) et ce afin d’avoir les mains libres pendant les quelques heures qui nous séparent de notre avion en début de journée pour le nord ouest du pays, en Amazonie. Ereintés par le manque de sommeil, nous choisissons de faire une promenade rapide dans la ville, fraîche aux heures matinales. Puis l’idée d’un petit-déjeuner consistant (au-delà de nos souffrances intestinales que nous apprenons à dompter) gentiment calés au fond de canapé ou fauteuil nous semble sage. Suivant les conseils d’une jeune Bolivienne, nous nous dirigeons vers l’Alexander pub. L’endroit est appréciable, bien qu’occupé pendant une petite heure par une nuée d’Américains préparant un jeu de pistes géant pour les enfants des environs.

Le temps passe rapidement, et déjà, il est l’heure de nous rendre à l’aéroport, situé tout là-bas, dans les hauteurs de l’Alto, à 4200m ! Au fur et à mesure que le taxi grimpe, la ville nous apparait dans toute son étendue. Le véhicule pénètre ensuite dans la zone de l’aéroport. Incroyable !!! Les vieux avions sont tout simplement laissés à l’abandon le long des pistes, ailes percées et queues éventrées. Vintage !

Les parisiens prennent place à bord du plus petit coucou jamais pris jusqu’alors : 20 passagers. Tous les bagages sont stockés dans le nez de l’appareil. 45min de vol qui nous permettent ainsi de nous épargner 22h de bus d’une route dangereuse et fatigante. Nous survolons les cimes des montagnes enneigées, les zones verdoyantes. Splendide ! Seul bémol, les hublots sont assez opaques…

Compagnie Amaszonas
Aller-retour La Paz / Rurrenabaque
100 à 120€ / pers

A peine débarqués à Rurrenabaque, la chaleur moite irradie immédiatement nos corps. Nous sommes divinement bien. Cela faisait bien longtemps que de si douces températures (29°C) n’avaient pas illuminées notre environnement. Sensation de retour dans les îles, chaudes, humides, végétation à foison, soleil bienheureux.

Sur les conseils d’un Américain croisé à Sucre, nous irons poser nos sacs au bout de la Calle Comercio :

Hostal Mirador del Lobo
Très abordable (B70 chambre double, SBD privée)

Une immense arcade fait office de fenêtre. Ce qui est unique, c’est qu’il n’y a aucune vitre, et que l’on donne directement sur le Rio Beni. Une simple rambarde en bois empêche une chute inopinée. La chambre est ouverte aux vents (de simples rideaux permettent de se cacher de la lumière) et aux bruits (les murs s’arrêtant bien avant le plafond). Tout ceci a un charme certain.

Pêche aux infos sur les possibilités d’activités dans la région à l’agence Lipiko. Un français nous y fait son topo, bien trop bavard à notre goût. Il nous conseillera de dîner chez Juliano, restaurant relativement mauvais, où le poisson d’eau douce a un goût de vase. Nous y avons la sensation de nous retrouver dans une ville en Israël, ou d’être au beau milieu d’une colo d’ados Israéliens. Si le village de San Pedro de Atacama au nord du Chili est jumelé avec une ville française, Rurre est, quant à elle, en partenariat direct avec une ville Israélienne.


Mercredi 1er juin 2011

RURRENABAQUE

La vue de notre arcade, sans fenêtre, est nappée de brume. Quantité de nuages clairs coulent le Rio Béni, dans le sens du courant. Nous sommes à 220m d’altitude.

Pierre est patraque. Son ventre le fait encore souffrir. Le poisson d’hier doit très certainement ajouté à la souffrance à celle déjà accumulée. « C’est Danette au café ce matin… Suis tout barbouillé L !... ».
Sophie part donner le linge à laver. Elle a le sac de voyage si rempli que l’un des hommes de l’hôtel pense qu’elle s’en va sans régler la note. 9kg, rien que ça !

L’air est doux, quelque peu humide. La journée se déroulera au lit.
Pierre découvre l’auteur Péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel littérature 2010.
Sophie pianote à l’ordi.
Le soleil lèche l’arche de la chambre.
Le couple profite, fait rare, de regarder des films sur le micro ordinateur, dont « Paris, je T’aime », myriade de courts métrages faits par différents réalisateurs.

La sortie du soir se fera pour le dîner, alors que le soleil décline. En route, le couple croise un groupe d’oies. Mal lunée, l’une d’elles « crache » en direction de Sophie, qui fait un pas en arrière face à cette bête endiablée. Non satisfaite de son effet, la carogne se mettre à courir vers Sophie pour la pincer. La jeune femme s’enfuit alors à toute jambe. Sale bête !



Jeudi 2 juin 2011

RURRENABAQUE

Le réveil est, par la force des choses, assez matinal. Nous entendons les cris des voyageurs peu respectueux de la tranquillité de chacun. Ce matin nous avons le plaisir de prendre le petit-déj à deux, ce qui n’était pas le cas hier, puisque Pierre était alité.

Matinée tranquille.
L’après-midi, nous nous rendons dans les hauteurs de la ville, à la Butterfly Pool Mirador. Nous y déjeunons. A proximité, un lieu similaire, Oscar’s, dédié aux jeunes crache une musique horripilante qui parvient jusqu’à nous.
Le cadre est néanmoins plaisant, mais bien loin de la description qu’en fait le Lonely Planet d’après nous. L’air est doux et nous restons là quelque temps.

Fin de la journée dédiée à l’organisation des prochains jours. Nous souhaitons faire un tour dans la jungle. Nous nous rendons à nouveau à l’agence Lipiko, où le français qui la tient nous avait proposé une formule qui à présent se révèle impossible. Ce jeune homme semble comme les frites Mc Cain « C’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins !… ». Il nous recommande tout de même une agence sérieuse qui est tenue par la communauté des Mashaquipe, composée de 145 familles.


Vendredi 3 juin 2011

RURRENABAQUE vers LA COMMUNIDAD DE MASHAQUIPE (Amazonie)

Le départ pour notre immersion dans la jungle Bolivienne a lieu à 9h. Nous nous rendons dans la seule agence bancaire de la ville, pour retirer de l’argent au guichet, moyennant présentation de notre passeport et une forte commission (5.5%).

Nous prenons place dans l’embarcation et remontons le Rio Béni pendant une petite heure. Halte chez des producteurs et récoltants de canne à sucre. Le couple qui nous accueille est très chaleureux. Ils nous expliquent avec plaisir la récolte et le processus de récupération du jus, puis le travail nécessaire pour extraire du sucre.
 La méthode est tout à fait ancestrale. Un cheval efflanqué tourne autour de cylindres qui, en tournant sur eux-mêmes pressent les bâtons de canne, préalablement amenés à dos d’hommes. Nous goûtons au jus de canne, agrémenté d’un jus de citron et de pamplemousse. Le tout d’une fraîcheur absolue puisque les fruits viennent d’être cueillis. Une merveille.


Nous reprenons le bateau pour une demi-heure, pour arriver dans la communauté où les touristes sont accueillis pour dormir. Après le Rio Béni, c’est le Rio Tuichi que nous empruntons. L’accueil est fantastiquement souriant ! Un vrai bonheur. Nous découvrons deux grandes maisonnées faites de bambous. L’une sert à la cuisine, l’autre à l’hébergement. D’immenses papillons de la taille d’une main, de couleur vive, virevoltent dans l’air. De beaux lézards vert fluo courent sur le sol. Déjeuner copieux, varié, et dont le poisson succulent fait des heureux. Repos digestif dans les hamacs.

Ensuite, le groupe des 4 (Anita, Renaud, Pierre et Sophie) guidé par Alvices (Colibri dans la langue Aymara) et accompagné par le cuisinier Ruben débutent leur marche.
La rando dans la jungle est plaisante. Par endroits, la végétation nous semble loin d’être primaire, cela est dû au lit du fleuve qui change d’année en année suivant l’intensité de la saison des pluies.

Après 2 heures de marche, nous atteignons le campement où nous allons dormir cette nuit, en pleine Selva (jungle). Nous dormirons à même le sol, et non dans des hamacs, ce qui est apparemment plus raisonnable, puisque que les insectes ne pourraient pas nous atteindre. Pendant que Ruben lance un feu et s’attelle à la cuisine nous partons au mirador. Sommet de 300m au dessus duquel nous pouvons embrassons une vue dégagée d’une infime partie du Parque Madidi. Nous apercevons nombre d’immenses perroquets à la longue queue, se déplaçant toujours en couple. C’est merveilleux d’assister à cette liberté de vol, à ces couleurs somptueuses en pleine nature !

Dîner de pâtes et de poulet. Pierre part se reposer un petit moment. A 20h30, nous partons faire une courte promenade nocturne. Nous verrons des abeilles ensommeillées, des vers luisants, des étoiles scintillantes et une tarentule sur un tronc d’arbre.

De retour au camp, toute l’équipe est épuisée. Privilège de couple, nous avons une moustiquaire double. Nous pouvons ainsi dormir côte à côte. Sophie n’en est que plus rassurée ! Néanmoins, elle devra éloigner grandement ses chaussures de rando qui, au fil des marches, ont attrapé une très vilaine odeur.

Le bruit de la nature est plus calme que l’on pouvait imaginer. Bien entendu, les grenouilles font un bruit terrible, et de nombreux oiseaux piaillent à la cime des arbres.


Samedi 4 juin 2011

LA COMMUNIDAD DE MASHAQUIPE (Amazonie) vers RURRENABAQUE

« Il y a des cochons sauvages ! Vite !!! Levons-vous maintenant ! ». La voix d’Al nous sort de nos rêveries nocturnes. « Vite !!! Sinon vous allez les rater. ».
Les yeux collés, les esprits peu en place et l’haleine douteuse, nous partons fissa-fissa à la recherche des fameux cochons. Une manière de nous faire galoper 2km direct au saut du lit. On les entend bien tous ces cochons, ils font un raffut du tonnerre. Néanmoins, on parcourt une belle distance avant d’en voir quelques - uns. C’est surtout l’odeur nauséabonde qui nous confirme que nous sommes bien sur leurs traces. Après en avoir vu quelques uns, nous allons nous régaler du petit-déj concocté par Ruben.
 Quel luxe absolu d’avoir un jus d’oranges frais pressé après ces 2km de balade ! Nous avons même le plaisir de goûter au fritos de arina (farine, fromage et lait : le tout frit). Une fois le campement rangé, l’équipage se meut et nous poursuivons notre marche dans la jungle en profitant de belles fleurs tropicales.


Puis, arrive l’activité rafting. Une embarcation de bois voit le jour en quelques minutes. Chacun prend place à bord, et nous descendons le rio Tuichi pendant une bonne heure durant laquelle nous apprendrons à reproduire des noms d’oiseaux.

Arrivés au campement principal, véritable havre de paix, après 1h30 de dérive fluviale : douche et repos en hamac pour chacun. Déj varié pour profiter une dernière fois des mets de Ruben. Puis réintégration des hamacs.
Al nous fait ensuite une démo de l’artisanat de l’Amazonie Bolivienne en nous montrant comment réaliser des bijoux à partir de graines et autres produits naturels. Pierre s’essai au tir à l’arc sur pamplemousse.

Retour en bateau à Rurre, en faisant de nombreux arrêts en route pour débarquer ou embarquer les habitants des environs et prendre les fruits et légumes qui seront vendus demain sur le marché.





Agence MASHAQUIPE
Calle Avaroa
Tel : 777 24 994
B900/pers (2j et 1 nuit)



Dimanche 5 juin 2011

RURRENABAQUE vers LA PAZ

Suivant les arrangements passés avec Thomas, ce Français inutilement bavard, nous arrivons donc à son agence à 8h30 pour partir faire du cheval toute la matinée dans la pampa. Cet âne bâté nous déclare que finalement, l’excursion tombe à l’eau. On refreine les envies de meurtres et l’expulsion de noms d’oiseaux, la bienséance nous faisant réagir de façon polie. Cet imbécile, grandeur nature, nous a quand même fait quitter notre hôtel très tôt, avaler un petit-déj en 2/2 et notre avion n’est qu’à… 15h30 ! En plus, du fait qu’il n’y ait aucun distributeur, nous n’avions que le prix du petit-déj en poche… No more money anymore.

Il nous en faut davantage pour nous déstabiliser, nous choisissons donc de faire un tour à la féria (marché) dominicale. Nous nous arrangeons ensuite pour nous prélasser en terrasse, pour le prix d’un grand sourire.
Sophie pianote sur le clavier de l’ordi, Pierre entame un autre roman de Vargas Llosa « Tours et détours de la vilaine fille ».

Dans l’avion, toujours aussi petit, qui nous ramène à La Paz, au-delà des hublots, toujours autant griffés et troubles, nous parvenons à revoir les paysages de l’Amazonie et des montagnes recouvertes de neige. La jungle nous a paru agréable mais loin de l’Amazonie Brésilienne luxuriante et diversifiée.
Le retour à 3660m se fait sentir dès l’ouverture des portes de l’avion. En effet, nous n’étions qu’à 220m d’altitude dans le nord ouest. Lorsque nous sortons de l’aéroport, fatigués par nos quelques pas, nous prenons place dans un minibus collectif, qui ne partira que lorsqu’il affichera complet. En descendant de l’Alto, vaste territoire des hauteurs de La Paz, niché à plus de 4000m, la capitale nous parait immense.

Soirée à mettre à jour notre blog, dans un quartier normalement animé, mais qui aujourd’hui, dimanche, est bien silencieux.

TERRAZA CAFE
Avenida 20 de octubre N° 2331
La Paz
Chocolate Terraza excellent au coin de la cheminée


Lundi 6 juin 2011

LA PAZ

La nuit fût blanche pour Pierre qui soufra du lit en forme de cuvette.            
Organisation en matinée pour parcourir la route de la mort le lendemain, et ce, sur les conseils de Lucie rencontrée à San Pedro de Attacama. Nous choisissons l’agence Madness.

Matinée où nous déambulons dans la calle Sagarnaga et ses perpendiculaires pour acheter des souvenirs colorés de Bolivie. Nombreuses sont les échoppes qui regorgent des 1000 objets artisanaux : bonnets, écharpes, gants, pulls et bien d’autres choses.




Pour déjeuner, Pierre se laisse tenter par un restaurant local, caché au fin fond d’une galerie. Les parisiens se retrouvent donc au milieu des locaux et festoient autour d’une soupe, d’une escalope de lama et d’un maté de coca pour B9.



Quelque peu fatigués, les tourtereaux iront siester à l’hôtel, de retour dans ce lit en cuvette.
En fin d’aprèm, visite de l’église San Francisco, absolument splendide par son aspect extérieur baroque et ses coupoles intérieures. Balade ensuite jusqu’à la cathédrale de la ville, d’un intérêt relatif.
Nos pas nous guidant par la suite sur la promenade du Prado où les gaz d’échappement des voitures et des bus rivalisent de nuisance. De belles demeures bordent cette route, malheureusement toutes investies par de grandes chaînes de fast food, dont les menus criards présentent une pollution visuelle effroyable. Sans même mentionner les odeurs d’huile désagréables, et toutes ces queues emplies d’enfants déjà obèses dans ces temples de l’anti bouffe… Que pena !

Lassés par la nourriture locale, nous optons pour un bon restaurant Japonais. Nous en ressortirons ravis.

WAGAMAMA
Avenida Arce
Pasaje Pinilla N° 2557
La Paz











Mardi 7 juin 2011

LA PAZ

Le réveil retentit à 5h du mat’ et nous découvre avec une humeur au ras des pâquerettes.
5h30 : sommes à l’agence pour la préparation de la route de la mort. Nous ne pensions pas être aussi nombreux, et avons la « joie » de découvrir 18 autres pèlerins. Aucune envie de sociabiliser à cette heure-ci pour le couple Labesse.
Chacun revêt son équipement :
  • Casque intégral de moto-cross
  • Pantalon
  • Blouson
  • Gilet orange flash
  • Gants

Nous prenons ensuite tous place dans le bus qui nous mènera à 1h30 de La Paz, à La Combre à 4700m, qui marque le début des 63km de descente continue.
Le guide, Hector, motive les troupes comme personne ! Tout le monde enfourche les engins. Pierre et Sophie ont choisi de prendre LE meilleur vélo jamais loué jusqu’à présent : amortisseurs avant & arrière, freins hydrauliques et pneus très larges.

La 1ère partie débute par de l’asphalte, intéressante mais sans aucun plaisir, si ce n’est l’utilité de s’acclimater au vélo
Arrive enfin le Chuspipata Camino (la route de la mort) !!! Cette route est à présent beaucoup moins utilisée depuis 5ans, et ce, grâce à la construction de la nouvelle route, située plus en hauteur. Les groupes se forment, Sophie & Pierre choisissant le groupe le plus rapide. La route est absolument splendide et extraordinairement dangereuse. D’un bord de la route : la montage, de l’autre : des précipices de 600 à 700m à pic. La végétation subtropicale avec ces énormes fougères ravie Sophie. Le ciel est d’un bleu idéal.

Avec nos vélos de compétition, on prend un plaisir absolu ! Pierre devance tout le monde et Sophie, qui à l’accoutumée est plutôt prudente, prend de la vitesse avec un sourire béat aux lèvres. Adrénaline dans les veines !!!

Sur la fin de la route, nous passons cascades et plats. L’arrivée au village nous permet de nous délecter en groupe du bonheur d’avoir parcouru cette route vertigineuse. Le tour fût très bien organisé, et nous allons encore en profiter quelque peu. Nous partons dans un hôtel pour prendre des douches, et profiter d’un beau buffet. Ceux qui le souhaitent peuvent même faire trempette dans la piscine du lieu. Retour ensuite à La Paz vers 16h. La route nous parait longue, 3h, dans une odeur de pieds, puisque nous sommes nombreux à avoir enlevé nos chaussures.




MADNESS
1490 Avenida 16 de Julio (El Prado)
La Paz
B600/pers pour la location du super vélo, transport, équipement et déj

Nous pensions nous rendre dans une peña (lieu où écouter de la musique folklorique) pour le dîner, mais l’endroit nous apparait bien trop touristique. Nous optons finalement pour un bon restaurant, situé au 1er étage d’un hôtel.

TAMBO COLONIAL RESTAURANTE


Mercredi 8 juin 2011

LA PAZ vers COPACABANA (lac Titicaca)

Matinée en partie consacrée à remettre les affaires dans nos sacs et ce, compte tenu du fait que nous avons un bus pour le lac Titicaca, côté Bolivie, à 14h.
En partant de l’hôtel, nous rencontrons la dame de l’agence nous ayant vendu les billets. D’après ses dires, la route est bloquée due à des manifestations, il faudrait attendre le lendemain. Suspicieux, nous préférons nous faire rembourser et décidons de procéder autrement. L’adage « les dires d’un seul ne représentent pas ceux de tous » fait toujours partie de notre philosophie.
Une salteña (type d’empanadas plus élaborée) chacun pour se mettre en route une fois sortis de l’hôtel.

Nous profitons une dernière fois d’articles en Alpaga. Sophie trouve son bonheur dans une boutique plus moderne que celles proposant les éternels pulls où les lamas semblent y danser sans fin.

MODERN ALPACA
Calle Linares N°947
Local 15 inferior
La Paz

Visite de l’intéressant musée de la coca. Nous y apprenons que la feuille de coca est utilisée par les habitants d’Amérique du sud (principalement Bolivie & Pérou) depuis plus de 4500ans. En ces temps-là elle servait à faciliter des opérations impressionnantes telles que des trépanations crâniennes pour retirer des tumeurs. De manière générale, son rôle est primordial dans les us et coutumes de la région. Nous réalisons également toute l’hypocrisie des colons venus d’Europe, qui s’en servirent comme monnaie pour asservir les indigènes. L’église aurait même approuvée l’utilisation des feuilles de coca voyant qu’elle augmentait grandement les performances des miniers qui extrayaient l’argent des montagnes. Tristement, en 1961, les Nations Unies déclarèrent que la coca était responsable de la pauvreté et du retard de développement des peuples du Pérou et de Bolivie. Une des raisons de cette prise de position étant bien entendu la faute de la cocaïne. Ces mêmes individus (les occidentaux) étant les créateurs et consommateurs de cette poudre blanche, et non le peuple Andin ! Ce sont ces mêmes gringos (blancs) qui industrialisent les effets de la coca (Coca-Cola, les entreprises pharmaceutiques…) et qui, seuls, en retirent tous les bénéfices financiers. Pendant ce temps, les boliviens et péruviens continuent d’utiliser la feuille de coca de la même façon depuis 45 siècles : pour faciliter la respiration à des altitudes vertigineuses, réduire la pénibilité du travail (surtout dans les mines), améliorer leur nutrition…
Le musée est bien structuré. Suivant la nationalité des voyageurs, un livre rédigé dans leur langue leur est remis.
Pour la petite histoire, l’actuel président Bolivien, Evo Morales, 1er indien élu à la tête du pays, est un ancien paysan et récoltant de coca. Il revendique les bienfaits de cette plante au niveau international.

Après l’étape du musée, nous profitons d’une dernière boutique pour que Pierre se trouve enfin un pull chaud en Alpaga avant de quitter la capitale. Hésitant un moment, il opte pour des articles dans les camaïeux de gris : pull, écharpe, bonnet : parfait !

ART SUSARA
Calle Sagarnaga, esquina Murillo N°207 El Rosari
La Paz

Suivant les conseils du gérant de notre hôtel, nous allons déjeuner dans un restaurant qui nous enchante ! L’atmosphère est lumineuse et colorée. Le menu à B50 offre une soupe, un plat et un buffet absolument complet. Idéal !

LAYKA RESTAURANT
Calle Linares N°897 (cerca de la Calle Sagarnaga)
La Paz

Les bras bien chargés, nous optons pour un envoi de ces articles Boliviens vers la France. Nous nous rendons donc à la poste, et cette fois, pour varier les plaisirs, nous envoyons ce paquet dans l’ch’nord, chez Mon Onc’ et Ma Tant’ Pat. 5kg pour environ B470, avec arrivée en France dans les 15j.

Puis direction Cemeterio, où une fois débarqués là-bas, nous prenons place à bord d’un minibus. Il part dès qu’il est plein. La Paz-Copacabana pour B20/pers avec temps de trajet déclaré : 3h30. Une fois la banlieue lointaine de La Paz atteinte, la manifestation dont nous avions entendu parler le matin même, impose à notre chauffeur (peu futé) de faire 1000 détours. Le soleil cogne fort dans le véhicule, le petit sur la banquette arrière est terriblement capricieux, et ce ne sont pas ses adolescents de parents qui feront preuve de quelque autorité. Les enfants en Amérique du sud sont très loin d’être aussi sages et obéissants que les petits en Asie du sud est. Ici, on leur passe nombre de caprices.

Finalement, au lieu de mettre 3h30, nous en mettons plus ou moins 5. Une migraine du diable envahit le crâne de Sophie. A peine descendue du bus, elle se glisse au fond du lit de l’hôtel. Son bel époux ira « déguster » une pizza dont il triera consciencieusement les bouts noirs de salami…


Jeudi 9 juin 2011

COPACABANA vers ISLA DEL SOL

Nous ouvrons les yeux sur un ciel infiniment bleu. Nous sommes bénis des dieux côté ensoleillement !

L’hôtel était convenable et financièrement raisonnable, bon, ce sera sans compter le côté pataugeoire lors de la prise de douche.

HOTEL LAS KANTUTAS
Avenida Jauregui, esquina Bolivar
Copacabana
B100 Chambre double, SDB privée, petit-déj

Le niveau de linge propre disponible dans les sacs atteint un niveau critique. Par chance, la ville a de nombreuses lavanderia qui, en 3h top chrono, lave, sèche et pli le linge. Le tout pour B12/kg. Absolument impeccable et parfaitement dans le timing pour que nous puissions ensuite prendre le bateau à 13h30 direction l’île du soleil !
Le lac Titicaca est séparé en 2 entre la Bolivie et le Pérou. La plus grande île qui soit visitable en Bolivie est Isla del Sol. Elle est apparemment très belle et possède même des ruines Incas.

Avant nous départ en bateau, nous mettons à profit les prochaines heures que nous avons pour nous promener dans la ville.
Nous gravons le Cerro Calvario, chemin d’une dénivelée de 200m, jalonné des 14 croix rappelant le calvaire du Christ. Au sommet, la vue sur le lac est majestueuse.

Sophie est étonnamment à court de souffle et doit régulièrement s’arrêter. Pierre, quant à lui, grimpe comme un cabri, avec une facilité déconcertante.
Nous flânons ensuite autour du marché et découvrons les nombreuses vendeuses de pop-corn géant.
Nous terminons notre itinéraire par la cathédrale. Bâtiment d’influence mauresque d’un blanc éclatant, orné de dômes mudéjares aux azulejos bigarrés. Belle bâtisse !


En attendant le bateau, nous profitons de manger une truite grillée sur le port. Etant si nombreuses dans le lac (puisqu’importées dans les années 30), elles sont devenues un plat répandu dans la région. Nous avons malheureusement la confirmation définitive que les Boliviens cuisent le riz dans un liquide particulier lui donnant un goût infecte. Nous pensions à des accidents auparavant, mais ce goût est bien recherché de la population.

La traversée en bateau est plaisante, bien qu’un peu longue. Elle nous permet de naviguer dans les eaux bleues du lac le plus haut, 3800m,  et le plus étendu de la planète, 8300km2. Il est également très profond, d’une moyenne de 300m, il peut atteindre 497m !

Il est 15h quand nous posons pied à terre sur l’île. Nous sommes enchantés du cadre idyllique dans lequel nous évoluons. L’endroit est ravissant et, la vue à 360°C est délicieuse.
 Nous comprenons l’immensité du lac, apercevons les montagnes enneigées aux alentours de La Paz, découvrons au loin les terres du Pérou. Le lac, reflétant la lumière, parait comme illuminé d’innombrables étoiles scintillantes. Par bouche à oreilles, nous avons une adresse en poche pour passer la nuit.
 Pour y arriver, néanmoins, il nous faut parcourir un bout de route et grimper toute la côte, en traversant le village dans son intégralité.

Arrivés à l’hôtel, complètement isolé du reste de la civilisation, à la lisière de la partie nord, mais déjà en territoire sud. Nous profitons des chaises en plein soleil, bien que l’air soit assez frais.




 Pierre continu de dévorer les livres, passant d’écrivain Péruvien à des classiques Français comme Sagan, avec une  facilité et une rapidité incroyable. Sophie, littéralement rompue par l’altitude, tente une sieste, en vain. La jeune femme fera finalement courir ses doigts sur le clavier pour narrer les jours passés.



Le soleil s’offre en spectacle dans un coucher magnifique, pour le plus grand plaisir de nos mirettes.
Dîner savoureux sur place, dont une soupe de légumes et de quinoa tout à fait délicieuse !


Vendredi 10 juin 2011

ISLA DEL SOL vers COPACABANA en direction de CUSCO (Pérou)

Le réveil résonne alors que la nuit parait encore bien sombre. Nous nous glissons dans nos vêtements glacés. Lorsque nous arrivons dans la salle qui surplombe le lac et là où nous devrions prendre le petit-déj, nous découvrons que le réveil s’est déréglé et qu’il a 1h d’avance !...Retour illico presto sous la couette encore tiède pour quelques instants de rêvasserie supplémentaire. Cela faisait bien longtemps d’ailleurs que nous n’avions pas eu une couette si moelleuse et si chaude. Grand bien nous en fasse ! J

PALLA KHASA
Isla del Sol
Parte Sur Yumani (camino norte)
B80/pers, chambre double, SDB privée, petit-déj

8h20, nous démarrons le tour de l’île La ruta Sagrada de la eternidad del sol  (Willka Thaki). Du sud au nord, nous mettons 2h. Une promenade ponctuée de montées surtout, de descentes parfois. Le lac a des reflets d’argent, le soleil semble s’effriter à sa surface. Par endroit, ses eaux semblent gelées. La végétation se fait rare ici, nous atteignons les 4000m. Quelques fleurs violettes poussent, timides, entre des bosquets clairs. A l’horizon du lac, des roches pointent le bout de leurs sommets tels des icebergs dérivant sur l’océan. Nous sommes sur une montagne immergée dont seuls quelques kilomètres carrés parviennent à rester à l’air.

Nous parcourons les ruines Incas, symbolisant la naissance du soleil, d’où le nom symbolique de l’île.

Nous avions le choix de prendre le bateau pour retourner à Copacabana à 13h30 au port de Challa Pampa (nord). Finalement, nous optons pour faire le tour complet de l’île et profiter du chemin bordant la mer. Le couple traverse des forêts d’eucalyptus dont l’odeur embaume l’air. Sophie commence pour la première fois de la journée à peiner. La chaleur et l’altitude pressent anormalement son cœur. Le rythme de marche est trop soutenu pour elle. Pierre ne cesse de l’encourager. Mais elle se fait du souci pour le trek de 5j à des altitudes similaires à celles-ci… « T’inquiète ma chérie, on va tout réussir haut la main !... Aucun problème !!! » lui dit le gourou de la marche. « On a un très bon niveau ! ».

3h plus tard, les amoureux profitent d’une truite délicieuse avec une vue imprenable sur les environs.

De retour à Copacabana, les derniers instants Boliviens retentissent. Départ pour le Pérou à 18h30.
Nous aurons apparemment la chance de ne pas être retenus à Puno, au Pérou, en raison des grèves très fortes qui paralysent la ville. Des projets d’ouverture de mines cristallisent les activités de la région. Nous l’apprendrons plus tard.

Paysages merveilleux, nous gardons un beau souvenir de la Bolivie !